Aurions-nous retrouvé la truculence de Georges Marchais avec Eva Joly ?
Durant les dernières décennies, nous avions un homme politique qui mettait du mordant, de la truculence dans les campagnes électorales : son "Taisez-vous Elkabbach" est resté dans toutes les mémoires !
Eva Joly, certes, n'a pas la truculence de Georges Marchais, mais c'est la seule trouble-fête de la campagne 2012, au point que les coups de gueule de Mélenchon ressemblent à des sermons d'un curé débutant qui ne sait s'il doit appeler Dieu à son secours, ou bien à ses ouailles qui le terrifient.
Eva Joly au congrès des Verts européens à Paris, le 12 novembre 2011 :
« Je ne suis pas écologiste, mouvement dont je trouve les pratiques sectaires, voire "dictatoriales" quand il s'agit du nucléaire. Pourquoi ces trublions verts détiendraient-ils par miracle la vérité sur le nucléaire, cela ressemble par trop à un dogme ! »
Fallait oser le dire ! Et elle l’a dit !
De la miss Norvège à la politicienne
Mais Eva Joly est une candidate très "atypique", une femme candidate à la présidence de la République française qui, dans sa jeunesse à Oslo, a prêté sa jolie silhouette au jury de Miss Norvège, pas banal quand même. Une femme qui, ensuite, est venue en France pour y entreprendre des études de droit lui permettant d'accéder à un poste de juge d'instruction.
Pas n'importe quel poste, elle n'a pas fait carrière en province dans des affaires de droit pénal. Non, elle a instruit le dossier ELF, dossier qui en son sein avait une "bombinette atomique" qui pouvait faire sauter la République Aucune candidate et candidat de la présidentielle de 2012 ne lui arrive à la cheville sur le plan de la probité, certains même l'ont légèrement écornée, je fais preuve d'une certaine indulgence dans mon jugement.
Certes, elle manque d'expérience dans les roueries et traîtrises de la politique française, elle n'a pas le cuir fait, comme beaucoup lors de campagnes précédentes. Mais en l'occurrence elle ne traîne pas des casseroles dans son sillage, des noria de promesses mensongères. Au contraire, si madame Eva Joly veut bien me pardonner pour l’expression, elle incarne un certaine "virginité politique" qui n'existe plus au XXIe siècle !
Son camp n'est pas en totalité le mien, je voterai à gauche mais pas écologiste. Cependant je regrette vivement qu'elle ne soit pas vraiment dans mon camp, elle amène un parfum de pureté, de franchise, de "parler vrai", même quelquefois à contre-courant pour les siens.
Nous manquons singulièrement en France de "trublions" de cet acabit, de cette probité, de cette valeur intellectuelle exceptionnelle, qui me fortifie dans mon opinion : la politique ne doit pas être une "profession" comme elle l'est en France depuis plusieurs Républiques, mais une affaire de femmes et d'hommes de conviction émanant directement du peuple !
LE PLUS. Avez-vous un jour imaginé Miss France devenir candidate à l'élection présidentielle ? C'est le cas d'Eva Joly, qui a été dans sa jeunesse troisième dauphine au concours de Miss Norvège. Le parcours politique de cette candidate, ancienne juge d'instruction, apparaît atypique et sans casserole.