Rhode Bath-Schéba Makoumbou
en quête du paradis perdu…
par Mahia Alonso
« Un artiste se doit d’être témoin de son temps… D’où on vient sert à comprendre où on va ! »
Rhode Bath-Schéba Makoumbou, artiste peintre et sculpteur, défend au travers de son œuvre les conditions difficiles de vie des femmes africaines.
Faisant œuvre de mémoire de façon obstinée, Rhode Bath-Schéba Makoumba retrace l’histoire des activités traditionnelles de son pays qui sont en voie de disparition : « Le modernisme arrive à grands pas alors, je rappelle le quotidien de la femme africaine, dans ses activités de tous les jours. »
Elle était présente au dernier festival africain, à Samatan dans le Gers. Une belle jeune femme, à la dimension internationale, pétrie d’humanisme qui plaide pour la diversité culturelle, « seule véritable source de richesse du monde », dit-elle.
Une belle rencontre.
Pour Rhode, née en 1976 à Brazzaville (Congo), et qui vit aujourd’hui à Bruxelles, la peinture, c’est l’héritage de son père, l’artiste peintre David Makoumbou et elle va se livrer dès l’enfance à la rigueur de l’art dans l’atelier paternel :
« J’ai suivi deux formations, à l’école pendant l’année et dans l’atelier de mon père, pendant les vacances, où je travaillais la peinture. C’était en quelque sorte ma salle de jeux… J’ai fait cela pendant toute mon enfance. »
En effet, David Makoumbou ayant décelé chez elle un réel talent, il décide de guider ses premiers pas.
La peinture.-
Impliquée corps et âme dans la promotion de son art en particulier et de l’Art africain en général, Rhode Bath-Schéba Makoumbou pérégrine à travers l’Europe, participant à de nombreuses expositions, depuis 2003. En France et en Belgique, plus particulièrement, ses peintures à l’huile, au couteau, - sa technique de prédilection-, contribuent à sa notoriété grandissante.
Dès 1989, Rhode se consacre exclusivement à l’art.
« Ma première exposition, c’était en 2000. J’allais faire mes preuves devant le public. »
Quand elle utilise la peinture à l’huile, elle travaille généralement au couteau. La variété de ses toiles s’illustre dans un style nettement africain, inspiré de l’art statuaire traditionnel, mais également influencé par les courants de l’art réaliste, expressionniste et cubiste.
« Je suis née dans un pays où on ne connaît pas vraiment la valeur de l’art et je me dis que nous, en tant qu’artistes, nous devons faire des efforts pour introduire l’art dans des milieux qui n’y sont pas appropriés. Par exemple dans les rues, les écoles… C’est dans la rue que je trouve mon inspiration… Il faut qu’on commence à parler de l’art pour essayer de changer. J’ai un slogan : vous ne voulez pas venir à l’art, mais l’art va venir vers vous. »»
Et à travers ses œuvres, un leitmotiv : les activités sociales de la femme africaine. Elle se considère un peu comme une artiste archiviste de la mémoire sociale et culturelle de l’Afrique en général, et du Congo en particulier.
Quand on l’interroge sur elle ou sur l’art, elle parle du respect des notions idéologiques de l’identité et de la diversité culturelle :
« J’ai toujours accordé une grande importance à la question du sens dans l’art et du rapport entre l’artiste et son public. »
La sculpture
Depuis 2002, Rhode Makoumbou s’adonne également à la sculpture. Le résultat est plus que prometteur. Elle a créé de nombreuses sculptures en matière composée (sciure et colle à bois sur une structure métallique) représentant les métiers des villages qui tendent à disparaître. Certaines ont plus de trois mètres de haut ! Les visages, démesurés, exprime de poignantes émotions.
De la peinture à la sculpture, l’artiste poursuit le même idéal artistique :
« En ce qui me concerne, on ne peut pas parler d'une personnalité différente par rapport à chacune de ces disciplines. C’est vrai, j'ai commencé par la peinture avant de passer à la sculpture. Mais autant dans ma peinture que dans ma sculpture, c’est la même démarche, je cherche à mettre en valeur la femme africaine, retracer l'histoire des activités traditionnelles de mon pays qui tendent à disparaître sous l'effet d'un certain modernisme.
Il existe en fait une complémentarité entre ma peinture et ma sculpture : c'est-à-dire que ma sculpture pourrait être considérée comme une de mes toiles, mais en trois dimensions ».
Ses toiles comme ses sculptures s’embrasent du jeu des couleurs alliées à la dynamique du mouvement. La stylisation, juste poussée, inspirée de la statuaire traditionnelle, accrédite et renforce cette dynamique.
Rhode Bath-Schéba Makoumbou est l’une des rares créatrices dont la valeur est reconnue sur le plan international ainsi que dans son pays d’origine.
©Mahia Alonso
Expositions › En cours ou à venir (1)
- Belgique › Exposition personnelle du vendredi 5 au mercredi 31 octobre 2012.
Horaire : du mardi au samedi de 14 à 22 h.
Vlaams-Afrikaans huis Kuumba
35, rue de la Paix - 1050 Bruxelles
Info : +32 (0)2 503 57 30
Email : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Site : http://www.kuumba.be
Site de l’artiste : http://www.rhodemakoumbou.eu/
Quelques vidéos :
Rhode Makoumbou sur les routes du Monde par matongazet
Crédit photos Mahia Alonso
Contact :
Peintures et sculptures en permanence :
La Galerie Marc DENGIS. Marc SOMVILLE
Rue d’Alsace-Lorraine, 14
1050 Bruxelles.
Belgique.
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GSM : 00.32.477.35.18.14
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