Le plaisir, cet obscur objet de l’amour…
Les femmes entre-elles parlent souvent et avec facilité, du plaisir et du corps, du rapport intime qui lie au corps de l’autre, mais rares sont les hommes qui comprennent ou approchent cette façon d’être.
Soit cela les désoriente et les perturbe, soit ils trouvent ça glauque, soit pour schématiser, ils disent que ce sont des trucs de filles, du genre pas romantique et qui pourraient les dégoûter.
En fait, après observation, ils ont seulement peur d’appeler un chat un chat, et une… pardon, on va encore me taxer de vulgaire, alors que c’est comme ça qu’ils disent, eux. Nous les filles, on a des mots plus doux !
Mais, revenons à nos moutons, enfin à ce qui ici nous importe : ce plaisir partagé qui transporte, disent certains, au septième ciel (d’où on sait qu’il n’y en a pas 8 ou dix ?) et dont parfois naît « l’enfant ».
Peut-être bien que c’est le contraire et que le plaisir nous a été donné pour qu’on ait envie de procréer, mais qu’importe. Ce qui résulte de ce méli-mélo préhistorique, c’est le désir et le plaisir. Cette jouissance hors du temps et de tout qui permet de regarder l’autre avec ce sentiment incroyable d’appartenance.
Pour les femmes, ce qui est essentiel, c’est d’éprouver un vrai plaisir : celui qui franchit les frontières du sexe et du corps et se mélange à l’être tout entier !
Sans désir et sans plaisir, une femme (pas plus qu’un homme) ne peut être heureuse ! Il apparaît donc bien légitime que chaque individu attende de l’autre ce qui pourrait le satisfaire entièrement.
Mais, ce qui plaît à une femme chez un homme est souvent différent de ce qui plaît à un homme chez une femme !
Chacun recherche en l’autre son idéal et le confronte au sien. Chacun souvent souffre de ne pas le rencontrer, ou, s’il croit l’avoir reconnu, craint de le perdre.
Heureusement, aux échecs succèdent de nouveaux espoirs car la quête du désir et du plaisir qui en est sa promesse, est éternelle. Le désir est l’essence de la vie, il ne s’en va définitivement qu’avec elle.
Le désir est imprévisible
Il est difficile de savoir ce qui peut le provoquer. Chacune et chacun a des déclics qui lui sont personnels.
Une femme sera sensibilisée par le regard, les épaules, le maintien, le sourire, la voix, l’esprit d’un homme, tandis que celui-ci sera davantage attiré par la silhouette, la bouche, les fesses, la poitrine, les yeux, la douceur d’une femme. Si l’on ne sait pas très bien ce qui fait naître le désir, on a toutefois repéré ce qui risquait de le briser. Que ce soit chez la femme ou chez l’homme, il existe une constante : le désir a besoin de s’exprimer librement et spontanément. Il ne supporte guère les habitudes et les obligations ! Le sérieux non plus.
La libido masculine se déclenche plutôt par l’intermédiaire de l’image. L’homme fantasme sur certaines parties du corps de la femme dont il pourrait “profiter”, tandis que la libido féminine est davantage exhibitionniste. La femme aime se montrer (ou se laisser deviner) et s’offrir.
Pour que se fasse l’alchimie
C’est une chose que de désirer une personne, il faut encore que celle-ci éprouve à son égard une attirance. Sans réciprocité, le désir ne s’accomplit pas. Il devient souffrance ! Cette attente douloureuse persistera tant que la personne qui désire s’acharnera à vouloir que ses envies soient réciproques. Cependant, le désir ne naît pas toujours spontanément entre deux personnes en même temps. L’un peut partir à la conquête de l’autre et le séduire s’il arrive à réveiller en lui quelques fantasmes enfouis. Un risque à prendre et à mesurer en cas d’échec.
Ne pas confondre désir et affection
Il existe parfois une ambiguïté dans les sentiments qu’on peut ressentir envers une personne. L’intérêt soudain pour quelqu’un qu’on découvre peut révéler de l’amitié ou de l’affection comme il peut naître d’un pur désir complètement irrationnel et sans correspondance avec des affinités conscientes. Désir et affection ne sont pas forcément liés. Chacun doit s’efforcer de trouver la véritable place qui convient aux sentiments qu’il éprouve pour l’autre. Le flou artistique peut être entretenu par la peur ou les tabous. L’état amoureux quand il est partagé se reconnaît : frissons, émotions... Le désir n'est jamais là incognito. Qu’on le veuille ou non, il se manifeste et se fraie un chemin au travers du corps. Il passe inévitablement par les organes génitaux. Le sexe de l’homme entre en érection et celui de la femme se lubrifie. Mais plus le désir se fait attendre, plus il se développe et devient voluptueux, plus il emplit ses soutes. Il faut en tenir compte et ne pas rompre le charme d’une rencontre en passant précipitamment de la déclaration à l’acte sexuel... quoique certaines personnes fantasment sur l’amour instantané, à saisir au vol !
Le baiser : une caresse à privilégier
Dans l’ordre des choses, le baiser est la première des caresses. Il est une invite profonde et sensuelle à l'amour où la bouche, les lèvres, la langue remplacent les mots. Or le baiser est souvent négligé, que ce soit avant ou pendant l’acte sexuel. Très sensibles à cette forme de caresse buccale qu’on attribue le plus souvent aux amours juvéniles et aux acteurs de cinéma, les femmes revendiquent qu’on les embrasse plus souvent ! La plupart se plaignent de ne plus échanger ce genre de caresse avec leur mari. Or pour la femme, la bouche et la langue sont des zones érogènes très importantes. Dans son imaginaire, être embrassée, c’est être aimée.
Mais, les hommes embrassent plus volontiers leur carrière ! Appréciés également, les baisers sur la vulve et le clitoris sur lesquels certains hommes font l’impasse. Le cunnilingus et la fellation constituent l’un des moyens les plus efficaces pour exciter une femme ou un homme. Pour 90% des femmes, un bon amant est un homme qui sait embrasser le corps tout entier. La pénétration n’est jamais ressentie comme une source exclusive de plaisir.
Il y a des hommes séduisants, des charmeurs avec un sourire craquant et qui font fondre toutes les nanas, il y a ceux qui nous époustouflent par leur gentillesse et leur générosité, il y a les amuseurs, tellement drôles qu’on se sent tout de suite en affinité avec eux, il y a ceux qui brillent par leur intelligence et qui nous embarquent instantanément sur leur planète, il y a ceux qui rassurent et mettent en confiance avec leur force tranquille ou bien encore ceux qui roulent des mécaniques et nous en mettent plein les mirettes… D’une façon ou d’une autre, les hommes savent plaire aux femmes. Il existe cependant certaines catégories de mâles que les amoureuses n’apprécient guère.
Ceux que les femmes n’aiment pas
Les champions : Ces hommes qui tentent de réaliser des exploits afin de prouver leur virilité, ceux qui comptabilisent leurs conquêtes ou encore le nombre de fois où dans la nuit ils pourront honorer leur partenaire : ils nous donnent l’impression d’être un véritable terrain d’entraînement !
Les pressés : Les hommes qui ne prennent pas le temps de faire l’amour correctement, soit qu’ils se retirent du jeu amoureux immédiatement après avoir éjaculé, soit qu’ils évitent les préliminaires. Ni attentifs, ni tendres, ils sont de bien piètres amants !
Les techniciens : Autre catégorie d’hommes redoutables : ceux qui ont un manuel du parfait bricoleur dans la tête. Ils réparent un moteur en panne comme ils font l’amour. Quelques petites interventions aux bons endroits et ça démarre ! Connaître le fonctionnement d’un corps n’interdit pas l’imagination, l’improvisation et les recherches personnalisées.
Les Don Juan : Les dragueurs, les coureurs de jupons, ceux qui papillonnent de filles en femmes n’intéressent guère que les naïves ou les vraiment désespérées qui n’ont rien d'autre à se mettre sous la dent. Agaçants aussi ceux qui font la cour à plusieurs femmes en même temps sous les yeux de toutes.
Les égoïstes : Les hommes qui ne savent ni écouter, ni regarder, qui parlent toujours de la même chose, que ce soit de voiture, de mécanique, de politique, d’argent, de maladie ou d’informatique, nous font mourir non pas de plaisir, mais d’ennui. Ceux qui draguent en parlant de leur sinusite ou de leurs impôts locaux nous barbent ! Même les infirmières et les femmes d’affaires ont besoin d’attention.
Les collants : Les hommes qui sont trop empressés, qui sont toujours là dès que nous levons le petit doigt ou que nous bougeons les paupières nous coupent tout désir. A moins qu’ils ne piquent une crise de passion (ça nous aimons), ils ne sont pas très excitants ! Pire encore, les sérieux, les dépressifs sans un poil d’humour qui ne savent pas rire de leurs malheurs ; les “carrés”, ceux qui ne transgressent jamais la réalité, les démystificateurs de l’amour.
Les trop timides : La timidité est charmante, mais elle a ses limites. On peut prendre un malin plaisir à pousser un timide à sortir de ses gonds, mais s’il n’a rien à déclarer, à quoi bon ?
Les mufles : Installés dans le mariage ou naturellement odieux, ils se sentent supérieurs et ont toujours le mot pour déplaire. Ils possèdent l’art de nous faire rougir en société et de nous dévaloriser dans le privé. Anti-séducteurs au possible, ils se retiennent dès lors qu’ils cherchent à conquérir, mais ne tardent jamais trop longtemps pour se révéler.
Heureusement, la plupart des femmes connaissent leur corps et savent le faire connaître à l’autre, tout en lui donnant l’impression qu’il a su, tout seul !
Mais, disons à la décharge des hommes que vraiment ce n’est pas facile d’être un homme, d’être expérimenté et en plus d’avoir une connaissance optimale des choses de l’amour et du plaisir.
Ce que les femmes, éprises du Prince Charmant pour tous les temps passés et à venir, attendent, évidemment.
Enfin, au début de leur sexualité et lorsque leur propre corps leur est inconnu, parce qu’après, évidemment…
Mais, c’est un autre sujet… !
Eva Folley
Et mourir de plaisir