La justice ordonne l'évacuation d'une soixantaine de squatteurs d'un immeuble parisien
Une soixantaine de personnes, dont 13 ménages et 27 enfants, se sont installées depuis le 29 novembre 2012 dans un bâtiment de bureaux désaffectés situé au 2, rue de Valenciennes (10e arrondissement), avec l'aide de ces associations. Jusqu'en 2010, il abritait les bureaux de la chaîne d'horlogerie et de bijouterie Histoire d'or.
Saisi par les propriétaires du bâtiment, un groupe familial espagnol, le tribunal d'instance du 10e arrondissement de Paris a rendu un jugement d'expulsion de ces squatteurs au plus tard en mars 2014.
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"ON PASSE L'HIVER"
Même si certains peuvent être expulsés dans deux mois, Ophélie Latil, de Jeudi noir, juge peu vraisemblable que la police vienne "trier" ceux qui devront partir avant Noël et ceux qui resteront jusqu'à la mi-mars. "A priori, il n'y aura pas d'expulsion avant six mois" avance-t-elle. "C'est une bonne nouvelle, on passe l'hiver", a déclaré Jean-Baptiste Ayrault, porte-parole du DAL. "Ce jugement va mettre un peu de baume au cœur à tous ceux qui sont squatteurs par nécessité".
Lors d'une audience en juin, la défense des squatteurs avait évoqué "l'état de nécessité", soulignant que toutes les familles étaient demandeuses de logement social depuis plusieurs années, et la plupart reconnues prioritaires Dalo. Certaines ont été expulsées de leur logement pour cause de suroccupation, d'autres ont été victimes de marchands de sommeil, d'autres ont connu un parcours d'errance, avec des nuits passées dans la rue, des gares ou des hôtels souvent hors de prix. Les propriétaires ont un mois pour faire appel.
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