Je t’aime moi non plus
Dans l’amour éparpillé de notre quotidien, lorsque l’indifférence s’installe pour l’autre que l’on a tant désiré et aimé, à qui l’on se collait avec l’impression que, s’il disparaissait, jamais on ne s’en remettrait, il y a toujours comme une nostalgie d’amour qui traîne…
Mais la vie sépare ceux qui s’aiment, dit le poète, alors pour ne pas s’éteindre et vivre, parfois on aime ailleurs en amants interdits, et parfois l’on s’y fait, l’âme un peu brisée, en pleurant devant le plus insipide des « soap movies » ou de Casablanca à jamais éternels.
Heureusement, ainsi que chaque année, la St Valentin pointe le bout de son cœur, réveillant des passions et des désirs, démontrant magistralement que ce qui porte nos vies, c’est aimer. C’est l’amour.
L’amour.
Oh le grand mot.
L’important, le grave, l’immense mot si petit dans sa forme.
Seulement deux petites syllabes pour signifier cet élan magnifique qui pousse deux personnes à se toucher et à se désirer au point de ne plus vouloir se quitter. Au point de vouloir partager, ensemble, le sentiment d’amour et puis aussi le pain et le lieu.
Mais…
Il n’y a pas d’amour heureux, dit le poète.
On a évidemment envie de dire que c’est faux et que tout toujours est possible. Juste il suffit d’aimer.
Aimer. Et voilà, on y revient.
Mais…
La littérature du monde n’est jonchée que d’impossibles amours, et de Tristan et Yseult à Belle du Seigneur, c’est un parterre de meurtrissures qui ligne après ligne construit des chefs d’œuvres.
Alors, les hommes ne sont-ils désirants que dans les dysfonctionnements ?
Leurs inaptitudes à aimer et à aimer longtemps, ne sont-elles que le reflet d’une réalité humaine que les codes de société s’acharnent à refuser ?
Là encore je laisserai le dernier mot au poète qui sait si bien dire « Je t’aime moi non plus. »
L.G