Japon : un deuxième ministre visite le sanctuaire controversé Yasukuni
"C'est un devoir pour les parlementaires (...) d'exprimer leurs condoléances à ceux qui ont sacrifié leur vie pour leur pays", a déclaré le ministre, ajoutant n'avoir"aucune intention d'irriter les pays voisins".
Le premier ministre de droite Shinzo Abe, qui ne s'est pas rendu au Yasukuni depuis son retour au pouvoir en décembre, a fait don jeudi d'un objet rituel au sanctuaire.Vendredi, le ministre des affaires intérieures l'avait lui aussi visité, tout comme quelque 160 parlementaires japonais.
"PASSÉ D'AGRESSION"
L'ambassadeur nippon avait été convoqué peu après par les autorités chinoises. Ces visites représentent "une tentative éhontée de blanchir le Japon de son histoire militariste d'agression et une remise en cause des leçons de la deuxième Guerre mondiale et de l'ordre international après-guerre", avait fustigé le ministère chinois des affaires étrangères. A Séoul, un diplomate sud-coréen avait critiqué ce sanctuaire utilisé pour "justifier le passé d'agression du Japon".
La réputation sulfureuse du Yasukuni vient de l'ajout en 1978 des noms de quatorze criminels de guerre, condamnés par les Alliés après 1945, parmi lesquels figure le général Hideki Tojo, premier ministre du Japon lors de l'attaque sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941, qui précipita l'entrée en guerre des Etats-Unis.
Les relations du Japon avec ses voisins restent marquées par le souvenir des atrocités commises par les troupes impériales pendant la colonisation de la péninsule coréenne (1910-1945) et lors de l'occupation partielle de la Chine (1931-1945). Des querelles territoriales, récemment ravivées, contribuent à tendre ces rapports.