L’Apocalypse commence à Megiddo
Armageddon, Har-Megiddo en Hébreu n’est pas sans rappeler cette fin du monde «apocalyptique» où Bruce Willis cherche à sauver le monde…
Sans vouloir jouer les trublions, à voir les mouvements de l’Histoire et des hommes, on peut se demander où trouver un peu d’une vérité qui pourrait nous sauver. Quand même.
Mais, il y a loin de la coupe aux lèvres et de l’arbre de la connaissance à nos esprits tourmentés.
C’est complaisant et vaniteux que nous décidons du bien et du mal, bienveillant par-ci, destructeur par-là, sans que jamais le doute ne s’interpose.
Des meurtres horribles sont perpétrés à Toulouse et nous devenons bourreaux alors que nous refusons aux personnes qui le souhaitent, de choisir le moment et leur façon de mourir.
Nous avons supprimé la peine de mort, mais nous poussons à la guerre en Afghanistan ou ailleurs, sans état d’âme pour les dizaines d’enfants et parents tués ou susceptible de l’être.
Nous sommes pour les Palestiniens, mais ne les aimons pas chez nous ; nous pleurons sur la Shoa et les atrocités nazies, mais n’aimons pas les Juifs ; nous voulons des démocraties, mais nous fraternisons avec l’Arabie Saoudite et la Chine.
La liste des contradictions qui nous anime n’est pas exhaustive et de paradoxes en paradoxes nous produisons tant de haine et de colère que le bon ne peut plus surgir. Des haines qui poussent des gamins au meurtre et des hommes à la vengeance dans un mouvement ininterrompu de « tu me tues, je te tues…»
Et pourtant aujourd’hui les questions éthiques marquent le pas. On s’indigne, on s’insurge: psychologie, assistance, humanisme, autant de mots pour résumer une seule chose : l’urgence à retrouver un langage du cœur.
Aucun drapeau, aucune bannière, aucun clan, rien de ce qui est tribal ne devrait exister devant ce qui est l’affaire de tous : la vie.
Mais comment faire, comment y parvenir ?
Peut-être devenir citoyen du monde ?
Être tout et tous à la fois et ainsi ne plus pouvoir détruire un homme ou un Etat sans se détruire soi-même ?
Si nous pouvions nous souvenir qu’il y eut au départ de l’humanité (d’après les anthropologues) environ 6000 individus d’où nous descendons tous, peut-être serions-nous moins violent et moins meurtrier ? Peut-être saurions-nous qu’à chaque personne, qu’à chaque enfant qui meurt, c’est un peu de nous qui meurt aussi ?
N’en déplaise aux nationalistes et aux fondamentalistes de toute la planète !
L.G