Une sénatrice américaine contre l'alimentation forcée des détenus de Guantanamo
"Les grèves de la faim sont une forme bien connue de protestation non violente qui visent à attirer l'attention sur une cause, plutôt qu'elles ne sont une tentative de suicide", écrit-elle. La base navale de Guantanamo compte 166 prisonniers arrêtés lors d'opérations d'anti-terrorisme, dont la moitié ont été blanchis après des enquêtes de l'armée et des services de renseignement. Sur les 104 détenus qui observent cette grève de la faim, 44 sont nourris par des sondes naso-gastriques, rapporte un porte-parole de la prison, le lieutenant-colonel Samuel House. Un prisonnier a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger.
APPEL DE MÉDECINS
Plus de 150 médecins des Etats-Unis et de Grande Bretagne ont écrit mercredi au président Barack Obama pour réclamer l'accès de professionnels de la santé à la prison de Guantanamo afin de donner un "diagnostic médical indépendant" aux détenus en grève de la faim. Selon cette lettre, publiée mercredi dans le journal médical britannique The Lancet, "il est impératif pour les [grévistes de la faim] d'avoir accès à un examen et à des conseils médicaux indépendants, comme ils le réclament et comme l'exigent l'ONU et l'Association médicale internationale".
"Sans la confiance, aucun soin médical acceptable et sûr de patients en possession de toutes leurs facultés mentales n'est possible", écrivent les médecins dans cette lettre. Les grévistes de la faim eux-mêmes "n'ayant pas confiance en leurs médecins militaires (comme certains l'ont indiqué récemment), il est très improbable qu'ils se plient aux conseils médicaux qui leur sont donnés actuellement", ajoute le courrier adressé au président américain.
Dans un même communiqué, l'organisation Physicians for Human Rights (PHR) rappelle qu'elle a demandé à Barack Obama de fairecesser l'alimentation forcée. "Le droit des détenus à prendre des décisions sur leur propre santé doit être respecté, a déclaré Vincent Iacopina, conseiller médical de PHR. L'alimentation forcée ne constitue pas seulement un traitement dégradant et inhumain mais c'est une violation claire des règles médicales qui doit cesser immédiatement."
Le vaste mouvement de grève de la faim a débuté il y a plus de quatre mois pour protester contre le régime de détention illimitée à la prison de Guantanamo. Dans son discours prononcé mercredi à Berlin, le président Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis redoubleraient d'efforts pour fermer la prison.