Attentat sanglant près de Damas, alors que la conférence de paix se prépare
Un attentat suicide et une attaque rebelles contre un barrage militaire ont tué samedi seize soldats et quinze rebelles islamistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), à Jaramana, une ville pro-régime de la banlieue de Damas. Il a été perpétré, selon ce réseau de militants et de médecins, par un kamikaze du Front Al-Nosra, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda.
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Le secrétaire d'Etat John Kerry participera de son côté à une réunion à Londres, mardi, des "Amis de la Syrie", groupe de pays soutenant l'opposition, pour discuter de cette conférence "Genève 2". Celle-ci s'annonce compliquée, l'opposition étant divisée sur la question de sa participation, tandis que les deux protagonistes restent en total désaccord sur la place du président Assad dans une éventuelle transition.
DES MILLIERS DE CIVILS PRIS AU PIÈGE
Face à la poursuite des violences, plus d'un mois après la conclusion d'un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, la patronne des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, a appelé "toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités à Mouadamiyat Al-Cham pour permettre un libre accès aux associations humanitaires" qui cherchent à "évacuer les civils et apporter médicaments et soins nécessaires". 3000 civils sont pris au piège dans cette ville en banlieue de Damas, comme des milliers de familles dans d'autres villes syriennes.
Vendredi, condamnant le siège par l'armée de plusieurs banlieues de Damas, les Etats-Unis avaient déjà pressé le régime Assad de permettre l'accès à des convois humanitaires. Il y a un "nombre sans précédent d'enfants qui meurent de maladies liées à la malnutrition", avait déploré la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.
Selon des habitants de Mouadamiyat al-Cham, la nourriture devient extrêmement rare. Un cheikh a même dit avoir émis un décret religieux autorisant à mangerchats et chiens. L'Organisation mondiale de la santé a par ailleurs annoncé deux cas suspects de poliomyélite dans le pays, une maladie très contagieuse qui n'y avait pas été enregistrée depuis 1999.