Scandale Prism : une violation de souveraineté pour le Brésil
"S'il y a eu participation d'autres pays, d'autres entreprises non brésiliennes, cela constituerait certainement une violation de souveraineté et des droits de l'homme", a déclaré Mme Rousseff à Brasilia. "Mais nous devons examiner cela sans précipitation, sans préjugés", a-t-elle ajouté au cours de ses premières déclarations publiques sur le sujet. "La position du Brésil sur cette question est très simple et très ferme. Nous ne sommes pas d'accord, en aucune manière, avec des interférences de cet ordre, non seulement au Brésil, mais dans aucun pays", a-t-elle ajouté.
"DISPOSITION AU DIALOGUE ENCOURAGEANTE"
Le quotidien O'Globo a publié dimanche et lundi des articles faisant état de la présence dans la capitale Brasilia, au moins jusqu'en 2002, d'une base d'espionnage satellitaire opérée par l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) en collaboration avec les services de renseignement (CIA) permettant l'accès à des millions de courriers électroniques et d'appels téléphoniques, de particuliers comme d'entreprises. Le journal cite des documents fournis par Edward Snowden, recherché pour espionnage par les Etats-Unis après la révélation d'informations sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales.
Le ministre des affaires étrangères brésilien, Antonio Patriota, avait qualifié plus tôt lundi "d'encourageante (...) la disposition au dialogue" des Etats-Unis à la suite des accusations d'espionnage du journal O'Globo. "Le gouvernement américain démontre sa disposition au dialogue, ce qui est encourageant, bien que nous devions approfondir les discussions", a déclaré M. Patriota à la presse. M. Patriota a rapporté que des réunions avaient déjà eu lieu entre les autorités des deux pays à Brasilia et Washington.
L'ambassadeur américain Thomas Shannon a affirmé pour sa part que l'image présentée par O'Globo du programme de renseignement des Etats-Unis n'était "pas exacte". "Nous avons un excellent niveau de coopération avec le Brésil dans le domaine du renseignement ainsi que dans le domaine policier", a-t-il dit à l'agence de presse publique Agência Brasil. Dans le même temps à Washington, le porte-parole du département d'Etat Jen Psaki a déclaré qu'"il était prévu de poursuivre le dialogue avec les Brésiliens à travers les canaux diplomatiques".
Le gouvernement brésilien a demandé une enquête afin de déterminer si des entreprises de télécommunications avaient permis à la NSA d'accéder à leurs réseaux locaux.