Me faites pas rire, j’ai mal au ventre !
Par Louise Gaggini
129 morts, 300 blessés... Dans la douceur d’un été égaré en automne, les rues de Paris bruissaient de rires et de musique, de ces joies particulières des fins de semaine, quand on sait que l’on va avoir du temps pour faire tout ce que le travail empêche : se coucher tard, aller au resto, au ciné, au concert, voir des copains, et puis traîner au lit avec un café, son amour, l’embrasser, lui dire qu’on l’aime avec des mots d’amour toujours…
Tout ce que ne feront plus les disparus du 13 novembre, fauchés par la barbarie islamique et la folie des hommes.
Sacrifiés à l’incompétence et au cynisme politique des uns et des autres, tout bord confondu, qui aujourd’hui se recueillent et font silence, l’heure est à la compassion, faut ce qu’il faut pour fédérer « les sans dents » ce peuple d’en bas sacrifié à la concupiscence et à l’argent, à une économie capitaliste qui n’aura jamais induit autant de guerres et de massacres qu’en ce long déclin des sociétés occidentales.
« Les responsables seront punis !» a dit Hollande devant le Bataclan. Me faites pas rire, j’ai mal au ventre, ai-je envie de lui répondre, depuis quand les loups se mangeraient les pattes ?