Nouvelles violences meurtrières en Birmanie
Les attaques contre des maisons musulmanes auraient commencé ce week-end après un incident entre un automobiliste bouddhiste et un musulman de la minorité kaman, un des groupes ethniques officiellement reconnus par l'Etat.
Cette poussée de violence intervient alors que le président birman, le général Thein Sein, effectue depuis mardi sa "première visite dans l'Etat Rakhine", a précisé un responsable de la présidence. L'objectif de ce déplacement présidentiel inédit était justement de lutter"contre les violences intercommunautaires" et de rencontrer les autorités et des représentants des deux communautés, bouddhiste et musulmane.
Il n'a pas précisé si le déplacement prévu mercredi plus au sud, à Thandwe, commune distante d'une vingtaine de kilomètres du village où la vieille femme a été tuée, serait maintenu en dépit des violences.
200 MORTS ET 140 000 DÉPLACÉS EN 2012
L'Etat Rakhine – anciennement appelé Arakan – a été le théâtre en 2012 de deux vagues de violences entre des bouddhistes de la minorité ethnique Rakhine et des musulmans de la minorité apatride des Rohingya, qui ont fait plus de 200 morts et 140 000 déplacés.
Lire notre décryptage (édition abonnés) : "L'interminable persécution des Rohingya birmans"
Les émeutes dirigées principalement contre les musulmans, accompagnées de campagnes menées par des moines bouddhistes radicaux, se sont ensuite propagées à d'autres parties du pays, faisant des dizaines de morts depuis le début de l'année.
Ces événements ont mis en lumière une islamophobie latente dans un pays majoritairement bouddhiste qui compte environ 4 % de musulmans, et porté une ombre au tableau des réformes du gouvernement qui a succédé à la junte militaire dissoute en mars 2011.