Impossibles ingérences: les infiltrés sur les starting blocks
Impossibles ingérences: les infiltrés sur les starting blocks
Par Louise Gaggini
En mal de popularité, et pour des raisons plus économiques et de secret d’état dans lequel il pouvait être impliqué, Sarkozy il y a quelques mois a entraîné différents pays ainsi que leurs forces armées à pénétrer la Libye et à soutenir avec des armes et «une assistante technique» des révolutionnaires islamistes, sans se soucier des conséquences à venir. Lui ce qui l’intéresse, c’est la colonisation économique, c’est le contrôle géopolitique du pays, alors l’humain, la paix, la fraternité et la démocratie…
Au jour même de la « première révolution » en Tunisie, j’avais mis en perspective ce qui risquait de se produire en chaîne dans tout le Moyen-Orient. Des guerres de pouvoir, des guerres intestines, d’autres profiteurs aux sommets des Etats mis en place par l’Occident, et une » Charia » redevenue la première règle des Constitutions. Avec toutes les horreurs d’une religion Musulmane dévoyée à des fins de pouvoir, ainsi que le fut la religion Chrétienne au Moyen-Age. (chroniques passées sur le monde.fr)
Aujourd’hui Kadhafi est mort, dans des conditions barbares et sanguinaires qui ne laissaient aucun doute sur les méthodes des gouvernements qui suivraient. Les islamistes ont pris le pouvoir un peu partout et se profile pour le Moyen-Orient, des années de souffrance, avec suspendue, la possibilité réelle d’une guerre nucléaire déclenchée par l’Iran contre Israël, qui répondra évidemment. Des conflits qui deviendront mondiaux par le jeu des alliances.
Tout ça parce que Sarkozy avaient, paraît-il, des choses à régler avec Kadhafi à titre personnel, et que l’avidité d’argent et de pouvoir l’entraîne à ne pas se soucier des contrats qu’il passe, pourvu qu’ils passent, convaincu dans sa mégalomanie narcissique qu’il maîtrise et maîtrisera le jeu.
L’apparence et le fond
Mais, au nom de quoi pouvons-nous décider d’intervenir en pays étranger ? Et pourquoi la Libye plutôt que la Syrie, que la Côte d’Ivoire, le Yémen, la Chine, le Pakistan, la Tchétchénie ? Pourquoi pas dans tous les pays actuellement inscrits dans des conflits libertaires de survie ? Les pays où les droits de l’homme sont maltraités sont plus nombreux que les pays dits libres et il faudrait se battre avec la Russie, la Chine, l’Inde et évidemment l’Afrique et le Moyen-Orient…etc.Le monde serait alors un vaste champ de bataille et de ruines où les économies auraient bien du mal à émerger sainement et à résister. Bien plus encore qu’aujourd’hui ; c’est pour ces raisons évidentes que certains pays n’ont pas participé à la curée qu’ils pressentaient et qui a eu lieu.
Les infiltrés cherchent des voies d’accès
Dans le brouhaha des uns et la confusion des autres, les républiques et démocraties Occidentales cherchent des voies et des méthodes pour garder la main sur ces pays du Moyen-Orient possesseurs de gaz et de pétrole, mais aussi terrains de jeux pour des économies, des affaires à monter, à traiter, dont celles des armes verront, au gré des révolutions en instance, leurs bénéfices se multiplier. Des zones à investir pour des bastions et pouvoirs politiques dont on sait pourtant qu’ils sont porteurs de misères et d’exactions.
L’hypocrisie et la duplicité du monde Occidental
Les méthodes pour contrôler les pays et les hommes changent et se modifient, au regard des lois sociales et civiques. L’esclavage et les colonisations étant soient abolis, soient devenus caduques, l’humanité comme entité et patrimoine du monde doit être respectée sous peine de sanctions telles que procès internationaux à titre d’exemple ou ainsi qu’aujourd’hui, perspectives de bombardements sur ceux qui ne respectent pas les règles proposées et signées par convention.Mais il y a loin de l’image donnée et de la forme au fond. Une forme qui sauve les apparences et donne à voir des qualités humanistes, alors que l’objectif réel n’est toujours que la maîtrise et le contrôle de régions. Exemple : lorsque la révolution Tunisienne s’installait et que l’Europe et les US s’engageaient à cris en veux-tu dans cette avancée libertaire, les agences de notation signifiaient aux gouvernements qu’il ne fallait pas investir dans ce pays sous peine de perte financière tandis que les populations, elles, refusaient d’avoir à héberger des milliers de réfugiés. Mais qui se souvient de ça?
Des révolutions en instance
Je reviens de la Caraïbe et là-bas : « lentamente encima le vent dans les palmes s’agite » tandis que des serveurs en gilet et nœuds de papillon déambulent entre les transats autour des piscines et jusque sur le sable à la limite de l’eau avec des plateaux de boissons « Sangria blanca muy buena, champagne… » et Besame mucho étire sa langueur dans l’odeur des langoustes grillées et celle douceâtre du Coco Loco. La température est haute. Une transe étrange, sorte de mouvement immobile s’est emparée des corps en attente de plaisirs… Mais, à quelques km Haïti crève de faim tandis que le rêve Cubain s’éteint d’avoir été barré par nos «empires» qui pour n’être plus coloniaux, n’en sont pas moins esclavagistes. St Barth, St Martin, l’Ile Moustique, la Barbade, la République Dominicaine…À part Cuba, l’ensemble de la Caraïbe (même les îles devenues autonomes) est sous la domination d’investisseurs étrangers qui ont implanté des structures destinées aux rêves éphémères de vacances «sea, sex and sun» auxquels ont été ajoutés «luxe, alcools et nourritures» dont la profusion et le gaspillage insultent les locaux qui y travaillent à des salaires de misère. Les «indiens» comme les appellent les Français de St Martin, avec mépris.
Alors pour en revenir aux propos du début, quelle légitimité avons-nous pour intervenir dans les conflits d’autres pays quand on sait combien et comment nous installons et maintenons la plupart des tyrannies sociales, humaines et économiques actuelles ? Devrons-nous toujours faire semblant d’y croire ou pourrons-nous un jour nous libérer de ce qui nous immobilise dans une chose et son contraire ? À chacun sa révolution, sans doute…
L.G