«Women's Forum for the Economy and Society».
Ce grand rassemblement féminin mondial s'est tenu en octobre à Deauville.
Deauville a mobilisé plus de 1000 femmes, venant de 80 pays, du jeudi au samedi pour la 7è édition du «Women's Forum for the Economy and Society».
Womens Forum Deauville par tassha-studio
C'est la question suivante qui les a mobilisées : « What if ? » Et si la crise économique remettait en question le fonctionnement même de l'entreprise ? Et si les révolutions arabes n'ouvraient aucune porte pour la condition des femmes ?
Des questions autour desquelles de grandes figures féminines, comme l'Iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003, la ministre française du budget Valérie Pécresse ou la dirigeante du groupe chinois Lenovo, Gina Qiao, débattent pendant trois jours. Comme il a l'habitude de procéder, le Women's Forum met à l'honneur deux pays. Le Brésil et le Japon ont été choisis et une délégation de 40 Brésiliennes, actives dans le domaine de l'entreprise, de la politique ou de l'art, a fait le voyage pour parler de l'évolution de la société brésilienne et du rôle joué par les femmes. Neuf Japonaises, managers et femmes d'affaires, sont aussi venues exposer leurs projets de reconstruction du pays, suite au tremblement de terre et à la catastrophe de Fukushima.
Le printemps arabe est au coeur des débats cette année. Amira Yahyaoui, blogueuse activiste tunisienne de 27 ans qui a combattu la censure sous le régime Ben Ali, et l'Iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix en 2003, sont présentes pour partager leur opinion sur la place de la femme dans les révolutions arabes. Mme Ebadi a donné une conférence de presse ce vendredi après-midi dans laquelle elle a souligné la nécessité pour « les femmes tunisiennes de s’unir et de renforcer la société civile ». Elles doivent « se préparer à raisonner les islamistes » alors que la Tunisie est sur le point d'élire son assemblée constituante, a expliqué l'avocate iranienne aux journalistes.
Nommée présidente du Women’s Forum for the Economy and Society en février dernier, Véronique Morali succède à Aude de Thuin, la fondatrice historique de ce rendez-vous international des femmes dirigeantes. Cette septième édition s’est déroulée du 13 au 15 octobre 2011 à Deauville,dans un contexte plombé par « un environnement économique et politique anxiogène et incertain » a précisé d’emblée Véronique Morali lors de la conférence de presse d’ouverture. D’où « l’impérieuse nécessité de se réunir, de se donner du courage, d’agir ensemble, de décrypter les événements qui ont marqué nos sociétés ces derniers mois ».
Et les sujets d’actualité ne manquent pas : crise financière, révolutions dans les pays arabes, tremblement de terre au Japon avec ses conséquences sur le paysage énergétique (une dizaines de femmes japonaises ont témoigné), remise en cause du modèle capitaliste, développement de la pauvreté, de la précarité, explosion des réseaux sociaux… Autant de thèmes qui seront évoqués « sans tabou » lors de grands débats animés par des intervenants et des experts internationaux, aux points de vue différents.
Etaient attendus Christine Lagarde (FMI), Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), Christophe de Margerie (Total), Lina Ben Mhenni engagée dans la révolution en Tunisie, Shririn Ebadi (Prix Nobel de la Paix)…