Les femmes encouragées par l'Etat à créer des entreprises
Les femmes ne sont à l'origine que de 30 % des créations d'entreprises. Un nombre trop faible selon le gouvernement, qui souhaite l'élever de dix points d'ici à la fin du quinquennat et qui a pour cela présenté, mardi 27 août, un plan de sensibilisation à l'entrepreneuriat au féminin.
DÈS LA SIXIÈME
Actuellement, le parcours de la créatrice d'entreprise s'apparente encore trop souvent à un "parcours de la combattante", ont constaté les participantes, tandis que "seule une sur dix des entreprises innovantes nouvellement créées sont dirigées par des femmes". La France a pris du retard par rapport à d'autres pays : en 2011, "3 % des Françaises de 18-64 ans ont créé une entreprise ou repris une entreprise récemment créée, comparé à 10 % aux Etats-Unis", a souligné Najat Vallaud-Belkacem.
Parmi les obstacles rencontrés par les femmes figurent "une faible incitation tout au long de leur scolarité à l'esprit d'entreprise". Pour que l'entrepreneuriat soit désormais présenté comme "une voie ouverte aux femmes autant qu'aux hommes", des actions de sensibilisation seront développées dans les collèges à partir de la classe de sixième, dans les lycées et dans l'enseignement supérieur, progressivement, à partir de la rentrée.
SOLUTIONS POUR LA GARDE D'ENFANTS, PRÊTS BANCAIRES...
Pour simplifier l'accès à l'information des femmes souhaitant créer ou reprendre une entreprise, un "site de référence" sera créé en octobre. Leur accompagnement sera "renforcé", avec des "plans d'action régionaux" associant divers partenaires, parmi lesquels la Caisse des dépôts et la Banque publique d'investissement (Bpifrance). Il s'agira par exemple de les aider à trouver des solutions à la garde d'enfants, un local pour installer leur entreprise, etc.
Pour faciliter l'accès des créatrices d'entreprises au financement, des "solutions de financement spécifiques" seront mises en place avec Bpifrance Investissement, tandis que "la visibilité et les moyens du Fonds de garantie à l'initiative des femmes [FGIF] seront renforcés et déclinés dans les quartiers de la politique de la ville". Ce fonds, qui "pour un euro garanti entraîne environ sept euros de prêts bancaires", voit ses moyens augmenter de 25 %, permettant de mobiliser"30 à 40 millions d'euros de prêts bancaires", selon la ministre des droits des femmes.
Un fonds expérimental partenarial, associant la Caisse des dépôts, les conseils régionaux, les organismes consulaires et les banques privées, sera créé dans trois régions (Poitou-Charentes, Rhône-Alpes et Limousin) afin de compléter les financements, avec des participations pouvant aller jusqu'à 35 000 euros par projet. Les dispositifs de Bpifrance destinés à soutenir l'investissement dans les quartiers "accorderont une attention particulière aux projets portés par des femmes".
Enfin, une charte sera signée en septembre avec la Fédération bancaire française pour sensibiliser les conseillers bancaires à l'entrepreneuriat féminin. Afin de pouvoirmesurer les progrès, chacun des acteurs concernés par le soutien à l'entrepreneuriat devra publier"des statistiques sexuées".