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Eh oui, la guerre sévit, les colères grondent et les «raisins de la colère» murissent vitesse grand V, mais dans le monde émergent des libertés nouvelles et j’ai envie de vous dire que la beauté et la tendresse toujours peuvent nous bercer, avec la force et la joie, regardez cette vidéo et laissez-vous porter par la douceur d’un monde originel, le nôtre que nous prenons si peu le temps d’aimer…


 

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L'érotisme dans un journal sérieux ?

Certainement, car la sexualité fait autant tourner le monde que l'économie.

Nouvelles, grands classiques de la littérature, mais aussi reportages et web-expos, vous êtes sur le seuil de notre rubrique lubrique.

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Tu me voulais tienne, je me suis voulue soumise

Par Marie Panon

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30 December 2015 par Christian Duteil
2015-12-30-17-06-11

 

La Meilleure Pub au monde


Regardez, c'est génial

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Diabète Mag N°17

Le N°17, Vient de paraître
Chez votre Marchand de Journaux

Codif : L13013

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Prévenir, Comprendre, et Mieux vivre avec le Diabète

 

Au sommaire vous trouverez :

- Diabète : la fin d’un mythe

- Cholestérol - Diabète et les margarines

- Le Chrome limite de stockage des sucres

- Les complications du Diabète

- seul face à un infarctus

– comprendre l’anévrisme

- l’utilisation de la «metformine»

- Le matériel de sport au domicile

- Desserts allégés

- Gros dossier: Mincir de plaisir, des menus type.

- Quiches light – sauces allégées – saveurs de la mer 

- le lait végétal – les confipotes à faire

Nutrition :

-       le foie, source de fer – tout sur la moutarde

-       Fruits et légumes d’automne

-       Les vertus des baies de Goji

Un N° 17, Complet, pour une vie pleine de bonnes résolutions.

DIABETE MAGAZINE , chez votre marchand de journaux.

Inclus: Le Diabétique Gourmand, des recettes goûteuses et light.

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Vins d'ici et d'ailleurs

Les vins de portos se portent bien

There are no translations available.

 

VIVA PORTO VINHO !

Les portos se portent bien

Christian Duteil

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«Porto couve son vin comme une poule couve ses œufs. On visite les celliers avec le respect dû aux cryptes et on y parle à voix basse pour ne pas troubler la mystérieuse alchimie du vin»

 

Mondialement renommée pour sa production de Porto, la haute vallée du Douro au nord du Portugal est riche de plusieurs dizaines de grands domaines, les «quintas» et de quelques 25 000 petits producteurs. Avec ses vignobles en terrasses à murets et ses superbes paysages sauvages, elle a été classée patrimoine mondial de l’Unesco en 2001.

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Première AOC du monde

Le Porto, vin muté de la région du Douro, est né d’une pratique astucieuse due à une intuition géniale. Au XVIIIe siècle, un marchand anglais se rend compte que le vin portugais qu’il expédie en Angleterre, supporte mal le voyage et arrive au pays transformé en piquette. Qu’à cela ne tienne, pour remédier à cet inconvénient, il ajoute une bonne rasade d’eau-de-vie dans la barrique et ça marche…. A tel point que la première AOC du monde est lancée en 1756 et que le Porto va faire le tour du monde, la renommée et la richesse du Portugal.

En fait, ce vin sec et corsé, pourtant déjà fort en alcool, subit une véritable mutation qui lui donne toutes ses caractéristiques et sa complexité. Car l’adjonction d’eau de vie de vin (77%volume d’alcool) stoppe sa fermentation naturelle en lui conservant ses sucres. Précieuse alchimie qui fait la fortune de ce nectar vineux de la vallée du Douro qui comprend 40 000 hectares divisés en trois parties afin de délimiter les trois sous-régions : Baixo Corgo, Douro Superior et Cima Corgo. Un pied de vigne sur ces superbes terrasses de schistes gris bordées de murets ne produit guère plus d’une bouteille de Porto.

On y dénombre une grande variété de cépages autochtones : Touriga Franca,Tinta Amarela, Tinta Barroca, Touriga Nacional, Malvasia Fina, Viosinho, Sousào, Gouveio, etc. Au total, pas moins de 89 cépages : chacun apporte sa touche personnelle à la palette aromatique du vin. Signes particuliers de grappes : petites baies et peau épaisse qui livrent un jus de raisin (moût) concentré.

Le Porto est l’un des rares vins au monde où la tradition des raisins foulés au pied a été maintenue. Après des vendanges manuelles qui s’étalent de fin août à octobre, le raisin éraflé est foulé, pieds nus, par des hommes et des femmes plongés jusqu’aux cuisses dans les lagares, cuves carrées de faible profondeur en granit. Et ce n’est pas pour le folklore mais pour préserver les pépins qui seraient broyés par la machine à fouler. Lors de la « corte » (la coupe), les fouleurs, bras dessus, bras dessous, avancent lentement dans la cuve, levant la jambe en cadence et à l’unisson (parfois au son de l’accordéon) de façon à écraser le raisin jusqu’en ce qu’il ait rendu sa dernière goutte. La fermentation démarre quelques heures plus tard.


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Un doigt d’histoire

La production de vin dans la région de Douro remonte au début de l’ère chrétienne, comme l’attestent les vestiges de cuves et d’amphores découvertes en divers lieux arides de la vallée du Douro et qu’on a pu dater des 3e et 4e siècles. Mais il faut attendre la seconde moitié du XVIIe siècle pour voir apparaître l’appellation de Porto.

Au cours du XVIIe siècle, les Anglais sont tellement amateurs de vin de Porto que leurs importations s’envolent et renforcent leurs liens avec le Portugal. Tant et si bien qu’ils obtiennent en 1702, par le traité de coopération diplomatique, militaire et économique de Methuen, le privilège de fonder au Portugal des sociétés de négoce dont certains noms prestigieux (Sandeman, Harris, Offley) subsistent encore aujourd’hui. Mais dès la seconde moitié du XVIIIe siècle et au cours du XIXe, une concurrence frauduleuse (French Ports, Hamburg Ports, etc) et des ravages dans le vignoble causés par l’Oïdium et le phylloxéra vont casser ce marché florissant du vin et acculer les petits producteurs à la ruine.

La modernisation des pratiques de culture et à partir de 1927, la mise en place progressive d’une réglementation draconienne des procédures de production, du contrôle d’appellation, de la délimitation de terroir, des monopoles d’exportation permet d’inverser la tendance au marasme et de relancer les exportations de vin. Elles sont à la hausse jusqu’en 1925 mais ne bénéficient guère aux petits producteurs plongés dans la précarité car victimes de la hausse des impôts et du prix des marchandises.

Une intervention accrue de l’Etat conduit en 1926 à la création des entrepôts de vieillissement du vin de Vila Nova de Gaia, dont l’utilisation par les sociétés de négoce est rendue obligatoire. Puis, en 1932, on lance la Casa do Douro, organisme chargé de la production de l’appellation et de la supervision par l’application d’un barème de qualité et l’institution de quotas. En 1933 est créé l’Institut des Vins du Douro et de Porto, responsable des normes de qualité, du contrôle et de la promotion.

Par exemple, depuis 2003, l’Institut des Vins de Douro et de Porto a tissé un partenariat avec le Ministère de l’Education nationale pour les lycées hôteliers en France. Chaque année, de grandes marques de Porto (Andresen, Taylors, Sandeman, Ferreira, Cruz, Rozès, Niepoort, Noval, Croft, Ramos Pinto et Grahams) mettent à leur disposition des échantillons de Porto de spécialité pour faire découvrir aux élèves la diversité des vins de Porto et sa complémentarité avec la cuisine française. Au printemps 2012, nous avons dégusté et apprécié ces inédits accords mets/vins de Porto concoctés par les chefs et leurs élèves.

Quelques unes des principales maisons de

Porto


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La plus petite par la taille de son domaine (60 ha) mais au sommet pour la qualité, Niepoort certifiée Setiva (bio) peaufine des vins fins et précis sous l’impulsion du francophile Dirk Van der Niepoort et avec la collaboration de Luis Seabra, maître de chai depuis 2004 après avoir vinifié chez de nombreux producteurs de la Vallée du Douro. Ce type de porto représente un mix entre style dit portugais (doux) et style dit anglais (sec). Cette maison est réputée pour sa spécialité : le garrafeira. C’est un porto rare élevé dans des fûts pendant 3 à 5 ans, puis transvasé dans des dames-jeannes (énormes bouteilles de plusieurs dizaines de litres datant du XVIIIe siècle) que l’on laisse vieillir de vingt à quarante ans. Après la mise en bouteille, les vins uniques qui valent de l’or sont conservés en cave deux ans de plus.

Quinta do Noval fondée en 1715 comprend 145 hectares à Pinhào dans la région de Cima Corgo. Propriété pendant plusieurs décennies des Van Zeller, elle a été rachetée en 1993 par Axa Millésime qui l’a retructurée et modernisée , notamment en replantant 110 ha de cépages les plus nobles du Douro. Sur une parcelle de 6000 pieds non greffés qui ont survécu au phylloxéra, l’équipe de Noval, dirigée par Antonio Agrellos et conseillée par l’œnologue Ausenda Claudino de Matos, vinifie des vintages élégants et complexes (10% de la production) et surtout le mythique Nacional élaboré en quantité infime lors de millésimes exceptionnels (1200 à 5000 caisses par année déclarée)

Taylor’s est une entreprise familiale née en 1692 qui élabore des portos réputés à grand potentiel. Un tiers de ses vintages fameux proviennent de ses quatre domaines : Vargellas, Terra Feita aux vignes âgées de 20 à 40 ans et à un degré moindre, Junco et Sào Xisto acquis plus récemment.

Ramos Pinto appartient aujourd’hui à la maison champenoise Roederer. Avec la complicité de l’œnologue Joào Nicolau de Almeida, on y peaufine des portos doux dans le style dit portugais.

Fonseca est une maison quasi bicentenaire fondée en 1815 qui produit des vins concentrés et denses issus de trois vignobles: Quinta de Panascal, Cruzeiro et Santo Antonio. Son Vintage 1992 est à la fois élégant et puissant. Propriétaires jusqu’en 1948, les Guimarens se sont associés à la maison Taylor’s pour créer des synergies commerciales, tout en gardant leur indépendance en matière de production.


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Tout l’art du Porto consiste en quelques opérations critiques qui en font un produit unique. D’abord, le moment où l’on ajoute de l’eau de vie au moût fermenté après deux ou trois jours, ce qui inhibe l’action des levures et bloque donc la fermentation au niveau précis du taux de sucre résiduel qu’on cherche à obtenir : doux, demi-sec ou sec. Cela permet de conserver une partie de la douceur naturelle du fruit dans le produit final. Ensuite, la durée du vieillissement en fûts de chêne du Portugal : 3 à 4 ans selon le style de vin à obtenir, de 7 à 40 ans pour les grands Tawny. Au fur et à mesure de son élevage, le vin va s’unir à l’eau-de-vie pour créer une synergie qui exaltera la complexité du porto vieilli. Enfin, l’assemblage de vins d’âge différents pour arriver, comme pour le champagne, à un suivi de l’arôme et à une constance du goût.

Selon les modes de vieillissement, on obtient les Ruby (3 à 5 ans en foudre) qui tire son nom de sa couleur, privilégiant les teintes rouges plus ou moins intenses. Les Tawny à la robe dorée sont des vins qui ont vieilli dans des barriques ou fûts. Ils marient les senteurs boisées avec des arômes de fruits secs. Depuis 1982, une année exceptionnelle ne peut être déclarée année de vintage que par la confraria do Vinho do Porto qui regroupe la moitié des maisons de Porto. L’assemblage n’utilise alors que des vins de cette année là. 1945, 1963, 2000, 2003 font partie notamment des grands millésimes. Les Vintages représentent environ 1 à 2% de la production. Ils peuvent se boire jeunes… mais il est préférable d’attendre au moins dix ans avant de la déguster, sachant que l’on rencontre des Vintages tout à fait exceptionnels après plus d’un siècle. Ce sont les seigneurs du Porto au potentiel de garde impressionnant qu’on conseille de boire comme les grands crus des autres vignobles dans les 48 heures après l’ouverture de la bouteille

Comme les Late Bottled Vintage (L.B.V.) issus aussi d’une seule récolte, produits avec les mêmes raisins et les mêmes années que les Vintages. Mais l’assemblage est différent de celui du Vintage et le vieillissement en foudre dure plus longtemps, de 4 à 6 ans.

Les Portos blancs datent du début du XXe siècle pour concurrencer les Xerès et ne font pas partie des vins nobles. Il sont pourtant étonnants avec des subtiles notes florales et font le bonheur des amateurs de vins moins riches en alcool

 

Un remède national à la crise

En 2013, les catégories spéciales de vin de Porto ont connu une année d'excellence sur le marché international. Pour la première fois la part de marché de Porto Premium s’élevait au-dessus de 21% en quantité  (21,8%), dépassant même le 40% en valeur (40,6%). Jusqu'à présent, la meilleure année pour le Porto Premium avait été en 2007, avec des parts de marché de 20,7% en quantité et 37,7% en valeur. 1,7 millions de caisses (12 bouteilles par caisse= 9litres) de catégories spéciales de Vin de Porto, ont été exportées, avec  une hausse de 3,1% en quantité et de 8,6% du prix moyen. Le Vintage a été la catégorie spéciale de Vin de Porto qui a le plus contribué à cette croissance en 2013. Le Vintage 2011 a représenté 50% de la quantité exportée de Vin de Porto de cette catégorie spéciale.

Le groupe Symington Family Estates Vinhos, l’un des plus importants producteurs de grands portos (Graham’s, Dow’s et Warre) vient de faire l’acquisition de la Quinta da Sabordela, 30 ha dans la vallée du Douro. « Malgré les difficultés auxquelles l’économie nationale est confrontée, le rachat de ce domaine, voisin du Dow Quinta de Bomfin (50 ha) que nous possédons déjà et envisagé par notre famille depuis 1912 pour agrandir et mieux structurer notre vignoble, souligne notre confiance dans la région du Douro et ses vins ». Alors que la vallée du Douro, longtemps inaccessible à cause de ses mauvaises routes, s’ouvre à l’oenotourisme, les vins de Porto espèrent contribuer au redressement économique du pays frappé durement par la crise.

 

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Sélection 1

Notre sélection Porto

 

Niepoort Garrafeira 1977 : un équilibre parfait avec un nez aux notes de fruits secs et d’épices, une bouche ample aux tannins soyeux et une belle fraîcheur.

 

Quinta do Noval Vintage Nacional 2003 : un vin somptueux avec un nez aux notes de fruits noirs et une bouche corsée avec une nuance de réglisse en finale

 

Taylor’s Tawny10 ans d’âge : moelleux et élégant aux arômes de fruits mûrs. Excellent rapport qualité/prix.

 

Graham’s Tawny 30 ans d’âge : nez aux notes de noisettes et de fruits confits, bouche aux arômes de noix, caramel et oranges confites avec une belle finale épicée.

 

Dow’s Quinta do Bomfim 1996 : un nectar superbe et suave qui mérite le détour

 

Sélection 2

 

Agenda

 

28-30 mars 2014 : Saint Mont Vignoble en fête

 

28-31 mars 2014 : Salon des Vignerons indépendants à Paris Espace Champerret

 

4-5 avril 2014 : Marché aux vins de Givry

 

12-13 avril 2014 : Vinéales à Beaune

 

25-27 avril 2014 : Salon des vins à Mâcon

 

31 mai-ler juin 2013 : 14e édition de Vitiloire à Tours

 

 

Sélection 3

Le 9/7 restaurant bistronomique à Moulins

En relation avec les producteurs locaux, le jeune chef Olivier Mazuelle propose des produits frais et de qualité à des prix attractifs. Situé au cœur du quartier historique de Moulins, son restaurant joue la carte de la convivialité et de l’authenticité en offrant une cuisine raffinée que nous avons dégustée et appréciée avec des amis.

Tous les mercredi soirs autour de tapas maison, on part à la découverte d’un domaine viticole et le samedi, Olivier propose des cours de cuisine et d’œnologie sur des thèmes à chaque fois différents.

* 97, rue d’Allier 03000 Moulins. Tél : 04 70 35 01 60

 

Sélection 4

 

Un bistrot sinon rien (Chamina Edition)

A quatre voix, un géographe Pascal Desmichel, un ethnologue Martin de la Soudière, une chargée de mission des Parcs naturels Julia Steiner et un photographe Pierrick Bourgault racontent et mettent en scène des bistrots du Massif central, au fil des saisons. Tout en privilégiant avec bonheur la froidure de l’hiver où les liens sociaux et humains se resserrent dans ces lieux modestes et précieux à la fois où il fait bon se retrouver pour boire un coup, grignoter et causer. Un bon prétexte pour casser les solitudes rurales et lutter contre la désertification des montagnes.


 

Sélection 5

Paris bars-déco (Editions Bonneton)

Ce nouveau guide d’Hélène Milon et Pierrick Bourgault recense 150 cafés et bistrots extraordinaires et nous invite à voyager de la Belle Epoque aux années 1930, de l’après guerre aux seventies et jusqu’aux ambiances futuristes et insolites. Avec en prime une préface de Jack Lang.    

 

Vins de Loire, vins à boire

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Vins de Loire, vins à boire

Christian Duteil

« Le vin, on en parle avant de le goûter »

(Dominique Aubertin, vigneron et PDG de Worms & Cie)

 

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Disparates et complémentaires, de l’Anjou d’appellation au cru de Sancerre, en passant par le liquoreux du Layon ou de Montlouis, Muscadet sec et Vouvray pétillant, les vins ont ici un dénominateur commun : la Loire, fleuve roi, qui parle à notre imaginaire et sert donc à leur promotion. Enquête sur une passion française à l’ombre de Du Bellay, des châteaux de la Loire et de la douceur tourangelle.

 

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Le vignoble du Val de Loire s’étend 75 000 hectares de part et d’autre du fleuve majestueux paresseux. Il s’étale sur plus de 1000 km du Massif Central à l’embouchure de La Loire au Sud de la Bretagne. La diversité des sols, des climats et des cépages qui marquent le cours de la Loire et celui de ses affluents se reflète dans la vaste gamme de vins issus des quatre principales régions viticoles : le Pays Nantais, à proximité de l’embouchure du fleuve, l’Anjou/Saumur, au cœur du Val de Loire - la Touraine, appelée aussi le jardin de la France - le Centre, situé à l’extrémité-est de la vallée de la Loire.

« En bouts de rangs, au milieu de la vigne, dans un coin, à l’abri du vent et des regards. Petites maisons plantées là qui abritent « quoi don ? » écrit un natif du coin Jean Charles Gaumé dans « Cœur de Loire » (Editions Cheminements) illustrées des superbes photos de Jacques Vainstain. Maisonnettes de tuffeau, cabanes en bois, cimentées, couvertes d’ardoises, de tôles. Ouvertes ou inaccessibles. Attirantes. Elles invitent à l’hébergement, au repos des vendangeurs »

Ils en ont bien besoin, car les temps sont durs et impitoyables. Certes, l’abus d’alcool est dangereux mais le ridicule ne tue pas. On est tous d’accord pour dire que « boire mieux, c’est boire moins »… A l’image de l’Elysée et de notre président abstinent (à la différence du premier ministre japonais, 71 ans confiant au Monde déguster un bon verre de vin par jour) qui a réduit de 44 % la consommation de vin de ses prestigieux invités. (Libération 12/6/2008) ! Mais tout de même, en dégustant quelques bons produits de la vigne, on en apprend des vertes et des pas mûres… A l’heure où vendre du vin est devenu un combat qui s’est mondialisé et que la bataille des linéaires ne fait que commencer.

 

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Un arrêt de cour de « pisse vinaigre »

Ainsi, la Cour de Cassation a frappé dans un jugement de cour censurant la campagne Interloire intitulée « Cabernet d'Anjou : qui ose dire que jeunesse ne rime pas avec délicatesse". Elle a en effet estimé et jugé en son âme et conscience que la communication publicitaire (blanchie pourtant par les juges en appel) constituait une "incitation à la consommation de cette boisson alcoolique" en jouant sur des mots « renvoyant au comportement humain » et violait donc la loi Evin. Secrétaire général d'Interloire, René-Louis David commente cet « arrêt de pisse vinaigre » sans perdre son humour et son sang froid : "Nos clients étrangers sont perplexes devant cette particularité bien française. Ils ne comprennent pas pourquoi on fait tant d’efforts pour promouvoir nos vins à l'export, tout se tirant régulièrement une balle dans le pied (de vigne) en France. »

D’autant plus que certains bilingues ont lu « les 4 vérités sur le vin » et notamment une étude européenne Espad montrant, chiffres à l’appui, que les ados de 16 ans nés dans des pays dont la culture du vin est encore dominante (comme la France) ont huit fois moins de risque de se saouler précocement chaque semaine que les pays à tradition dominante bière ou alcools forts.

 

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Vive le marché des vins de Saumur !

Mais il en fallait plus pour décourager les festivités prévues en Pays de Loire pour cette rentrée et casser la bonne image de marque des vins de Loire et leur synergie commerciale. Comme par exemple, Alliance Loire, une cave coopérative particulièrement dynamique qui réunit neuf caves couvrant 4 à 5000 hectares de vignobles en Loire, dont la plus importante est sans conteste la cave de Saumur qui vient de fêter ses 50 ans en grande pompe. Elle produit et distribue 17 millions de bouteilles par an pour un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros.

Tout le week-end du 6-7 septembre dernier, les animations autour du vin se sont succédé : randonnée dans le vignoble, vente aux enchères, soirée vigneronne «verticale dînatoire» et point d’orgue, dimanche, le marché des vins de Saumur. Plus de 6000 visiteurs étaient présents pour le troisième Marché des Vins de Saumur. Une belle journée en famille au gré des découvertes viticoles et des animations. Syndicat Viticole des Côtes de Saumur, Chambre de Commerce et d’Industrie et Ville de Saumur se sont regroupés pour faire vivre le vin au pouls de la ville chaque premier week-end de septembre, comme le veut la tradition.

Véritable mutation de la stratégie de toute une région, qui a décidé, après dix ans de négociation et de tergiversation, de se fédérer sous une même bannière, Val de Loire, avec une offre segmentée qui intègre vin de pays et AOC. La filière viticole ligérienne a fini par s'entendre, sur la nouvelle appellation Vin de pays du Val de Loire, qui se substitue au Vin de pays des Jardins de la France et a été officialisée en mai dernier ; les premières bouteilles du millésime 2007 arrivent sur le marché, nous précise notre confrère et ami Roger Clairet d’Infosvin. Les vins de pays étaient commercialisés sous la mention Vin de pays des Jardins de la France, dénomination à connotation historique, peu explicite pour le consommateur. Avec la nouvelle mention "Val de Loire", est affichée clairement l'origine géographique des vins. Cette démarche s'inscrit également dans une gestion par bassin de l'ensemble de la production du Val de Loire dont 95% des viticulteurs en vins de pays sont également producteurs d'AOC. A tel point que les amateurs ont bien du mal à s’y reconnaître dans ce maquis…

Au début des années 1950, la région de Saumur à l’origine essentiellement productrice de vins blancs doit faire front à un désamour pour les blancs et remédier à la qualité trop irrégulière de sa production tout en renouvelant les installations viticoles qui ont vécu. A l’initiative d’une cinquantaine de viticulteurs désireux de regrouper savoir faire et expérience et de se donner les moyens de répondre aux enjeux de la viticulture de demain est créée en l957 la Cave de Saumur.

 

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Au fil de quelques vignerons du renouveau en Loire

Les vignobles de Bourgueil et de Saint Nicolas de Bourgueil s’étendent sur une terrasse de 15 km et 3 km de large, constituée d’alluvions anciens et d’éboulis du coteau calcaire. Ils recouvrent une superficie de 1800 hectares qui produisent des vins gouleyants qui se gardent bien. Si certains sont agréables dans leur jeunesse, d’autres gagnent à vieillir une dizaine d’années. Les grands millésimes se conservent plusieurs décennies, jusqu’à 50 ans et plus.

Depuis 1640, les Caslot travaillent les terres de Restigné, abritées par les bois et non loin du Manoir qui porte le même nom, avec son restaurant Le chai (Patrimoine Privé N°21, Art de vivre). La polyculture a été abandonnée au seul bénéfice de la vigne, il ya belle lurette. Aussi franc que son cabernet, Pierre, le vigneron de la Chevalerie, est le représentant de la treizième génération. Ses enfants Stéphanie et Emmanuel vont ajouter une pierre de plus à l’édifice patrimonial en prenant pied sur les 32 hectares du domaine et dans la cave-cathédrale.

Adieu donc les maths et la chimie pour Emmanuel, désormais en contact direct avec la terre et la vigne, ses passions paysannes. « Il replante les haies, refuse le désherbant. On revient enfin à des choses sensées après des années d’errance et de démesure », se félicite son père fier de sa progéniture. Finie l’étude des langues pour Stéphanie la polyglotte qui va se charge de la partie commerciale, notamment à l’export. Ainsi donc, l’expérience et l’empirisme vont-ils se transmettre à la Chevalerie et se marier à l’innovation et à la fougue de la jeunesse. Avec en prime des bois pas trop boisés qui prennent le temps de vieillir et de dégager des délicieux arômes de fruits rouges.

En l980, son père avait planté un hectare en chardonnay. Un cépage inhabituel en Touraine, où l’on pratique le gamay, le cabernet, le sauvignon ou le côt. Michel Benoist, visait alors le marché du négoce avec ce cépage désormais universel. Près de trente ans plus tard, Laurent Benoist, viticulteur de 36 ans à Saint Julien de Chédon et fervent défenseur des AOC qui s’étendent sur 19 des 20 hectares du domaine du Vieil Orme, produit un l00% chardonnay de niche vendu sous l’appellation «vin de pays du jardin de la France », nom magique réservée aux vins du Val de Loire et qui fait rêver. Un vin d’image riche, travaillé à faibles rendements afin d’obtenir plus de concentration et d’arôme, et vendu deux fois plus cher que ses AOC.

Chantal et Michel Cordaillat cultivent avec passion leur vignoble AOC Reuilly qui est réparti sur deux communes et deux départements : Reuilly (département de l'Indre) et Chéry ( département du Cher). Les 7 hectares du domaine familial jouent la carte des cépages dominants : 65% en blanc, sauvignon,  25% en rouge pinot noir et 10% en rosé pinot gris. Avec l’aide de Christophe Touret, ils apportent une attention particulière tout au long de l'année aux vignes et aux raisins : « La lutte raisonnée est une de nos priorités afin de livrer un vin le plus naturel possible. Chaque année, nous participons à des formations pour approfondir nos connaissances. Stéphane Vaillant nous épaule pour la vinification et Alexandra Jeunehomme renforce notre équipe dynamique pour l'aspect commercial».
Depuis quelques années, l’implantation d’une tour Anti-gel sur une partie du domaine leur garantit une certaine régularité de rendement. La vinification se réalise en thermorégulation dans les meilleures dispositions sanitaires et techniques, tout comme l’embouteillage. En 2004, de nombreux investissements ont été réalisés en cuverie pour améliorer la vinification des rouges.

 

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L’édition mène à tout….

Jean-François Lamunière, PDG des éditions Payot Rivages, a démarré doucement dans le métier en l992 en s’achetant une maison de campagne dans la région de Saumur. En dégageant les caves, il découvre un trésor : des pressoirs plus que centenaires qui lui donnent l’envie de devenir vigneron et de fabriquer son propre vin. Ce domaine, créé en 1996 et de 6 ha répartis sur les communes de Dampierre, Parnay et Montsoreau, se compose à ce jour de plusieurs parcelles illustrant les meilleurs terroirs du Saumurois. A savoir« la Corde » « les Folies » « les Trézellières » « la Grande Vignole » et « le Gory ». Le cabernet franc n’occupe que 20% de la propriété, 80% restant étant réservés au seul Chenin. Ce cépage de blanc, dont la moitié des plants ont plus de quarante ans, exprime le grand attachement des exploitants à la tradition, car c’est bien lui qui a fait la renommée exceptionnelle des Saumur blancs secs et liquoreux d’Antoine Cristal, à Parnay , au début du siècle dernier.
La maîtresse de chai, Françoise Foucault accorde ses soins attentifs au travail de la vigne selon des techniques traditionnelles : labour des sols, traitements minimums et toujours biologiques, taille courte pour obtenir des rendements justes. Cette exigence de rigueur vaut aussi pour le travail effectué en caves troglodytiques pluri-centenaires.

Son saumur blanc qui porte le prénom de sa femme, Château Yvonne (20 000 bouteilles par an) produit sur 7,5 hectares et que le chef Olivier Rollinger (Cancale) porte aux nues, offre une belle longueur en bouche et une jolie complexité sans exclure la fraîcheur et la maturité du fruit. « Je suis plus touché par la critique de mon vin que par celle des livres que j’édite, explique notre PGD vigneron. La grande différence avec ces deux métiers de passion et de rencontre, c’est que, dans l’édition, je publie un bouquin presque tous les jours alors que dans la vigne, je concocte un vin tous les ans. Cela m’a appris à être patient, le respect de la nature et des saisons et à apprendre à vivre sur un autre rythme, moins frénétique et plus naturel, que celui de l’édition. »

A 7 km de Saumur, dans le parc naturel régional, les caves troglodytiques de Marson, à côté du château du même nom, méritent le détour pour une halte gourmande. Chaud devant et fouée pour tous dans les trois caves qui offrent le même cadre dépaysant, la même ambiance feutrée. Au menu du déjeuner troglodyte, nous avons dégusté un coteau du Layon avec une tarte flambée, faite de pâte à fouée à ne pas confondre avec sa grande sœur, la célèbre fouace de Lerné chère à Gargantua, et garnie de champignons. Puis vient la valse des fouées avec leur cohorte gourmande de mogettes, rillettes, de fromage de chèvre et de beurre salé. Le tout accompagné de salade verte et arrosé de saumur rouge ou de jus de pomme artisanal. Avec pour finir sur une touche de sucré un gratin de fruits rouges.

Propriété de la famille Ratron depuis 1932, la quatrième génération perpétue aujourd'hui la réputation du domaine en produisant du Saumur - Champigny, Appellation d’Origine Contrôlée du Val de Loire. Le Clos des Cordeliers a toujours été un terroir réputé pour le Cabernet Franc dont les premiers essais de plantation furent réalisés au milieu du XIXème siècle.  Le domaine persiste et signe en cultivant uniquement ce cépage et 19 hectares y sont actuellement en production. 

Un peu d’histoire sans trop jouer aux « eunuques de la culture » avant de déguster les vins de Loire: les premières mentions de culture de la vigne au domaine remontent à 1630. Les Cordeliers de Saumur, moines franciscains, y cultivèrent la vigne et y produisirent leur vin.  Ils donnèrent le nom de « Clos des Cordeliers » à cette maison de campagne et ses vignes cernées de petits murs qu’ils acquirent pour une bouchée de pain en 1696 et qu’ils conservent jusqu’à la Révolution qui laisse le vignoble en friche. Aujourd'hui le Clos des Cordeliers a été modernisé et rendu plus fonctionnel : un système anti-gel, des cuves thermorégulées, un pressoir pneumatique, etc.

Vincent Pinard, vigneron au nom prédestiné et symbolique, a réussi avec beaucoup d’acharnement et d’exigence à hisser son domaine au sommet de l’appellation Sancerre. Avec l’arrivée de la nouvelle génération, Florent et Clément Pinard, le domaine continue de progresser. Véritable spécialiste des rouges, il produit aussi bien en blanc (cuvée Florès 2007, cuvée Harmonie 2005 et cuvée Nuance 2006) qu’en rouge (Cuvée « Charlouise » issue des plus vieilles vignes à boire dans 5 ou 6 ans pour une belle plénitude en bouche et cuvée « Domaine » qui se laisse boire de suite), des vins élégants et d’une grande pureté. Gamme cohérente et assez complète qui tire l’appellation vers le haut, notamment dans les rouges.

Yannick Amirault rejoint par son fils Benoît, reste un des grands piliers du cabernet franc dans la vallée de la Loire. C’est un anxieux perfectionniste qui ne laisse rien au hasard sur ses 19 hectares exploités avec rigueur. Il vinifie ses parcelles dans des demi-muds, à l’exception de la Coudraye qui peut se permettre le foudre bien que nous soyons pour notre part quelque peu allergiques au bois neuf. Il laisse faire la nature au maximum sans artifice dans ses cuvaisons de près de quatre semaine. Sans collage ni filtration. Ses bourgueils et saint-nicolas-de-bourgueil sont loin de l’image caricaturale que l’on peut avoir de ces vins (friands et dilués). Son style s’affirme dans des vins colorés, profonds, structurés mais soyeux et fruités. Du bel ouvrage qui allie fraîcheur, structure et tannins veloutés.

Concluons entre deux gorgées avec l’ami Jean-Charles dans son ode à La Loire, « ce vin qui rend joyeux nous invite à pousser le refrain de la chansonnette « Les Crus de Pouilly » (1905)

« Buvez du vin de Pouilly

Qui rend l’homme dégourdi

Lui met le cœur en folie

Rend la femme plus jolie… »

CD

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Pour en savoir plus

Lire et Regarder « Cœur de Loire «  de Jacques Vainstain et Jean-Charles Gaumé. (Ed. Cheminements, 2006)

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Notre sélection «coups de cœur»

sans commentaire

Nous avons trop aimé :

Pinard Cuvée Charlouise Sancerre rouge 2005

Couly Dutheil Les Chanteaux Chinon blanc 2006

50 ans Cave de Saumur Saumur rouge 2005

Les charmes Chatelain Pouilly Fumé 2005

Domaine de la Chevalerie cuvée Busardière Bourgueil rouge 2005

Domaine Mardon, Quincy Blanc 2009

La Nef des Fous Montlouis blanc sec 2006

Auffret Vouvray 2001

Nous avons bien aimé :

Les Champs des Billons Pouilly Fumé 2005

Côtes de Grandlieu Alliance Loire Grandville Muscadet 2006

Château Yvonne Saumur blanc 2009

Cuvée Paul Menetou Salon 2005

Domaine Chevalerie Ca Profite Bourgueil rouge 2008

Domaine des Templiers Reuilly blanc 2011

Clos de l’Echo Couly Dutheil Chinon rouge 2009

Clos de Nouys Vouvray 2006

Cuvée Saint Vincent Touraine blanc 2011

Ackerman Secret des Vignes Saumur Champigny 2010

Nous avons aimé :

Beauregard Alliance Loire Bourgueil 2006

Château de Tracy Pouilly Fumé 2007

Château Valmer Vouvray 2005

Les Demoiselles Tatin Reuilly blanc 2006  

Cave de Saumur Cuvée de la Chevalerie Crémant de Loire Brut Rosé

Jacques Vincent Reuilly rouge 2006

Secret des Vignes Côteaux de Saumur blanc 2010

De Neuville Touraine blanc 2005

Domaine René Couly Chinon rouge 2005

Domaine, Saupin, Muscadet sur lies 2007

Ackerman Barbecue Party Rosé de Loire 2007

 

Sélection 2

Patrimoine or rouge de château-patron

Ils ont le pouvoir, ils gagnent très bien leur vie et en plus ils veulent des terres, des vignes, un terroir et un vin. Certains entretiennent même une relation charnelle avec la vigne qu’ils qualifient volontiers de maîtresse ou/et de danseuse. Le regretté Jean-Pierre Moueix, l’homme qui aimait Petrus et Bacon, à la fois grand collectionneur mais aussi grand amateur et marchand de vin, ne se nourrissait plus de Petrus les derniers temps de sa vie, à l’âge de 90 ans. Depuis la dernière décennie, 68 propriétés viticoles pour la plus prestigieuses ont été acquises par des PDG, patrons de la finance, de l’industrie ou de la grande distribution, notamment dans le Bordelais et en Provence. A Bordeaux, un acheteur sur deux n’est pas un agriculteur, et les VIP se bousculent dans les Châteaux pour y spéculer sur les vignobles les plus prestigieux. Moyennant un ticket de l,5 million d’euros au minimum, vous pouvez devenir propriétaire d’un vignoble. Avec une rentabilité espérée - à condition toutefois de vous impliquez personnellement dans l’exploitation du domaine et de jouer la carte du moyen et long terme - entre 4 et 6% hors avantages fiscaux.

Avis aux spéculateurs amateurs de grands crus: un château Haut Brion acheté 35 euros en l989 se revend aujourd’hui 480 euros. Savez vous qu’en dix ans, les grands vins de Bordeaux ne connaissent pas la crise qui touche les petits et moyens crus bordelais et ont connu une hausse de plus de l50% alors que le CAC 40 ne progressait que de 93% pour la même période. Selon une étude de l’Institut français d’opinion publique (Ifop) réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 551 personnes et commandée pour Wineandco (site internet spécialisé dans la vente de vins en ligne), ces grands vins starisés et souvent hors de prix sont devenus des objets financiers pas tout à fait comme les autres. En effet, 16% des sondés déclarent acheter du vin dans un but patrimonial, comme placement financier ou pour le transmettre en héritage à leurs descendants. Dans le premier cas, le budget annuel consacré à ce placement tourne autour de 475 euros en moyenne tandis que dans le second il n’atteint que 396 euros.

Vous avez dit patrimoine plaisir ?


Christian Duteil

 

L’Armagnac: le nec plus ultra du Gers

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L’Armagnac: le nec plus ultra du Gers

Par Christian Duteil

 

En Armagnac, les Romains introduisirent la vigne, les Arabes, l’alambic et les Celtes importèrent le fût. De la confrontation de ces trois patrimoines est né l’Armagnac, la plus ancienne eau-de vie de France. Aujourd’hui, six millions de bouteilles sont consommés chaque année dans plus de 130 pays.

 

«Je ne connais de sérieux ici-bas que la culture de la vigne» (Voltaire)

  

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Selon l’Observatoire économique, le marché de l’Armagnac malgré un contexte difficile pour les alcools, réussit à limiter la casse et surtout à se redéployer sur les marchés européens et nord-américains. 2/3 de la production est écoulée en France. A l’export, l’Europe est largement en tête (67%) devant l’Asie (19%, malgré une régression comme son concurrent cognac au Japon), l’Amérique du Nord (11%) et le reste du monde (3%). Le quinté gagnant de l’Armagnac est désormais en ce début 2005 : 1/ Espagne 2/ Grande-Bretagne 3/ Etats-Unis 4/ Allemagne 5/ Italie qui a pris la place du Japon.

Dans une étude publiée pour Vinexpo, l’Armagnac fera partie, aux côtés de la tequila et du cognac, des trois alcools connaissant les plus fortes progressions des volumes commercialisés, avec des hausses supérieures à 12%. Donc, si l’on en croit ces augures modernes, le bonheur serait toujours du côté de l’alambic gersois et l’optimisme de rigueur en ces temps cruels d’arrachage de vignes en Beaujolais et en Bordelais !


Le patrimoine de l’Armagnac

 

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L’Armagnac résiste bien, à la crise viticole, en partie parce qu’il appartient à un patrimoine qui remonte les siècles et qui ce transmet jalousement de génération en génération. Le patrimoine, étymologiquement, c’est ce qui vient du père. C’est en même temps ce qui se transmet, ce dont on hérite au sens propre comme au sens figuré. Nous « héritons » par exemple des appellations contrôlées de vins et d’alcools, des terroirs repérés au cours du temps, des pratiques viticoles mises au point, des expériences réussies qui sont devenues des traditions... Tout cela est lié à des lieux, ne serait ce que par l’histoire. Ainsi, le décret du 25 mai 1909 délimite la zone de production des eaux-de vie d’Armagnac et ses trois régions : Haut Armagnac, Ténareze et Bas Armagnac ; le décret du 6 août 1936 définit l’appellation d’origine contrôlée Armagnac (dix cépages) et ses conditions d’élaboration.

 

L’Armagnac est sans doute la plus ancienne eau-de-vie de France : son histoire se confond avec celle de la Gascogne. Selon René Curaq, l’Armagnac est, dès 1461, un produit courant sur le marché de Saint Sever dans les Landes. A l’origine, cet alcool mystérieux et alchimique ne se consomme guère : on attribue des vertus thérapeutiques à cette eau d’immortalité aux arômes et aux saveurs complexes. L’Armagnac gagne ses titres de noblesse sur la table du roi à Versailles. Ce sont les Hollandais qui, par le port de Bordeaux, en font un produit d’exportation recherché par les peuples du Nord de l’Europe.

Les mentions des eaux-de-vie en Gascogne se multiplient jusqu’à trouver au XVIIe siècle les traces d’un véritable marché de l’Armagnac à Mont-de-Marsan et Aire-sur-l’Adour.

En 1730, l’eau-de-vie est un véritable filon commercial qui subit les fluctuations des années, bonnes ou mauvaises. Pour pallier ces lacunes, on garde alors l’Armagnac dans des fûts de bois que l’on connaît depuis les Gaulois ; et on découvre un trésor authentique : la couleur, la rondeur et les meilleures senteurs que le vieillissement offre en héritage.

Par exemple, la légende court en Armagnac que le Baron de Sigognac fit un jour retirer les horloges traditionnelles de tous les chais. Passionné par le mystère du vieillissement de l’Armagnac, il fit élaborer des horloges singulières. Dans ces horloges, chaque cadran comptait dix divisions au lieu de douze. Les secondes étaient devenues des années, les grandes aiguilles ne bougeaient qu’à chaque décennie, quant à la petite aiguille des heures, elle ne comptait plus que les siècles...

Le Baron de Sigognac venait de pénétrer consciemment ou non au coeur du mystère de l’Armagnac. La légende dit même qu’au fil du temps, le noble vigneron du Gers n’écoutait plus que son palais pour connaître l’âge des Armagnacs. Plus personne ne remonta les horloges : le Baron de Sigognac était devenu le maître du temps et surtout de la mémoire des Armagnacs qui portent son nom. Légende ou réalité ? Toujours est-il qu’à la fin du XIXe siècle, le Gers était devenu le premier département agricole de France, mais malheureusement, le phylloxéra détruira les trois quarts du vignoble à partir de 1879. La région se réorganise cependant et fait contre mauvaise fortune bon coeur : le 25 mai 1909, le Décret Fallière est signé, délimitant ainsi les trois zones de production et le contour de l’Appellation.

 

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Nous avons eu le privilège de visiter ce « bonheur dans les vignes », (variante viticole du film célèbre « Le bonheur est dans le pré »), fin novembre, au moment magique et alchimique de la distillation. Sans oublier de déguster dans la foulée quelques eaux-de-vie au Château de Laubade, au Château de Bordeneuve, au Domaine de Joÿ, aux Clefs des Ducs, à la Cave coopérative de Panjas, puis un peu plus tard quelques flacons fleurons de Château Néguebouc et de Veuve Lafontan, goûtant ainsi sur le terrain et au journal un échantillon significatif de ce nectar du Gers. Mais avant de trinquer, il faut garder à l’esprit que l’Armagnac est obtenu par la distillation de vins blancs produits pour l’essentiel de cépages traditionnels au Ugni Blanc, Colombard, Folle Blanche, Baco Blanc qui impriment leur personnalité à l’eau-de-vie ; et pour une moindre part de cépages aux noms rares et évocateurs : Clairette de Gascogne, Graisse, Jurançon blanc, Mauzac blanc et rosé, Meslier Saint-François.

 

Aux confins des départements des Landes et du Gers, le Château de Laubade à Sorbets qui s’étend sur 107 hectares et que nous avons eu le privilège de visiter sous la conduite d’Arnaud Lesgourdes, regroupe les quatre principaux cépages de raisin blanc de l’AOC. L’Ugni Blanc est le cépage de distillation par excellence. Il donne des vins acides peu alcoolisés, qui, après distillation, donne des eaux-de-vie fines et de qualité. Par exemple, les Armagnacs Tenarèze millésimés de Château Le Courréjot sont produits à 100% avec l’Ugni-Blanc : ils sont distillés à la propriété chaque mois de novembre et élevés dans des fûts de chêne de 400 litres.

La Folle Blanche est le plus connu, mais sa culture sur porte-greffe le rend plus fragile, aussi n’est-il guère utilisé. Ce cépage rare produit des eaux-de-vie fines, souvent florales et élégantes qui sont fort présentes dans les Armagnacs jeunes et bien sûr la Blanche. Le Baco représente un cépage original dans le panorama viticole français. C’est un croisement interspécifique, fils de la Folle Blanche et du Noah. Il a été inventé par un instituteur landais, M. Baco, à la suite du phylloxéra. Il s’est fort bien adapté aux sables du Bas Armagnac où il donne aux eaux-de-vie de la rondeur et des arômes de fruits mûrs, mis en valeur après un long vieillissement. Le Colombard sert avant tout dans la vinification des Vins de Pays des Côtes de Gascogne. Sa distillation reste donc confidentielle pour les eaux-de-vie, ce qui n’empêche pas que ses arômes fruités et épiciés sont appréciés en assemblages.

 

Un moment unique... à déguster


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Marie Claude Ségur, oenologue du BNIA (Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac) nous a invités lors de ce voyage de presse rondement mené à une dégustation pédagogique de ce précieux patrimoine gersois que représente l’Armagnac. Elle en avait sélectionné quelques uns particulièrement représentatifs afin de nous faire ressentir toutes les nuances de cette eau-de vie dont le roi Henri IV en fut le premier amateur célèbre. L’objectif avoué du BNIA est de redonner à l’Armagnac, vieux patrimoine gascon, une visibilité commerciale à l’aide de campagnes ciblées de communication ( du style : « L’Armagnac : un rythme bien à lui ») pour qu’il fasse partie de l’offre proposée aux consommateurs.

La dégustation d’un Armagnac exalte tous les sens et favorise le rituel oenologique. Observons sa robe brillante et nuancée, plus ou moins claire ou foncée. Réchauffons le au creux de notre main. Enfin dégustons lentement en comparant les différentes eaux-de-vie proposées.

Une explosion en fin de bouche chez certains au gré des millésimes et des secrets de distillations, une bouche ample au rancio (arômes de noix et de noisette) délicatement fondu pour d’autres. Selon l’âge et la qualité des eaux de vie dégustées, on détecte des arômes fruités avec des nuances de coing, raisin, prune, puis avec le vieillissement de pruneau, d’orange ou d’abricot confit. Mais aussi des arômes floraux : fleur de vigne, miel, tilleul... ou/et boisés : vanillé, épicé, grillé, etc. La complexité aromatique associant plusieurs types d’arômes représente à elle seule un gage de qualité et de complexité de l’Armagnac.

 

A la fin de la dégustation -malgré quelques commentaires éclairés et éclairants, on ne sait plus à quel flacon se vouer car chacun a ses charmes et son élégance ! Une majorité se prononce toutefois en faveur de Château du Buca, un Armagnac-Ténarèze hors d’âge (15 ans, 40% vol.) médaille d’argent au concours des grandes eaux-de vie d’Armagnac d’Eauze 2004/2005, et du Marquis de Montesquiou XO impérial (15 ans, 40% vol.), médaille d’or et prix spécial du jury. Parmi les millésimés dégustés (1993, 1990, 1989, 1985), c’est le plus jeune, un Armagnac-Ténarèze du Domaine du Péto (1993, 42% vol.) qui remporte les suffrages de la presse du vin présente au BNIA malgré son étiquette rétro, voire kitsch, à dérouter les plus jeunes consommateurs.

La force de l’Armagnac, c’est en fait sa diversité qui peut séduire l’amateur en fonction de son propre attente et de son goût , car, en dehors des millésimes, les autres armagnacs sont des assemblages d’eaux-de-vie d’âges différents. Et il faut savoir que c’est toujours l’eau de vie la plus jeune qui donne sa dénomination commerciale à un Armagnac. Par exemple, un Armagnac Hors âge est réalisé avec des eaux-de-vie dont la plus jeune doit avoir dix ans ou plus. Convivial et savoureux, c’est en fin de repas, sur un dessert ou avec un cigare (un Havane ou un Saint Domingue pour les amateurs) que la subtilité et le caractère des vieux Armagnacs (Hors d’Ages, X.O, voire les millésimes) s’expriment le mieux.

Essayez les plus jeunes ou de blanche en cocktail, tonic à l’orange ou simplement avec un glaçon. On peut aussi se lancer dans des cocktails plus sophistiqués à base d’Armagnac, comme « Mr Lambert apéritif » créé par l’Association des Barmen de France (ABF) : 3/10 d’Armagnac + 3/10 jus d’ananas + 2/10 fraise des bois et un trait de liqueur de pêche. Mettre au shaker avant de servir.

En cuisine, les chefs préfèrent le flamber avec un gibier, le marier à un crustacé (langouste) ou à un coquillage (Saint Jacques), relever une sauce ou mettre une pointe d’originalité sur une pâtisserie. Pour cet usage « gastronomique », on préférera les Armagnacs jeunes du type trois étoiles (***) qui correspondent à des eaux-de-vie ayant vieilli au minimum deux ans sous bois. De façon originale, l’Armagnac (notamment VSOP ou Réserve ayant vieilli 5 ans) s’accorde avec quelques plats sucrés/salés comme le magret de canard ou miel ou plus classiquement les desserts comme la tarte-tatin ou le moelleux au chocolat.

 

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Dans son château de Néguebouc, à Prechac près de Fleurance, le célèbre publicitaire Claude Posternak et sa femme Martine ont relancé le Haut-Armagnac (2% seulement de la production) en jouant la carte du haut de gamme et en n’hésitant pas à relancer la coutume du début du siècle dernier avec la « fine à l’eau » en guise d’apéritif. Ils proposent avec succès des Armagnacs jeunes et des eaux de vie blanches d’Armagnac avec son offre de trois eaux-de-vie du pays gascon Ugni blanc, Folle blanche, Colombard. Leur collection « Les très Rares » regroupe les quelques millésimes du Haut Armagnac qui, pour certains, n’existent qu’à quelques dizaines d’exemplaires. Mais les Posternak jouent aussi sans complexe la carte des grands millésimes qu’ils n’ont pas produit eux-mêmes car trop jeunes dans le métier (et même sur l’état civil pour leur premier millésime), à savoir : 1942 ( cépages : 80% Baco + 20% Folle Blanche), puis Millésime 1968 (80% Ugni-Blanc + 20% Colombard) et enfin Millésime 1979 (80% Ugni-Blanc + 20% Plant de Graisse).

Deux obsessions chez nos nouveaux vignerons de Château Néguebouc : la mise en valeur de la quintessence du fruit et la chasse aux éthers. Aussi, ils sélectionnent les raisins en jouant sur leur acidité totale élevée et leur accidité volatile basse. Quel est leur secret d’alchimiste moderne et branché de l’Armagnac ? Une acidité totale élevée, c’est la possibilité de conserver les nectars de la vigne sans le moindre ajout de souffre avant la distillation. Et une acidité volatile basse, synonyme de grappes recueillies avant la maturité sans la moindre attaque de pourriture, est la meilleure garantie pour éviter les éthers trop violents. Enfin, de même que les éthers ne doivent pas masquer les finesses de l’Armagnac, le chêne de la barrique ne doit pas prendre le pas sur le fruit. Il est seulement là pour lui apporter des bribes de vanille, de cacao ou de prune qui personnaliseront le « Posternak single ditillation ». Santé ! Cheers ! Nazdravé ! 

 

L’alchimie de l’élaboration de l’Armagnac


L’élaboration de l’Armagnac est demeurée artisanale et réclame beaucoup de savoir faire. Nous pouvons le certifier après avoir dîner à la bonne franquette, au pied de l’alambic, chez Louis Sourdois au moment de la distillation et avoir vu à l’oeuvre Jean-Paul Lafontan, le bouilleur de cru haut en couleur qui aime les mots et les choses et en plein service de nuit avec son alambic ambulant.

On peut distinguer dans cette tradition qui fait du patrimoine de cette belle région de France trois phases qui ont toutes leur importance : la vinification, la distillation et le vieillissement.

Les raisins récoltés en octobre sont pressés, et le jus est mis en fermentation de manière naturelle, sans produit oenologique. Le vin est en règle générale acide et peu alcoolisé : il a ainsi la vertu de conserver toute sa fraîcheur et ses arômes jusqu’à la distillation.

La distillation se pratique pendant l’hiver, dès les fermentations terminées, elle démarre courant novembre. La date limite est fixée au 31 mars de l’année qui suit la récolte. Mais celle-ci peut être avancée par décret annuel, par exemple au 15 février pour la distillation 2004-2005. Le vin est souvent distillé à la propriété, parfois comme chez Louis Sourdois avec l’aide d’un « bouilleur ambulant qui va de chai en chai distiller le vin des vignerons. Ce dernier doit trouver le juste milieu et le droit chemin parmi les éthers de « tête », puissants et aromatiques, les « secondes » et les « queues » de fin de distillation jusqu’à ce « coeur » qui représente l’eldorado de l’Armagnac.

Il est aussi transformé dans des ateliers de distillation : bouilleurs de profession ou caves coopératives comme celle de Panjas où les chaudières des alambics de cuivre alimentés par du bois de chêne ou d’aulne, brûlent sans arrêt pendant les mois d’hiver. Très lentement, le vin se transforme en eau-de-vie brillante et limpide qui coule goutte à goutte à la sortie du serpentin. Cette « eau-de-vie nouvelle », un peu âpre au palais, possède déjà les vertus qui s’épanouiront au fil des ans. Goûtez donc à l’Armagnac Clés des Ducs 25 ans (assemblage) complexe et rond et à son millésime 1973, tous deux au prix de 60 euros environ.

Ce sont les Perses qui ont découvert plusieurs siècles avant notre ère les principes de la distillation. A la Renaissance, les alchimistes européens ont constaté après eux, qu’une même substance ne se transforment pas en vapeur à des températures identiques. Ainsi, on peut séparer les éléments qui composent le raisin pour en extraire ce qu’il y a de plus subtil. Ainsi, les Posternak refroidissent à Neguebouc leurs vins jusqu’à 4°C pour qu’ils rentrent presque glacés dans l’alambic et libèrent ainsi mieux les arômes.

Patrimoine gascon oblige : 95% environ de l’Armagnac est distillé grâce à un alambic spécifique à cette eau-de-vie : l’alambic continu armagnacais. Il s’agit d’un appareil en cuivre pur, qui a été immortalisé et protégé par un brevet déposé par le sieur Tuillière en 1818, puis adapté, modifié, amélioré par les bouilleurs de crus de la région, notamment Jean-Paul Lafontan qui appartient à une maison centenaire fondée en 1904 et adepte de la tradition et de la qualité. Sa principale caractéristique est le fonctionnement en continu. L’alambic double chauffe est utilisé par quelques maisons d’Armagnac qui y restent très attachées.
La maison Delord fondée à Lannepax en 1983 par l’ancêtre Prosper, bouilleur ambulant, est fière de ses vieux alambics armagnacais Sier dont elle ne se séparerait pas, même à prix d’or, et pourtant ils produisent moins de 40 litres d’eau-de vie l’heure. Leurs Bas Armagnacs vieillissent dans 700 fûts de chêne sous la garde vigilante de toute la famille. Nous vous recommandons leurs millésimes 1974 et 1964 cachetés à la main.

 

A Panjas, au domaine de Joÿ, Olivier et Roland Gessler vieillissent une gamme de somptueux Bas Armagnacs dès leur distillation en fûts neufs de chêne de différentes origines afin de parfaire la complexité aromatique de leurs produits diversifiés et développer une personnalité propre à chaque produit de la gamme. Nous avons notamment apprécié leur Confidence Folle Blanche de 8 ans et leur millésime 1986. Sans snober leur vin de pays fort raffraîchissant.

Ces fûts de chêne de 400 litres sont issus pour l’essentiel des forêts de Gascogne et du Limousin. Ils sont entreposés dans des chais relativement humides. A Château de Cassaigne, propriété de 35 hectares située à quelques kilomètres de Condom (Gers) qui produisait avant la Révolution française un Armagnac fort réputé, un des chais est situé dans l’ancienne salle d’armes du Château.

Dès lors, le maître de chai surveille l’évolution de ses eaux-de-vie, qui comporte trois stades, à savoir:

1/ l’extraction par l’eau-de-vie des composés tanniques et aromatiques du chêne

2/ l’évaporation d’une partie de l’armagnac et la diminution du degré alcoolique

3/ l’évolution des arômes issus du bois et du vin, par une lente et favorable oxydation de l’Armagnac au contact de l’oxygène de l’air à travers le fût.

Les eaux-de vie mûrissent en pièces neuves de un à deux ans, jusqu’au moment où la dissolution des matières du bois est optimale. Elles sont ensuite transférées dans des fûts plus âgés pour continuer leur lente évolution : les substances boisées s’affinent, des arômes de pruneau et de vanille se développent. Puis, la nuance fort caractéristique « rancio » apparaît avec sa cohorte aromatique de fruits secs, et le degré alcoolique diminue peu à peu par évaporation de l’alcool. La « part des anges » n’est donc pas spécifique au monde du Cognac ! L’eau de vie prend alors une sympathique couleur ambrée puis acajou.

 

Lorsque le maître de chai estime le vieillissement suffisant, il commence les coupes, c’est-à-dire l’assemblage harmonieux de plusieurs eaux-de-vie d’origine et d’âge différents. Le degré de consommation (40%vol. Au minimum) peut s’obtenir par addition progressive de « petites eaux» constituées par un mélange d’eau distillée et d’Armagnac.

Le millésime, spécialité amagnacaise, correspond exclusivement à une année de récolte. A Château Notre Dame, à Vic-Fezensac, le maître de chai de l’Armagnac Marcel Trépout (une référence en matière de millésimés) contrôle en permanence l’élevage des millésimes et des alliances. Son but : obtenir un Armagnac de haute lignée dans lequel puissance, rondeur, finesse et complexité aromatique s’expriment ensemble. Du bel ouvrage et un travail d’artiste ! La réduction n’est pas ici toujours pratiquée, car lorsque le chai d’élevage est humide, les eaux de vie sont vendues à leur degré naturel de vieillissement compris en principe entre 40% et 48% vol. En bouteilles, l’Armagnac n’évolue plus : il faut cependant veiller à conserver le flacon debout pour que l’alcool n’atteigne pas le bouchon.

Mais qu’importe le flaçon pourvu qu’il y ait l’ivresse de la découverte d’une eau de vie au dessus de tout soupçon !

 

Christian Duteil


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Recette  gourmande

La Salade de St Jacques à l’Armagnac

De Pépito Sampietro «La bonne auberge»

 

Pour 4 personnes

Ingédients

12 noix de St Jacques fraîches

Huile d’olive AOC du Moulin Saint Michel

Sel, poivre

20 cl d’Armagnac Veuve Lafontan

Préparation

Escaloper chaque noix en quatre, puis les faire mariner une heure dans l’Armagnac, huile d’olive, sel, poivre et ciboulette.

Dresser un bouquet de salade sur une assiette assaisonnée d’une vinaigrette au citron et huile d’olive, sel, poivre.

Disposer les St Jacques autour de la salade

Arroser avec la marinade

Servir bien glacé, accompagner de toasts chauds et beurre salé.

 

Les vins d'Amphores, Patrimoine national

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LES VINS D’AMPHORES, 

PATRIMOINE NATIONAL

 

Christian Duteil

 

 

«Je sais combien il faut, sur la colline en flamme, de peine, de sueur et de soleil cuisant pour engendrer ma vie et me donner de l’âme». (Charles Baudelaire «L’âme du vin»)

L’amphore était dans l’Antiquité «le récipient par excellence pour le transport des huiles, vins, saumures, poissons et autres préparations». Aujourd’hui, des vignerons en France, en Autriche, en Suisse, surtout en Georgie, au Liban et en Italie perpétuent cette tradition millénaire en vinifiant dans des jarres en terre cuite. Ce mariage immémorial entre vin et terre cuite, loin du goût souvent envahissant du bois, ressuscite le patrimoine ampélographique avec des résultats étonnants, bien que la production reste encore marginale en France.

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L’amphore ressuscite en ce début de XXIe siècle dans le monde du vin et ne semble pas être seulement un phénomène éphémère de mode. En Georgie (qui signifie littéralement « travail de la terre » en grec), il n’est pas rare qu’un paysan en creusant la terre découvre au milieu des cochons et des canards des amphores baptisées kvevri de 1 à 3 tonnes enfouies et contenant un vin orange bien conservé qui se laisse boire… malgré son indéniable acidité volatile. Les Géorgiens - pour parer à la production vineuse de leurs 65000 hectares de vignoble - les nettoient avec une écorce de merisier, puis le enduisent de cire d’abeille pour les rendre étanches. Une amphore neuve d’une capacité d’une tonne coûte environ 200 euros.

 

Une tradition antique retrouvée

L’amphore (dolia en latin) est l’emballage perdu de l’Antiquité, un objet artisanal qui a fait ses preuves pour la conservation des liquides précieux et périssables comme l’huile et le vin. Elle apparaît au VIIIe siècle av. J.-C en Méditerranée orientale pour transporter le vin sur de longues distances. Elle est fabriquée à partir d’argile épurée. On délaye l’argile dans de l’eau pour la rendre plus malléable. En général, c’est le tournage qui est utilisé pour la façonner. Le potier confectionne d’abord un fût, puis y ajouté col, pointe et anse. Une fois mise en forme, l’amphore est mise à sécher dans un lieu ventilé. On la fait cuire ensuite dans un four à bois pendant plusieurs heures. Elle est enduite à l’intérieur de résine utile autant pour éviter que le vin ne tourne que pour assurer l’étanchéité.

Le poissage est parfois utilisé pour la rendre plus étanche : on verse à l ‘intérieur de la poix liquide de manière à former un film impénétrable. L’amphore conservant le vin est bouchée par une bourre de paille, recouverte d’une épaisse couche d’argile ou dès l’Antiquité par un bouchon en liège et scellée par du mortier de chaux. Si elle permettait une évolution intéressante et une bonne conservation du vin à bonne température, cette technique qui remonte aux Grecs et aux Romains présentait quelques inconvénients : poids, fragilité des amphores peu empilables et donc encombrantes.

La forme des amphores différente et caractéristique selon les régions et les époques demeure un précieux indicateur chronologique et commercial. La substitution progressive du tonneau aux amphores à partir du IIIe siècle de notre ère fit parfois disparaître une source précieuse pour l’écriture économique de l’Antiquité. Néanmoins, l’usage des amphores fut poursuivi à l’époque tardive, au dernier siècle de l’empire romain et aux premiers de l’empire byzantin, notamment dans le bassin oriental de la Méditerranée autour de Constantinople.

«Il ne fait plus de doute aujourd’hui que la très grande majorité de ces amphores de Méditerranée orientale a contenu du vin, explique Dominique Pieri de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne. Il précise: «Cette constatation se trouve appuyée par la présence de poix sur les parois de ces amphores comme cela a été constaté fréquemment lors d’études menées sur les contextes portuaires de Carthage, Marseille, Port-Vendres ou Fos, et également sur les gisements sous-marins d’épaves comme celles de Yassi Ada, de la Palud, du Dramont E, de Saint-Gervais 2, Dor D ou Giglio Porto. De plus, de nombreux témoignages littéraires présentent aussi l’immense majorité des régions orientales comme essentiellement productrices mais surtout exportatrices de vin».

 

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Les pionniers en France dans les années 2000

Aujourd’hui, les vins d’amphores très courant en Italie, notamment en Sicile, demeurent encore plutôt confidentiels en France où il est assez difficile de les trouver dans le commerce quand ils ne sont pas purement et simplement épuisés et seulement disponibles à la propriété.

Rendons à César ce qui est à César. A Cahors, le couple Véronique et Stéphane Azémar et dans la Vallée du Rhône, dans la Drôme, à Saint-Maurice-sur-Eygues, Alain et Philippe Viret (cuvées Dolia en Amphora en rouge et en blanc) sont les deux pionniers qui ont contribué dans les années 2004-2005 à la résurgence du patrimoine ampélographique local de la terre cuite et du vin et relevé le défi technique.

Ils ont fait depuis quelques adeptes éclairés, comme le Domaine André et Mireille Tissot dans le Jura qui produit environ 500 bouteilles par an d’Arbois Savagnin Amphore. A Figari, en Corse, le Clos Canarelli vinifie en jarres à l’ancienne une cuvée Amphora. En Beaujolais, Jean Claude Lapalu commercialise sa cuvée L’An Fort à raison de 800 bouteilles/an. En Savoie, au Domaine D & P. Belluard, on peut déguster une Mondeuse (500 bouteilles/an) qui a bénéficié de la micro oxygénation fraîche en terre cuite.

Céline et Romain du domaine Clos Romain (10 ha, 2 de vignes et 6 d’oliveraies) à Cabrières ont rétabli le «temps des amphores» avec leur cuvée rouge Phidias (250 bouteilles en 2010, 600 en 2011 avec un objectif de 800 flacons en 2012) aux accents de garrigue, à 350 mètres d’altitude. Pour trois raisons principales qu’ils développent sur leur blog. D’abord pour «faire revivre le domaine comme du temps des Romains où dans une villa gallo-romaine située près de notre maison se trouvaient un pressoir et des amphores en grand nombre». Ensuite, explique Céline, «la seconde idée de départ, c’est comment arrondir les vins, assouplir les tannins sans boiser? Comment faire évoluer les vins différemment? Je ne suis pas une adepte du boisé souvent vulgaire, si excessif, souvent trop présent, il masque trop à mon goût les arômes des cépages vinifiés et la précieuse typicité d’un terroir, d’un millésime.»

Enfin, les jarres en terre cuite d’une contenance moyenne entre 20 et 30 litres gardent la fraîcheur et favorisent les échanges alors que leur vin du soleil à base de grenache titre presque 16° d’alcool. «Les vins évoluent plus vite et sont buvables plus rapidement, commente Céline. La barrique a tendance à uniformiser le vin alors que la jarre permet de mieux exprimer le terroir en cultivant le retour à la terre tout en atténuant le côté lourd des grenache.»

En 2009, Céline Beauquel forte de ses convictions a élaboré une micro oxygénation aussi précise qu’inédite sur leur originale cuvée Phidias: une première cuvée vinifiée en jarres ouvertes, puis élevées en jarres fermées. Avec levure indigènes Confortée par ce retour à la tradition de la terre cuite, la jeune vigneronne a choisi la voie étroite de consacrer presque uniquement aux vins d’amphores son domaine au nom prédestiné de Clos Romain. Avec en prime un premier blanc fermenté à basse température dans des jarres en terre cuite.

 

Issu de la terre, vieilli en terre…

En une bonne dizaine d’années et sans d’effet d’annonce, le jeune couple Azémar trace son sillon cadurcien. Il a réussi la prouesse de porter leur domaine Le Clos d’un jour (6,5 ha, 100% malbec, rendement maximum: 30 h/ha) au sommet de l’appellation en alliant tradition et modernité. Stéphane et Véronique ont joué astucieusement de la toute petite taille de l’exploitation familiale à Duravel pour exploiter avec un soin maniaque chaque parcelle. Après avoir démarré en vinifiant le Clos d’un Jour, un excellent vin d’initiation au cépage malbec d’un bon rapport qualité/prix, les Azémar ont concocté dès 2004 une cuvée surprenante au nom biblique «Un Jour sur Terre » (7000 bouteilles par an) élevée beaucoup un peu plus d’un an comme aux temps des Romains dans des jarres en terre cuite. «C’est un élevage en fût sans les arômes du bois», précise Stéphane animé par une motivation technique plus que commerciale. Pariant, avec un succès qui n’a rien d’estime à la clef, sur une oxygénation lente et continue du vin grâce aux pores de la fine amphore façonnée par un artisan potier «Terre d’autan» à Mas Sainte Puelles près de Castelnaudary dans l’Aude. Ce n’est ni un caprice ni un luxe car ce récipient antique - qu’il ne faut pas confondre avec les modernes ovules en béton - permet de vieillir à l’ancienne le vin sans aucun boisé et donne des résultats probants qui ne tiendraient ni du fameux effet placebo, ni de la célèbre madeleine de Proust.

«Nous avons choisi Terre d’Autan en 2003 lors de nos premières expérimentations, car c’est l’un des rares potiers qui tourne encore à la main. Ce qui nous permet d’avoir une « épaisseur fine» de l’amphore, idéale pour les échanges du milieu avec le raisin au cours de l’élevage en cave. Notre jarre de 130 litres environ tournée à goulot étroit oxygène le vin grâce à la terre cuite durant tout son élevage, cela permet de fixer tanins et anthocianes et contribue à la rondeur et à l’équilibre de ce vin qui suit un itinéraire technique très précis et bénéficie d’un élevage particulier sans apport d’arôme supplémentaire », explique dans ses vignes Stéphane Azémar qui a décidé dans la foulée de lancer une bouteille collector en porcelaine. Les vins élevés en amphores représentent aujourd’hui un tiers de la production globale de Clos d’un Jour, un domaine à dimension humaine.

Comme les Viret, les Azémar ont fait des disciples et conseillent actuellement une vingtaine de vignerons souhaitant expérimentés le retour à l’amphore à vin chère aux Romains. Ces derniers profitent de leur protocole d’utilisation et bénéficient du recul dans cette technique antique revisitée par ces pionniers qui ont bien conscience que cet élevage en micro oxygénation séduit autant qu’il fait peur à ceux qui seraient tentés par l’aventure. «En règle générale, on note presque un millésime d’écart entre nos deux rouges un Jour élevé en fût et un Jour sur Terre vieilli en jarre», conclut Stéphane qui ne regrette pas sa décision comme son choix de vie. Partant du principe que la qualité ne se décrète pas mais se construit jour après jour dans les vignes et au caveau.

 

Ailleurs, l’élevage en amphore est aussi de rigueur et dépasse le simple effet de mode ou d’annonce. Josko Gravner vigneron de Frioul vinifie depuis 2001 ses vins dans des jarres de terre cuite géorgiennes et s’en félicite. «Mon vin se bonifie mieux grâce à ce procédé naturel à l’ancienne. Il me paraît à tort ou à raison plus droit, minéral et équilibré, il n’est pas masqué par le bois… même si je ne suis pas sectaire et n’ai rien contre l’élevage en fût qui a aussi ses inconditionnels».

Sur les pentes noires et épurées du volcan Etna, Frank Cornelissen, l’un des plus fameux producteurs de vin naturel de Sicile (12 ha dont 8,5 de vignes) est partisan convaincu lui aussi des amphores en terre cuite pour la fermentation de ses raisins (10 q/ha). Du moins en partie car il utilise aussi des cuves en plastique qui font certes moins rêver. Toujours sans levures ni sulfites. En jouant à fond la carte des petits rendements et de l’authenticité du terroir.

«Le raisin est transformé au cours d’un processus délicat, à savoir une fermentation selon des méthodes ancestrales dans des jarres de 150 à 400 litres enterrées dans de la pierre de lave moulue. Nous laissons toute la masse (jus et peaux) jusqu’à l’obstention de la transformation totale de la matière (fermentation malolactique) pour extraire toutes les arômes du raisin propre au terroir, explique Frank. Cette macération a un durée de 4 à 7 mois et varie selon le vin et le millésime. Après le pressurage, le vin est remis dans des récipients en terre cuite pour terminer son cycle de repos et d’évolution durant 18 mois supplémentaires avant d’être mis en bouteille à la propriété».

Sur ce haut de gamme de niche, il exporte la quasi-totalité (95%) de sa production de 10 000 bouteilles, dont la réputée cuvée Magma à 150 euros. Ce qui n’exclut pas une «politique sociale des prix» avec le Il Rosso del Contadino, un vin plus humble et plus simple à portée de toutes les bourses.

A côté des wineries comme GWS dirigée par le Français Benoît Fill, de nombreux Georgiens vendangent leur petit jardin de vignes. Les cépages sont locaux : rouge saperavi, blancs rkatsithli et mtsvane, ou français: merlot, chardonnay, cabernet-sauvignon, malbec, etc.. Ils y concoctent un vin familial, rustique et naturel dans des amphores en terre, enfouies dans le sol. «Nous foulons les grappes, puis nous les mettons à fermenter dans des amphores et nous pigeons le marc pour qu’il ne sèche pas», explique Tamasi Natroshvili à notre confrère Pierrick Bourgeault (La Vigne N°194). Après une vingtaine de jours, lorsque le marc descend au fond, nous transvasons le vin dans une autre amphore. Un panier sert de filtre. Nous distillons le marc et les rafles. Après quinze jours, nous transvasons à nouveau le vin dans un autre amphore, que nous fermons hermétiquement. Puis trois transvasements suivent : au printemps, à la Transfiguration du Christ (6 août) et aux nouvelles vendanges».

Jean-Jacques Jacob, un breton pratiquant la biodynamie à Kwermo Magaro, non loin de Telavi, a lancé sa cave selon ces méthodes antiques et un retour ascétique à la nature. Ce moine du vin bio n’a pas d’eau courante, pas d’électricité, ni tonneaux, ni climatisation…. Seulement un bâton et des amphores qu’il enterre pour dissimuler ce vaste caveau en terre cuite à ciel ouvert au voisin russe envahisseur qui boycotte le vin géorgien pour une fallacieuse histoire de frontières.

Eternelle lutte inégale du pot de fer contre le pot de terre qui enivre, enflamme et excite les esprits qui ne sont pas toujours à jeun. Avec pour devise empreinte d’une sagesse paysanne quasi biblique : «Tu retourneras à la terre d’où tu as été tiré». Comme nous tous d’ailleurs…. Santé !

CD


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Une vigne inscrite aux monuments historiques

C’est une première en France : la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) de Midi-Pyrénées vient d’inscrire au titre des monuments historiques l’une des plus vieilles vignes de France. Située à Sarragachies dans le Gers, au cœur de l’appellation Saint-Mont, cette parcelle de vigne unique de 20 ares, plantée sur un sol très sableux qui lui a permis de résister au phylloxéra, est âgée de près de 200 ans.

Perpétuant des méthodes culturales ancestrales aujourd’hui disparues (plantation en pieds doubles disposés en carré) et témoin de la biodiversité du Piémont Pyrénéen, cette vigne classée recèle une vingtaine de cépages différents, dont sept non identifiés. Et un conservatoire ampélographique a été mis en œuvre qui, non content de répertorier toutes les variétés propres à la région du bassin de l’Adour, renferme d’autres variétés encore non répertoriées sur lesquelles les chercheurs vont pouvoir travailler.

  

Les méthodes ancestrales autour de 4 appellations

Les AOC Clairette de Die, Limoux, Bugey, Gaillac nous ont convié fin juin à Lyon pour une dégustation conviviale autour de leurs méthodes ancestrales suivie d’un déjeuner accord mets/vins. Une première patrimoniale en synergie avec ces quatre appellations fort diverses qui nous a permis de découvrir ou de redécouvrir des cuvées mâtinées à l’ancienne et avec passion au milieu des vignerons mobilisés par l’événement.

Nous avons apprécié pour son originalité la cuvée Vieilles vignes rosé 2011 AOC Bugey du Domaine Georges Martin à Jujurieux qui est un assemblage étonnant et subtil entre l’acidité du Gamay et l’équilibre du Poulsard issus de vignes de plus de 80 ans. Nous avons remarqué pour sa fraîcheur le Gaillac brut blanc 2011 (100% Mauzac) du Domaine Vaysette à Gaillac au nez aromatique, avec une bouche agréable aux notes de pommes et de poires. Nous avons été séduit par la droiture noble de la Clairette de Die Cuvée Icône 2011 (100% muscat) de Jaillance à Die bien équilibrée aux arômes en bouche de fruits exotiques et de menthe. Enfin, nous avons été troublé par le Cœur de Bulle de Sieur d’Arques, Limoux 2011 (Mauzac) aux notes de pomme, de figue et de fruits confits.

 

François Pinault  investit près de trois millions d’euros pour trois ouvrées de Montrachet

François Pinault, 75 ans, gérant de la holding financière Artémis, vient d’acheter pour plus d’un million d’euros une ouvrée (4,28 ares) du château de Puligny Montrachet en Bourgogne. Le milliardaire a également acquis deux ouvrées de Bâtard Montrachet Grand Cru autour de 900 000 euros chacune.

En Bordelais, le crédit Mutuel vient de confirmer l’achat de Calon Ségur (Saint Estèphe) par le biais de sa filiale assurance-vie Suravenir.

 

La Festa Vendemia 2012

en Pic Saint Loup

La Fête des vendanges est le grand rendez-vous annuel festif en Pic Saint Loup qui célèbre le vin, les vignerons et leur terroir. 3 à 4000 visiteurs sont attendus pour cet événement automnal. Il se déroule fin octobre dans le petit village de Valfaunès, au cœur du vignoble. Fête populaire et conviviale, la Festa Vendemia est avant tout une invitation à la découverte de la tradition vigneronne, sa culture, son patrimoine et ses vins.

Pendant une semaine, animations et festivités envahissent les rues du village pour le bonheur des petits comme des grands : marché des produits du terroir, concert, théâtre de rues, expositions, ateliers d’initiation ou de perfectionnement à la dégustation, intronisation de nouveaux taste vins par la Confrérie de l’Aïsette, rencontre avec les vignerons et dégustation de leurs cuvées.

 

C.D

 

 

 

Les vins de "Glace"

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LE SECRET ALCHIMIQUE DES VINS DE GLACE

Christian Duteil

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« Qui sait déguster, ne boit plus jamais de vin mais goûte des secrets » (Salvatore Dali)

 

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Icewine au Canada, Eiswein en Autriche, Slovénie et en Allemagne et vin de glace au Québec, au Luxembourg, et en France, il y en a pour tous les noms comme pour tous les goûts dans la hotte vineuse du Père Noël. Mais malgré la multiplication des appellations selon les pays producteurs, c’est un nectar étonnant aux arômes uniques qui reste encore confidentiel dans notre pays, même en Alsace et dans le Jura.

 

En ces temps de réchauffement climatique et de vendanges de plus en plus précoces, il peut paraître à la fois paradoxal, surréaliste mais aussi judicieux et porteur de s’intéresser pour les fêtes de fin d’année et le nouvel an aux vins de glace. Elaboré à partir de raisins vendangé gelés, le vin de glace contient naturellement une forte teneur en sucres résiduels, équilibrée par son acidité. Alchimie fort subtile qui réclame, outre des climats extrêmes, de l’intuition, un bon timing pour la date de vendange, un goût paradoxal du risque (de perdre une partie ou toute la récolte) et une vinification précise à basse température.

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Un vin rare, cher et peu alcoolisé

Lorsque la gelée propice au vin de glace se produit souvent au beau milieu de la nuit, c’est un véritable branle-bas de combat qui se produit dans certains vignobles septentrionaux. Ainsi, le tocsin retentit vers 2h du matin dans un petit village autrichien proche de la frontière hongroise. On a attendu deux nuits à -10°C vers la mi-décembre pour commencer la vendange. Les vendangeurs armés de leurs lampes quittent leur lit pour sortir dans le froid rejoindre dare-dare leurs vignobles et vendanger grain par grain les raisins gelés. Il s’agit de ne pas perdre de temps pour récolter à la lumière artificielle les raisins de glace qui ne doivent pas être décongelés pour préserver l’eau retenue dans les paillettes de glace. La course contre la montre continue au petit matin. Le pressurage doit s’effectuer dans la foulée à -12°C afin de garder la glace intacte et de respecter la tradition du vin de glace. L’eau prisonnière sous forme de cristaux de glace reste dans le pressoir à basse température, seule la quintessence du raisin s’écoule pour produire un jus unique qui donnera ce vin rare, donc en principe cher. Ses rendements peinent à atteindre quelques centaines de litres à l’hectare contre 5 à 6000 pour un vin classique pour la même surface de vignoble. Ce qui explique en partie son prix de 20 à 300 euros pour une demi bouteille (375 ml) de ce nectar venu du froid. La fermentation du moût en barrique ou cuve inox reste aléatoire, longue et délicate car ralentie par la haute concentration en sucre. Après quelques mois d’élevage, on le met en bouteilles avec un degré en alcool qui dépasse rarement les 10°.

 

Exception qui confirme la règle, au Canada, l’icewine est élaboré chaque hiver avec d’autres méthodes interdites en Europe car sans réelle tradition historique. La majeure partie du vin de glace canadien porte le label Vintners Quality Alliance (VQA). En janvier 2012, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a annoncé officiellement qu’elle souhaitait réglementer le vin de glace produit dans tout le pays. Selon cette nouvelle norme, seules les cuvées élaborées avec des raisins gelés naturellement sur les pieds de vigne auraient droit à l’appellation « vin de glace ». Or, la plupart de producteurs de vin de glace du Québec récoltent plutôt leurs raisins après la tombée des feuilles à l’automne. Ils suspendent ensuite les grappes et les grains dans des filets placés au-dessus des vignes jusqu’à la période du gel. Selon les vignerons québécois, cette pratique originale liée aux conditions de neige ne change rien à la qualité et à l’authenticité de leurs vins et protègeraient les raisins des oiseaux voraces et affamés.

Cette reprise en main s’inscrit dans une politique viticole globale. Les producteurs de vin de glace de Québec négocient depuis plus d’une dizaine d’années avec les vignerons des autres provinces, notamment de l’Ontario et de la Colombie britannique où l’on trouve les plus gros producteurs de vins de glace, afin de mettre en place une réglementation nationale des vins. Mais depuis trois ans, l’Agence canadienne d’inspection des aliments s’est emparée du dossier des vins de glace afin d’empêcher la commercialisation de vins de vins de glace frauduleux. Affaire donc à suivre.

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Le hasard fait parfois bien les choses

Le « vin de glace » est un nectar rare qu’on concocte en France deux à trois fois tous les dix ans à la différence du Canada qui en produit chaque année. Outre une belle concentration en sucre du raisin , la température pour les vendanges doit atteindre -6°C au minimum, idéalement -13°C. Une véritable quête du froid qui n’exclut pas le soleil pour atteindre la parfaite maturation du fruit. La glace enveloppe les baies qui doivent alors être totalement gelées pour prétendre hériter de l’appellation fort recherchée de vin de glace, élixir rare qui se mérite.

Le propre des grands vins, c’est de libérer la parole et de laisser des souvenirs impérissables. Il s’appuie aussi sur des histoires qui font rêver et forgent des mythes à boire comme la vendange traditionnelle du Pachrenc du Vic Bilh la nuit de la Saint Sylvestre.

Le vin de glace, bel équilibre quasi miraculeux entre le sucré et l’acide, est né par hasard vers la fin du XVIIIe siècle dans la vallée de la Moselle allemande où surpris par des gelées précoces, des vignerons, pris de court par cette météo extrême, ont le bon réflexe de presser des raisins gelés pour tenter de sauver une partie de la récolte. Le premier eiswein a été ainsi élaboré à Piesport sans doute à partir du cépage riesling. Aujourd’hui, le site wwww.vin10vin.com propose à prix attractif pour les fêtes de fin d’année un coffret cadeau Zantho vin de glace eiswein 2009 produit par Josef Umathain, un des producteurs les plus importants d’Autriche.

Cette astucieuse initiative viticole allait engendrer une tradition et une demande de vins de glace dans ces pays comme aussi au Canada où Walter Hainle fut le premier à produire du Icewine en 1973, avant de commercialiser sa première récolte en 1978. Devenu premier producteur de vins de glace en termes de volume, le Canada en produit chaque année avec le cépage hybride Vidal dans l’Ontario, près des lacs Erié ou Ontario et dans la vallée de la rivière Okanagan en Colombie britannique grâce à leur climat particulièrement rigoureux et aussi en petites quantités au Québec. Les grappes de Vidal résistent bien au froid et leurs grains ne tombent pas malgré leur état de mûrissement avancé. On a assez apprécié l’icewine du Niagara, original avec des saveurs de pêche et d’abricot un peu différentes que celle du riesling d’Europe, continent où son importation n’a été autorisée qu’en 2001. On peut en trouver dans des bouteilles de 37,5 cl pour 50 à 60 dollars canadiens (90 euros) et le conserver pendant 5 ans. A Vinexpo 1991, le domaine Innskillin avec son vin de glace Vidal 1989 a permis au Canada de recevoir son premier prix viticole international.

Malgré un climat moins favorable, quelques vignerons alsaciens perpétuent la tradition de la vallée du Rhin en vins de glace surtout en riesling car il mûrit tardivement, est riche en acidité qui équilibre les hautes concentrations en sucre et donnent des vins qui vieillissent mieux. Mais on en trouve aussi en cépages gewurztraminer, sylvaner et pinot gris.

Seppi Landmann, figure emblématique du vignoble alsacien en est le fer de lance en produisant des cuvées extraordinaires hiver après hiver. Sa dernière vendange « vin de glace », le vendredi 3 février 2012 au petit matin, par -12°C, a battu le record des vendanges tardives au domaine. Il précise en persistant et signant dans sa démarche de vin de glace : « Contrairement à l’Allemagne, l’Autriche et le Canada, la France ne reconnaît pas officiellement l’appellation « vin de glace ». Aussi très peu de vignerons français se lancent par conséquent dans ce qui apparaît comme une opération risquée et peu rentable. C’est pourquoi notre Domaine est sans doute le seul en France à tenter cette aventure chaque année depuis 1990 (sauf en 2003 en raison de l’extrême précocité de la maturité du raisin). Nous ne sommes d’ailleurs parvenus à nos fins qu’une fois sur deux (en 1990, 1993, 1998, 1999, 2001, 2004, 2005, 2007, 2008, 2009, 2011. Mais le plaisir d’obtenir de temps en temps un vin extraordinaire après des vendanges hors du commun vaut largement le risque encouru ».

Au Domaine Boilley Fremiot dans le Jura, Sylvie et Luc élaborent avec un soin jaloux un savagnin de gelée 2003 ou 2004 en flacon de 375 ml. La concentration naturelle de cet élixir jurassien concentré avec un cépage du coin permet d’obtenir un équilibre surprenant entre alcool et acidité, extrait sec, gras et arômes de surmaturité qui en fait un vin de gelée d’exception. La finalité de ce produit rare et pourtant commercialisé au prix attractif de 14 euros est la recherche de la concentration attestée par une certification de l’INAO suite à un contrôle des vignes avant la vendange. La récolte est donc tardive et a lieu après les premières gelées. Mais peut-on parler vraiment de vin de glace ?

Le pressurage est doux et long (24 à 48 h) suivi d’un débourrage enzymatique afin de clarifier le moût. Ce « vin de glace » au cépage autochtone fermente lentement en barriques, puis vieillit pendant trois ans minimum en fûts de chêne avec ouillage.

A notre avis, on peut goûter les meilleurs eiswein dans le Burgenland (Autriche) autour du lac de Neusiedlersee aux arômes sympathiques de fruits exotiques et de poivre. Ils peuvent se conserver 15 ans et se boivent frais entre 4 et 8°C. Explosion de saveurs uniques et inimitables en bouche avec concentration aromatique et grande finesse. Avec une trame acide très marquée à partir du niveau spätlese (classement des vins selon leur richesse en sucre). Certains de ces nectars aux arômes de fleurs blanches, de pêche et d’agrumes atteignent des prix hallucinants lors des ventes aux enchères comme les vins mythiques d’Egon Muller. Mais quand on aime, même en temps de crise, on ne compte guère, on déguste ces vins rares venus d’ailleurs.

CD

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Les investissements viticoles : un marché porteur

Sur ce marché en poupe qui bénéficie aujourd’hui d’un statut de refuge pour les éventuels investisseurs, on recense 500 transactions en moyenne par an sur les 8000 000 hectares du vignoble hexagonal. Les prix moyens à l’hectare n’ont cessé de croître depuis 1990, tant et si bien que la valeur de l’hectare de vignes a été multipliée par cinq en vingt ans. Ils continuent de faire « le grand écart », selon Vinéa Transaction, allant de 8000 euros/ha dans le Val de Loire à 1 million d’euros en Champagne.

« Les échanges annuels représentent 2,5% de la surface totale du vignoble et le montant moyen des transactions dans les exploitations viticoles se situe autour de 2 à 4 millions d’euros pour 80% d’entre elles, précise Michel Veyrier de Vinéa Transaction. Les régions les plus recherchés sont le sud méditerranéen, l’Aquitaine et le Val de Loire. Elles sont suivies à distance respectable par le trio Cognac, Champagne et Bourgogne ».

Ainsi, Michael Schumacher a acheté le Domaine des Terres Hautes, en Côte de Provence tandis que Bernard Magrez a étoffé son coquet patrimoine viticole en investissant dans le Domaine La Gueiranne et le Clos des Muraires toujours en Côte de Provence.

 

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Nouveau : Cavissima Grands Crus

Cavissima, cave à vin on line sécurisée, innove et complète son offre de constitution de cave plaisir et investissement en créant Cavissima Grands Crus. Cette nouvelle offre sur mesure qui a son prix s’adresse à des particuliers et des entreprises qui souhaitent réaliser, sous mandat de gestion, un placement purement financier dans le vin à partir de 30 000 euros.

Vérifiée par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) et conçue en partenariat avec des spécialistes de gestion de patrimoine et de la vente de produits financiers, Cavissima Grands Crus est destinée à générer un rendement financier optimal. Elle intègre la constitution, la gestion de cave et la revente des vins avec l’appui d’un expert.

Profitant des avantages de la zone franche, les vins (primeurs ou livrables) sont achetés en exonération de TVA, puis conservés aux Ports Francs de Genève (Suisse). Le client dispose d’un suivi de son portefeuille en ligne pour surveiller sa cave et dès que les cours atteignent les objectifs fixés à la gestion, les vins stockés dans des conditions idéales (cave à 14°C avec 75% d’humidité) sont revendus auprès d’un réseau d’acheteurs professionnels et internationaux.

 

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Vignobles & Signatures , le Club des grands domaines 

Avec 17 entreprises familiales dans 17 vignobles de France, Vignobles & Signatures fête ses 28 ans. Le club, fondé sur la solidarité entre vignerons et l’amour du travail bien fait et de la qualité, a débuté avec 8 vignobles en 1984, puis 14 en 2011 et 17 en 2012. Au fil des ans, il est devenu non seulement une référence mais aussi une force économique dans le vignoble français avec 1620 hectares de vigne, 12 400 000 bouteilles, 410 salariés, 77 millions d’euros de chiffre d’affaires.

 

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« L’Armagnac du centenaire » du Château du Tariquet

Inédite et ambitieuse, cette eau de vie gasconne du Bas Armagnac fait appel aux 4 cépages qui ont marqué l’histoire du vignoble armagnacais, notamment du Château du Tariquet. L’Ugni Blanc qui apporte de la fraîcheur et de la finesse, le Baco qui donne de la puissance et de la tenue. Ces deux cépages majoritaires sont accompagnés par la Folle Blanche qui donne un nectar élégant et parfum. L’assemblage final dont la composition restera secrète, est épicé par une touche de Plant de Graisse, un cépage oublié et qui a failli disparaître.

 

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Tango argentin… et maternité!

envuejanvier2015

Dieu que c’est beau une femme qui danse, et les rondeurs de maternités visibles à l’œil, n’enlèvent rien à la grâce des mouvements et des corps, peut-être même qu’elles rajoutent une sorte de sensualité à la beauté, et l’on va jusqu’à oublier devant les jeux de jambes et les hanches qui bougent, que ces femmes qui dansent le tango comme des amoureuses, sont enceintes de plusieurs mois parfois.

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Les femmes sont magnifiques et la grâce insoumise !

Par Louise Gaggini

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Je devrais vous parler politique et économie, Corée du Nord, Poutine, Hollande, mais je n’ai qu’une envie c’est de parler des femmes, qui en ce mois de mars sont mises à l’honneur, un jour, un seul pour dire ce qu’il en est de nous, de nos filles, de nos grand-mères, de nos sœurs…

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Ma chaîne de théâtreluccini

Fabrice Luchini & Pierre Arditi

dans Art de Y.Reza

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Prendre soin de ses jambes

 


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29 December 2015 par Louise Gaggini
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10 January 2015 par J.P Lledo

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Inferno ou l'enfer de Dante

de Dan Brown

 

livre


Dan Brown mêle avec brio l’histoire, l’art, les codes et les symboles. En retrouvant ses thèmes favoris, Dan Brown a certainement construit l’un de ses romans les plus stupéfiants, au cœur des grands enjeux de notre époque.

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Comprendre et appréhender 

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30 December 2015 par redaction
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30 December 2015 par redaction
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L. Gerra - Hollande & R. MezrahiThere are no translations available.

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