N.Sarkozy et une France sous emprise
C'est essentiellement dans les situations de crise qu'émergent les gourous et les dictateurs qui peuvent alors exercer leur folie dans la folie du moment.
Et pourquoi ? Parce que c'est toujours par nos névroses et nos fractures qu'on se rencontre et que cette étrange valse à deux temps entre ceux qui ont peur de mourir et ceux qui se croient immortels peut alors balancer son tempo : un deux, un deux, pas de l'oie à portée d'yeux...
Les hommes en difficulté cherchent toujours des causalités divines au chaos de l'histoire, de leur histoire, et ainsi que des enfants effrayés ils réclament sur terre ce qui serait de Dieu et de cette omnipotence qui pourrait les sauver.
Dans cette course à la présidentielle qui se révèle déjà lourde de violence envers certains, de droite comme de gauche, tant l'avidité de pouvoir est immense, chacun des principaux présidentiables affûte ses couteaux et ses dossiers, bref, s'arme pour gagner.
François Hollande n'a pas encore fait ses preuves comme homme politique, plutôt consensuel, porte-parole souvent, et en privé plutôt proche des façons de Mitterrand dans son comportement avec les femmes, soit double vie cachée longtemps. Ce qui n'est pas sans sens au niveau de l'éthique possible ou impossible si on considère que les hommes sont toujours ce qu'ils sont.
Nicolas Sarkozy lui, est un jouteur hors normes et un excellent stratège qui depuis son élection en 2007, a mis en place ce qui doit l'aider en 2012 à se faire réélire, quelles que soit les forces adverses.
D'abord il a concentré les plus grands pouvoirs entre ses mains :
"Concentrer" d'après le dictionnaire : camps de concentration où l'on regroupe les déportés et les prisonniers de guerre ; regroupements et fusions destinés à lutter plus efficacement contre la concurrence...etc.
Ce que N.Sarkozy contrôle aujourd'hui :
- Les médias presses et assimilés :
Thales group (économie et armée-défense)
L'état en contrôle 27%, Dassault 26 %, le reste est réparti entre des actionnaires divers. La direction de groupe, relate que des accords plus ou moins secrets se sont noués entre N.Sarkozy et Dassault, et que l'Etat Français aurait donné pouvoir à Dassault de ses 26% de décision, arguant qu'il n'est pas formé pour gérer ce genre de groupe.
Ce qui, en dehors d'être caricaturalement en opposition avec l'idée d'une nouvelle morale du capitalisme, permet surtout à N. Sarkozy de bénéficier de « l'amicale bienveillance » des médias presses et assimilés de Dassault.
- L'économie Française et les Français :
La mise en place à la tête d'une nouvelle grande banque nationale (la nommer populaire fut une insulte aux Français) de François Pérol l'un des siens, lui permet de maîtriser l'économie nationale, mais surtout ces Français qui y ont un compte, la majorité laborieuse, qu'il tient ainsi à portée de mains, par communication plus ou moins subliminale, une main sur le cœur et l'autre derrière le dos, pourvue d'un bâton.
- L'économie internationale avec la mise en place de Christine Lagarde au FMI.
- Les régions séparées selon ses besoins électoraux.
- L'audiovisuel avec la mainmise sur le CSA avec des nominations de journalistes proches du pouvoir, et la nomination du Président de France Télévision.
- Le Ministère de l'Intérieur avec son ami Claude Guéant.
Je ne parle même pas de la justice muselée, des juges d'instructions écartés, des caisses noires et des arrangements et liens politiques, nationaux ou internationaux, pour cause de campagne présidentielle.
La liste des secteurs noyautés au profit de Nicolas Sarkozy n'a cessé de s'allonger depuis 2007 ainsi d'ailleurs que les iniquités et les injustices.
Mais, si N.Sarkozy a bien récupéré à son profit tous les grands leviers de manipulations : médias et communication, audiovisuel, économie, territoires et justice, que reste d'ici les élections de 2012, de décisions, de choix et d'arbitrages aux Français emprisonnés sur leurs bases et sous l'emprise d'un chef de l'Etat dont la belle intelligence semble s'être pris les pieds dans les tapis de la gloire ; qui confond à l'évidence sa vie et celle de la France qu'il s'est octroyée comme un joujou réparateur à ses problématiques existentielles.
Sauf que l'histoire est jalonnée de ces tribuns qui ont mené leurs pays à la perte.
Il nous faudrait toujours réétudier l'histoire, cette histoire constamment recommencée, les mêmes pratiques ayant les mêmes succès, à croire que nous ne saurons jamais faire notre miel de l'expérience passée, qu'il faut que quelque chose de douloureux survienne pour qu'alors et seulement on en envisage les bienfaits, avant d'ailleurs de les oublier au premier bonheur, comme si la douleur était plus apte à défricher. Plus mordante dans l'adversité. Plus efficace.
Ce matin, malgré moi j'ai repensé au film de Chaplin « Le dictateur ». À cette image d'Hitler jouant avec un ballon. Le monde en fait...