L'audition de Serge Dassault devant la justice reportée
Le Monde | 01.10.2013 à 18h41 • Mis à jour le 01.10.2013 à 19h02 | Par Shahzad Abdul et Simon Piel
Initialement, les juges évryens avaient souhaité entendre Serge Dassault dans le cadre d'une garde à vue. Une demande qui s'était heurtée, le 3 juillet, à l'immunité parlementaire du sénateur UMP. Sur la base d'un avis défavorable du parquet d'Evry, le bureau du Sénat avait refusé que celle-ci soit levée, seule condition pour imposer des mesures coercitives à un parlementaire. Ils avaient alors décidé de le reconvoquer sous le statut de témoin assisté, qui suppose qu'"il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu'elles [les personnes concernées] aient pu participer, comme auteur ou complice, à la commission des infractions dont il est saisi".
Les enquêteurs s'intéressent notamment aux relations que M. Dassault entretenait avec Younès B., que plusieurs témoins désignent comme l'auteur des tirs qui ont visé un autre habitant de Corbeil-Essonnes, Fatah O. Younès B. a longtemps fait le lien entre le quartier sensible des Tarterêts et la mairie. Les juges veulent également éclaircir d'éventuels liens entre cette tentative d'assassinat et les achats de votes qui avaient entâché les élections municipales de 2008 et 2009.
A la fin du mois de juin, l'actuel maire (UMP) de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, et le directeur du service jeunesse et sports de la mairie avaient été placés en garde à vue par la police judiciaire de Versailles pour être entendus sur les mêmes faits, avant d'être relâchés dans la soirée.