« …Que sont nos amours devenues… »
Le 14 janvier 2011 fut le premier jour de ce que le monde Occidental appela « La révolution du Jasmin ou le Printemps Arabe ».
Dans cet élan magnifique des peuples, qui parfois porte l'histoire, ce premier jour initia « Les révolutions arabes » qui s'étendirent en Egypte, en Libye, en Syrie, faisant suite aux soulèvements du Yémen, déjà engagés, frôlant le Maroc et l'Algérie.
Un large mouvement libertaire où certaines nations du Moyen-Orient, soutenues par l'opinion internationale qui redécouvrait le pouvoir du peuple, s'engouffrèrent, courageuses, dans le désordre, la peur et la joie.
Entre Allah, la France et les USA qui les soutenaient, les révolutionnaires crurent qu'ils pouvaient tout gagner, et, c'est "sourd et aveugle" des manipulations politiques des pays qui disaient les aider, que beaucoup trouvèrent la mort, hélas...
Et peut-être tant mieux...
Ainsi, ils n'auront pas vu le délitement de leurs belles révolutions populaires, ses dérapages, ses démembrements, ses déviances et détournements ; ils n'auront pas vu le glissement de leurs rêves démocratiques vers des dictatures économiques, venues d'Occident, ni même celui de leur foi musulmane aujourd'hui récupérée par des Islamistes à des fins de pouvoir et de contrôle des peuples ; de la même façon que le fit la religion Chrétienne sous l'inquisition.
Il a fallu tant de siècles et de révolutions, tant de guerres et de morts en France pour enfin séparer l'Etat du Clergé et créer une République laïque, dégagée de l'emprise d'un divin, qui, s'il est nécessaire à la spiritualité des âmes, n'a rien à voir avec la direction des pays, qu'on peut imaginer combien sera long le temps et douloureux les passages obligés, pour que le Moyen-Orient et le Maghreb harmonisent leurs forces et leurs désirs, leurs nécessités et leurs devoirs.
D'autant que si nombreux sont les intérêts économiques et géopolitiques liés dans ces parties du monde, même camouflés sous le nom d'un Dieu fédérateur, qu'on peut se demander si le Moyen-Orient aura le temps d'imaginer des évolutions et de nouveaux concepts de société, pour son avenir.
Entre ses légitimes désirs de démocraties, l'islamisme dur qui place la Charia comme première règle constitutionnelle et les avidités Occidentales, le Moyen-Orient est plus que jamais une poudrière, prête à exploser.
Un danger suspendu sur une grande partie de la planète par le jeu des alliances, et dans lequel la France, hélas, a joué un mauvais rôle. En vendant à l'Iran des produits et des techniques nucléaires, en plus de techniciens pour les formations, la France a volontairement occulté que de l'énergie civile à l'énergie militaire, il n'y a qu'un tout petit pas que les techniciens Iraniens ont évidemment fait, mettant en péril, en premier lieu, Israël, considéré par le gouvernement Iranien comme « l'ennemi à abattre ».
Des difficultés sociales qui touchent les hommes, ont parfois émergées de belles idées et de belles révolutions, mais seulement après que les dictateurs, les guerres et les fous de pouvoir aient tout détruit, ou presque.
Des révolutions qui à leur tour portent aux sommets d'autres dictateurs et d'autres tyrans, dans une boucle infernale et toujours recommencée.
Karl Marx disait que le pouvoir corrompt, et l'on ne peut qu'observer cette récurrence, mais qui disait que n'est corrompu que ce qui est corruptible ?
L.G