Le groupe Dia confirme vouloir vendre ses activités en France
Entre janvier et mars, il a dégagé un bénéfice net en hausse de 9,7 %, à 40,1 millions d'euros, tandis que le coefficient brut d'exploitation ajusté a augmenté de 3,4 %, à 109,3 millions d'euros. Dia présentera ses résultats dans le détail à 14 heures.
Mardi, des sources syndicales avaient indiqué que le groupe envisageait de céder partiellement ou totalement ses activités en France. Lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire à Créteil, près de Paris, ils ont été informés des projets de l'entreprise, qui restent « très vagues » à ce stade, avaient expliqué des représentants des syndicats CGT et FO.
888 MAGASINS DANS L'HEXAGONE
Selon Thierry Coquin, délégué syndical central CGT, l'un des trois syndicats représentatifs du groupe, un conseil d'administration doit se tenir jeudi en Espagne« pour décider si oui ou non, Dia sera en “discontinuing activity”, c'est-à-dire que les comptes de Dia France n'apparaîtront plus sur les comptes de Dia international ».
Selon Evelyne Beaux, déléguée FO et secrétaire du comité d'entreprise, « il y aura des reprises mais c'est évident qu'aucun groupe ne va racheter l'ensemble des magasins. Des gens resteront sur le carreau ». Elle estime qu'environ « 200-250 magasins, qui emploient en moyenne cinq personnes, vont fermer ». L'annonce de la vente « n'est pas une surprise », a pour sa part commenté M. Coquin, selon lequel elle était « réfléchie de longue date ». Plusieurs noms circulent pour une potentielle reprise, notamment Carrefour et Casino.
Reste à savoir« si les repreneurs rachèteront la totalité ou une partie des magasins », a souligné le délégué CGT, qui s'attend à de « la casse sociale ». Selon lui, « 1 500 personnes pourraient rester sur le carreau », surtout dans les régions du nord, nord-ouest, centre-ouest et Rhin-Rhône, où les magasins connaissent les plus grosses difficultés. En attendant une éventuelle reprise, les magasins devraient rester ouverts en France sous l'enseigne Dia.
CARREFOUR ET CASINO EN EMBUSCADE ?
Carrefour et Casino seraient ainsi intéressés, selon le magazineLSA, par la reprise d'un réseau de plus de 800 magasins en France avec une forte présence à Paris, Lyon et Marseille. Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, a déclaré lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe, mardi, que le dossier serait « naturellement examiné » en cas de mise en vente officielle de Dia France.
Casino, propriétaire des supérettes Franprix et Leader Price, pourrait ainsi renforcer ses positions dans le discount. Carrefour, qui s'était séparé de Dia à l'été 2011 sous la pression de ses investisseurs, opérant une scission et une mise en Bourse à Madrid, pourrait quant à lui se renforcer dans la proximité (Carrefour City ou Carrefour Contact) et les supermarchés (Carrefour Market). La banque BNP Paribas a été mandatée pour la cession, a-t-on déclaré de source proche du dossier.
Le groupe Dia, créé en 1979 en Espagne, est sorti du giron de Carrefour en 2011 et est coté à la Bourse de Madrid. Il possède 6 914 magasins, dont 888 en France, précise-t-il sur son site internet. Il est présent dans sept pays (Espagne, France, Portugal, Turquie, Argentine, Brésil et Chine) et emploie 48 000 collaborateurs. Il fait état sur son site de 11,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012.
Après avoir culminé à 15 % de parts de marché en France début 2009, le maxi-discount ne cesse depuis de perdre du terrain, concurrencé sur la question des prix bas par les acteurs traditionnels de la distribution.