Le 3ème homme… est une femme !
Au Zénith, Marine Le Pen a tenu son dernier meeting de campagne. Les journalistes sillonnaient les travées et les flashs crépitaient dans une salle pleine à craquer où l’effervescence et la ferveur s’exprimaient pour une France souverainiste.
Tous les meetings se ressemblent quel que soit le candidat quand le candidat est un homme, mais lorsque c’est une femme qui tient l’orchestre et donne le tempo, il y a comme une dimension en plus. Quelque chose dans la voix, le regard, la façon de se tenir derrière le pupitre qui ramène à l’élément féminin solide et matriciel, capable d’escalader les montagnes s’il le faut pour une cause, un enfant…et hier soir au Zénith, pour une nation.
Marine Le Pen est une femme puissante, ne nous y trompons pas, mais la puissance des femmes recouvre bien d’autres choses que celle des hommes. Elle ne vient pas des muscles ou du gabarit et de la force physique, elle vient de l’âme et de l’esprit, de l’intelligence…
C’est dans ces paramètres-là que les femmes politiques puisent des forces et développent des aptitudes, qu’elles s’engagent dans des combats pour la vie, s’exposent aux coups et aux blessures d’adversaires prêts à tout pour les éliminer.
Des combats avec « des trucs de filles » d’après des hommes qui au cours des siècles n’ont jamais cessé de les mépriser, et qui aujourd’hui avec Marine Le Pen sont obligés de revoir leur copie.
Celle-là résiste, donne de la voix et se moque d’eux ; plus, elle monte au créneau, n’a peur ni des coups ni des infamies qu’on lui déverse au quotidien, et résiste la bougresse, solide et comme invulnérable, souriante et grinçante si nécessaire. La bagarre ? Elle l’a acceptée. Idem pour la vulgarité gratuite qui l’attaque, non pas sur ses idées, mais sur sa personne, et elle remplit les salles, bouleverse les préjugés, démontre qu’elle est un « troisième homme » si c’est ainsi que les hommes disent, avec qui il faut et faudra compter.
Eva Joly, l’intelligente et honnête candidate des écologistes a été méchamment dénigrée par les journalistes affiliés aux pouvoirs UMP ou PS. Même le Monde s’y est mis pour la faire chuter en moquant son accent et ses lunettes ; des propos de nuls qui ont fonctionné, le principe du bouc émissaire étant un principe de base pour supprimer quelque chose ou quelqu’un.
Quant à Ségolène Royal en 2007, elle fut lâchement abandonnée par ses pairs, les mêmes pour qui aujourd’hui la moitié de la France pourrait voter et qui pratiquèrent alors, « tout sauf Ségolène » laissant la place à Sarko plutôt qu’à une femme qui avait pris « leur place ».
Je ne vous ferai pas la liste des femmes laminées par les hommes dès qu’elles s’approchent un peu trop près de leur trône, d’autant que nous savons toutes que la parité est une vaste foutaise à priori anti-naturelle puisque non spontanée et que pour y parvenir il nous faut l’imposer par des lois, mais j’ai envie de dire que, dans les nouvelles générations de femmes politiques, il y en a qui ont du souffle, de la répartie, des forces vives, du courage à revendre, et que les hommes devront s’habituer à ces nouvelles égéries, qui savent si bien dire « Toi Tarzan ? Moi Jane ! »
Marine Le Pen pendant toute cette campagne pour l’élection présidentielle a démontré une capacité de résistance et une endurance face à l’adversité et aux coups bas qui forcent le respect et hier soir au Zénith, petite silhouette isolée sur l’estrade face à cette foule immense venue pour l’écouter, elle a embarqué son auditoire dans son bateau France, prouvé, si cela était encore nécessaire, qu’elle a les qualités d’un chef et que l’esprit peut primer sur les muscles. N’en déplaise aux hommes de mauvaise volonté.
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on soit de ses idées ou d’idées contraires, on ne peut que saluer la performance, celle d’une femme politique d’exception, au même titre que Dilma Rousseff au Brésil, Angela Merkel en Allemagne, Julia Gillard en Australie, Cristina Kirchener en Argentine ou Joyce Banda au Malawi.