Max Gallo fâché avec l'histoire belge
Le centenaire de la Grande Guerre approchant, les ouvrages plus ou moins historiques sur le premier conflit mondial vont pulluler, et pullulent déjà. Et parmi les auteurs qui ont écrit sur la boucherie de 1914-1918 figure l'un des historiens les plus connus en France : Max Gallo.
1914 : le destin du monde, paru en février, est le premier tome de son Histoire de la première guerre mondiale. Un opus qui vient compléter sa très longue bibliographie composée d'une centaine de titres : des romans historiques, des biographies (De Gaulle et Jaurès notamment) ou encore une trilogie sur la première guerre mondiale – publiée en 2003 à la veille du 90e anniversaire de la "der des ders"...
Un écrivain prolixe, un académicien médiatique aussi, un intellectuel engagé également. Mais ce sont ses qualités d'historien qui sont mises en cause. Le feu nourri vient de Belgique, qui fut envahie par l'Allemagne au début de la guerre.
Selon un militaire et un historien belge, cités par la RTBF et La Libre Belgique, le récit qu'en fait Max Gallo est au mieux basé sur des éléments historiques qui ne sont pas à jour, au pire il s'agit d'"histoire romancée".
En cause notamment, le récit qu'il fait de l'exil en France du roi Albert et des survivants de l'armée après l'invasion. Une "grossière erreur" selon Fernand Gérard, colonel en retraite de l'armée belge et féru d'histoire du Plat Pays :
"L’armée belge, commandée par le roi Albert, s’est repliée sur une ligne de défense derrière l’Yser avec quatre divisions d’infanterie et une division de cavalerie. Elle y poursuit la guerre aux côtés des Alliés. Il est vrai que trois arsenaux belges se sont établis à Calais et Sainte-Adresse, participant ainsi à la fabrication et aux réparations du matériel français et belge. Mais jamais Albert, Elisabeth et l’armée belge n’ont voulu se réfugier en France !"
M. Gérard épingle également l'académicien sur des imprécisions concernant les armes belges, l'arrivée en train des soldats allemands, la prise de la ville de Liège, etc.
D'approximations en erreurs historiques, Max Gallo est achevé "à la Grosse Bertha" – du nom du canon allemand – par Francis Balace, professeur d'histoire à l'université de Liège, interrogé par la télévision publique belge.
"On ne peut pas dire que sa documentation soit 'up to date' [à jour], car sur les évènements belges, il y a un certain nombre d'énormités. Je crois qu'il s'est surpassé."
Max Gallo ne peut désormais l'ignorer : on ne plaisante pas avec l'histoire belge.
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