A New York, les touristes privés de statue de la Liberté pour cause de shutdown
Le Monde | 01.10.2013 à 19h21 • Mis à jour le 01.10.2013 à 20h26 | Par Stéphane Lauer (New York)
Les centaines de touristes, qui affluaient, mardi matin, vers l'embarcadère situé dans le sud de Manhattan se sont retrouvés nez à nez avec des panneaux leur indiquant que la visite de Lady Liberty était fermée pour cause de "shutdown". Un terme qui, il faut bien l'avouer, ne disait pas grand-chose à la plupart des imprudents. Ceux-ci n'avaient pas anticipé toutes les conséquences des informations sur l'impasse budgétaire, qui tournent pourtant en boucle sur les chaînes de télévision américaines.
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"Que se passe-t-il ? Nous avons acheté nos billet sur Internet et personne ne nous a prévenus de la fermeture. C'est vraiment frustrant", se désespère Emily, une Australienne venue passer une dizaine de jours à New York. "C'est quand même fou de tout fermer comme ça du jour au lendemain, s'agacent Anne et Cédric, un couple de Français en voyage de noces. Nous repartons dimanche, j'espère que ce sera fini d'ici là." En guise de consolation, les touristes peuvent toujours échanger leur billet donnant accès à la statue de la Liberté contre une promenade en bateau autour de l'île où se situe le monument. "Un tour minable pour 40 dollars, c'est cher payé", se lamente une touriste brésilienne.
Même les tours opérateurs se sont fait surprendre par le "shutdown", comme cette guide canadienne, qui se retrouve avec une quinzaine de touristes à occuper. "Je vais bien trouver une solution, cet après-midi je vais les amener à Chinatown, explique-t-elle. Mais les gens le prennent plutôt bien".
Ce qui n'est pas le cas des quelques employés fédéraux, qui travaillent malgré tout et qui sont assaillis de questions par les touristes. "Franchement, je ne sais pas comment vont se passer les prochains jours et je ne sais même pas si je serai payée aujourd'hui", s'inquiète Debbie, qui s'occupe de l'embarquement des visiteurs depuis quatre ans. Quant aux vendeurs de souvenirs, eux aussi font grise mine. Beaucoup n'ont pas fait le déplacement. Ceux qui ont quand même ouvert leur échoppe ne sont pas très optimistes : "Ce ne sera pas une bonne journée : les gens viennent et repartent sans avoir vu la statue. Ils n'ont pas envie d'acheter", constate, dépité, Rajat, assis au milieu de ses statues miniatures et de tee-shirts "I love New York".
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