Dans le Vaucluse, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen en campagne contre « les insécurités »
Le Monde | 30.11.2013 à 18h22 • Mis à jour le 30.11.2013 à 18h27 | Par Abel Mestre (Carpentras, Mazan (Vaucluse), envoyé spécial)
Un peu plus tard dans la journée, Marine Le Pen a tenu un meeting à Mazan, où devant un peu plus de six cents personnes (la salle pouvant en contenir exactement six cent vingt-trois), l'ancienne prétendante à l'Elysée à développé ses attaques contre les « insécurités », à savoir, outre celle attachée à la délinquance, celles qu'elle qualifie de « sociale », « culturelle », « fiscale » ou encore « normative ».
« INSÉCURITÉ CULTURELLE »
Mme Le Pen a ainsi longuement dénoncé la politique pénale du gouvernement, estimant que « le pire est l'impression » donnée « de la complaisance, et pour certains de tendresse, à l'égard des délinquants ». « On a l'impression que les délinquants sont protégés : dans la presse, on ne cite pas leur nom et on floute leurs visages alors qu'ils sont majeurs ! », a-t-elle ajouté. Evidemment, la présidente du FN n'a pas manqué de critiquer Christiane Taubira. A l'évocation de son nom, une personne de l'assistance a même poussé un cri de singe.
Ensuite, Marine Le Pen s'est attaquée à « l'insécurité sociale », à savoir la crise économique. Elle a même déclenché les rires de la salle quand elle a évoqué la baisse du chômage, qu'elle qualifie de « coup de bluff ». Selon elle, les politiques libérales imposées par l'Europe constituent une « machine à fabriquer des chômeurs ». Elle a aussi évoqué la « directive détachement » qui, selon elle, créerait « des délocalisations sur place » : « On fait venir en France des travailleurs immigrés à bas coûts », explique-t-elle.
« L'insécurité culturelle », dans la bouche de Marine Le Pen, est elle, liée à l'immigration. Un nouveau concept a été mis en avant par la présidente du Front national, celui de la « désassimilation ». Ce barbarisme définit le fait que certains « fondamentalistes » islamistes veuillent « désassimiler » des Français d'origine étrangère pour leur fairequitter« le mode de vie français » et les fairerevenir à « un mode de vie religieux ».
ANCIEN COLLABORATEUR DE PATRICK BALKANY
Ce déplacement provençal fut aussi l'occasion pour Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen de présenter leur nouvelle prise à droite. Philippe Lottiaux, c'est son nom, sera tête de liste RBM à Avignon. C'est un parachutage de... Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). En effet, il fut le directeur général des services de Patrick Balkany, le maire de cette ville, pendant dix ans.
Alors que Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen ont insisté sur leur dénonciation du « clientélisme », M. Lottiaux voudrait-il importer à Avignon le modèle de gestion de M. Balkany ? « J'ai géré une ville dynamique où les gens sont heureux de vivre », se contente de répondre cet énarque de 47 ans qui se présente comme « un vieux RPR ».
Pour l'heure, le FN présente dix listes dans le Vaucluse. Et soutient trois autres candidatures, dont Jacques Bompard, maire d'Orange. Cet ancien cadre dirigeant du FN a été renvoyé en correctionnelle le 15 octobre pour prise illégale d'intérêt.