Réforme des retraites : la validation des stages en entreprise, une fausse bonne idée
Le Monde | 19.10.2013 à 12h52 • Mis à jour le 20.10.2013 à 05h45 | Par Nathalie Cheysson-Kaplan
Mais à hauteur de cette somme, l'indemnité versée est exonérée de toutes cotisations sociales et ne permet donc pas de se constituer des droits pour sa retraite – il faut qu'ils soient "payés" au moins 1 065,05 euros par mois pour que les stagiaires puissent parvenir à valider un trimestre pour trois mois de stage.
Le projet de loi de réforme des retraites, adopté en première lecture par l'Assemblée nationale le 15 octobre 2013, prévoit que les jeunes pourront demander la validation de leurs périodes de stage, dans la limite de deux trimestres au total. Seuls les stages ayant fait l'objet d'une convention de stage pourront être pris en compte, moyennant le versement d'une cotisation dont le montant doit être fixé par décret.
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Lors des débats parlementaires, la somme "modeste" de 300 euros pour un trimestre a été évoquée, avec possibilité d'étaler les paiements sur deux ans. Un montant qui n'est toutefois pas anodin si on rapporte cette somme aux 436 euros par mois que les stagiaires perçoivent. D'autant qu'ils seront les seuls à cotiser pour racheter leurs trimestres de stage, les entreprises étant exemptées de tout versement complémentaire.
Cette opération revient en fait à racheter un (ou deux) trimestres, ce qui n'est pas forcément conseillé lorsqu'on entre dans la vie active. "Pourquoi les jeunes iraient-ils aujourd'hui racheter des trimestres alors qu'ils n'ont aucune garantie sur ce que cela leur rapportera ? Généralement nous conseillons d'attendre le dernier moment pour réaliser un tel investissements lorsqu'on est certain que les règles de la retraite ne vont pas changer", explique Marc Darnault, associé dirigeant d'OptimaRetraite.
S'ils veulent tout de même en profiter, les jeunes stagiaires devront présenter leur demande dans les deux ans suivant la fin du stage. Les trimestres validés par ce biais viendront en déduction des quatre trimestres d'années d'études que les jeunes peuvent racheter à un tarif préférentiel dans les dix années suivants leurs études.