Comment lui dire ADIEU ?
Hier encore, vous auriez été prête à sacrifier dix ans de votre vie pour qu’il jure de vous aimer pour toujours. Vous ne rêviez qu’à une chose, ne viviez que pour une chose, n’attendiez qu’une chose : lui. Et puis voilà, un soir pas comme un autre, quand il a voulu vous embrasser, vous vous êtes aperçu qu’il vous inspirait à peu près autant qu’un plat de raviolis froids. L’heure des adieux a sonné. Il va falloir le lui dire. Et c’est bien souvent là que les choses se gâtent.
“Chéri, je t’aime trop pour rester avec toi”
Véritable Rolls des formules de politesse pour en finir avec quelqu’un, le “Chéri,je t’aime trop pour rester avec toi”, convient à tous les types de tempéraments. D’accord, votre “futur ex” ne manquera pas de vous considérer avec des yeux ronds quand vous lui assénerez la gentille petite phrase. Il se demandera évidemment si vous ne vous payez pas ouvertement sa fiole ou si ces derniers temps vous n’avez pas un peu trop forcé sur le Prozac. C’est que l’idée de pouvoir trop aimer échappe souvent aux esprits primaires. Aussi devrez-vous certainement lui fournir quelques explications complémentaires. Lui expliquer que la passion que vous éprouvez à son égard est si grande, si entière et si déstabilisante, que vous vous y êtes perdue. Vous ne pouvez plus regarder un écran d’ordinateur sans y voir son visage. Vous appelez tous les membres de la gent masculine par son prénom. Et dès qu’il est absent, vous vous rongez tellement les ongles que vous allez d’ici peu ressembler à la Vénus de Milo. Bref, que vous avez perdu complètement le contrôle de vos émotions, de vos nerfs et de votre vie. Insistez bien sur le fait que si vous continuez comme ça, vous allez finir par faire des bêtises. Et que s’il tient à vous, il doit comprendre que vous avez besoin de faire le point, de prendre un ou deux mois de vacances pour calmer le jeu. Son ego sera tellement flatté par l’effet qu’il croira vous faire qu’il vous laissera partir sans broncher. Il ne vous reste qu’à changer de numéro de téléphone pour repartir à zéro.
“Il faut qu’on parle”
Cette phrase a été si utilisée, réutilisée, usée jusqu’à la corde par le cinéma, la littérature et le théâtre, qu’il suffit en général de la prononcer au téléphone pour que votre interlocuteur sache tout de suite de quoi il retourne. Et pour peu qu’il ait depuis quelque temps des doutes sur votre amour, il ne manquera pas de vous rétorquer judicieusement : “Tu veux qu’on se quitte, c’est ça ?” Vous n’aurez plus qu’à dire oui, les lèvres pincées pour mimer la douleur et à laisser un blanc. Trois solutions vont alors se présenter à vous. La première, il fond en larmes au téléphone en vous suppliant de revenir. Là, c’est la tuile. Puisque vous savez pertinemment que votre cœur d’artichaut ne résistera pas à une confrontation de visu, vous n’avez plus qu’une alternative : faire comme si la communication avait été coupée et répétez des “allô, allô” dans le vide avant de raccrocher. Deuxième solution, votre désormais ex est un brin susceptible et il vous délivrera lui-même des formalités ultérieures, genre Tu crois vraiment qu’on a besoin de se parler. Ne vient-on pas de tout se dire ?”. C’est l’idéal.
Troisième solution, il vous insulte. Vous pourrez dans ce cas profiter de l’occasion pour vous libérer de tout ce que vous avez sur le cœur à son sujet. Quelques exemples pour celles qui seraient prises de court sous son torrent de récriminations : “De toute façon, on ne s’est jamais entendu au lit”, “Comment veux-tu que j’aime un homme capable de me dire de telles horreurs ?”, “Tu sais, tu devrais aller voir un psy.” Effet garanti.
— “Tu m’aimes ?; (*voir en fin d’artcle)
— “ ... heu...“
Réponse à cette question oppressante : rien, nada, que pouic ! Car l’ennemi de l’amour, la douche glacée du sentiment, l’antidote à la meilleure des bonnes volontés dans un couple, reste bien entendu le silence. La technique réclame certainement plus de temps que les autres : le mutisme ronge sans brutalité, sans heurt, mais il finit toujours par lasser le plus fervent des amoureux. Imaginez-vous un instant à la place de votre pauvre victime. Quelle tête feriez-vous si après avoir cassé votre tirelire pour offrir à l’élu de votre cœur un week-end de rêve aux Antilles, à votre légitime question “ça te plaît ?”, l’ingrat se contentait d’un vague haussement d’épaule pour vous remercier ? Que penseriez-vous de quelqu’un qui se contenterait d’un hochement de tête apathique lorsque vous lui apprenez que vous venez de bénéficier d’une promotion ? Rien de bon, cela va sans dire. Eh oui, ce qu’il y a de bien avec le silence, c’est qu’il laisse le champ libre à l’imagination. Et en amour, on a souvent tendance à imaginer le pire quand on se met à douter de l’autre. Parions qu’à force de se heurter à votre muette indifférence, monsieur finira bientôt par vous détester plus encore que votre mère. Il va donc s’énerver, bouder, piquer des crises de nerfs, hurler... bref, vous tendre malgré lui le bâton pour se battre. Et quand le malheureux ne pourra rien faire d’autre que de se montrer sous un mauvais jour à force de désespoir vous n’aurez plus qu’à le toiser avec tout le mépris dont vous êtes capable et à lui dire : “ Ce que tu peux être pitoyable parfois. Je me demande comment j’ai pu être assez aveugle pour tomber amoureuse d’un être aussi vil et violent.”
“Décroche-moi la lune”
Une autre solution pour se débarrasser d’un amant encombrant : le pousser à vous quitter lui-même. Ce sera lui qui aura tous les torts et vous pourrez en plus jouer la victime auprès de vos amies. Et pour se rendre indésirable, les moyens ne manquent pas. Vous pouvez par exemple cesser jusqu’à ce qu’il craque de vous occuper de vous-même et feindre une dépression pour justifier l’état de loque humaine dans lequel vous vous enfoncez volontairement. Parmi toutes les astuces pour faire fuir un homme, l’exigence semble, et de loin, l’une des plus efficace. Profitez qu’il s’inquiète de votre mine boudeuse quand il vous fait l’amour pour lui glisser tendrement que vous avez beau y mettre du vôtre, ça ne marche plus comme avant. Normalement, il devrait tout tenter pour vous reconquérir. S’il ne le fait pas, c’est de toute façon qu’il ne vaut pas la peine que vous vous accrochiez à lui. Lorsqu’il cherchera à en savoir un peu plus sur ce qui vous ferait plaisir, lâchez comme à regret quelques grandes phrases destinées à saper tout ce qu’il lui reste de confiance en lui. Au hit-parade des aveux angoissants retenons pour leur efficacité les “J’aimerais que tu me surprennes” ou “J’aimerais que tu fasses un peu preuve d’imagination”, gardons pour leur poésie les “ Donne-moi des preuves de ton amour” et autres “Si l’on pouvait s’aimer comme aux premiers jours” et, rien que pour le plaisir de voir sa tête déconfite, le très célèbre “Je n’en sais rien.” Quand il en aura assez de se ruiner la cervelle pour satisfaire vos désirs incertains, tout ça pour vous entendre dire “Non, ce n’est pas cela que je voulais”, ce sera lui qui implorera une séparation pour mettre un terme à sa quête angoissante tout autant... qu’inutile... Mais ça, vous êtes la seule à le savoir.
CHÉRIE T’AS MAL À LA TETE ?
J’ai la migraine, soupirait t’elle chaque soir.
Un soir il décida de la devancer et de lui dire:
“Chérie j’ai mal à la tête”?
Etonnée elle fit la moue et s’endormie tranquille...
3 mois plus tard.... elle pensait qu’il avait pris une maîtresse et commençait à lui faire des scènes. Ce prétendu mal de tête quotidien était suspicieux...
Ameli-melo
* petite histoire racontée par Woody Allen
Eve à Adam : “est-ce que tu m’aimes”?
Adam : “ai-je le choix” ?