Publié le 15.01.2013
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Aaron Swartz : disparition tragique d'un révolutionnaire du Web
Il y a des textes que l'on préfèrerait ne pas avoir à écrire, surtout quand on réalise être un peu passé à côté de la vie d'une figure discrète de l'Internet d'aujourd'hui.
La vie peut décidément être aussi cruelle qu'injuste. Alors que le monde numérique n'en a souvent que pour Mark Zuckerberg, Eric Schmidt ou Tim Cook, pratiquement personne ne parle d'autres vrais génies plus discrets. Ceux qui contribuent largement au développement d'Internet mais aussi à ce que des gens mal intentionnés ou tout simplement maladroits n'en fassent pas n'importe quoi. Aaron Swartz était de ceux là et il a malheureusement décidé de nous quitter le 11 janvier 2013 en se donnant la mort par pendaison au sein de son appartement de Brooklyn.
D'une intelligence rare, Swartz participe dès l'âge de 14 ans à l'élaboration de la spécification 1.0 du célèbre format Really Simple Syndication (RSS) que tant d'entre nous utilisent encore au quotidien. Loin de s'arrêter là, le bonhomme créera également le premier blog non officiel sur Google et, en 2005, il participera à l'aventure Reddit qu'il quittera suite au rachat par le groupe américain Condé Nast (The New Yorker, Vanity Fair, Wired...). Là, il créera Jottit, un outil permettant de créer des pages Web en quelques clics de souris. Il sera aussi très impliqué dans la création de la fameuse licence Creative Commons et dans les combats contre les lois SOPA et PIPA.
Mais sa vie commence à basculer le 19 juillet 2011 quand l'activiste se retrouve accusé d'avoir mis en ligne 4,8 millions d'articles en provenance du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et du système d'archivage en ligne de publications universitaires et scientifiques JSTOR. Un délit qui lui vaudra d'être poursuivi par un procureur américain particulièrement acharné vu que l'organisation JSTOR n'a en tout cas officiellement jamais été impliquée dans la démarche judiciaire.
Pris à la gorge
Selon ses proches, la mort de Swartz est "le résultat d'un système judiciaire où l'intimidation et les poursuites excessives sont monnaies courantes" . Et d'ajouter: "Les décisions prises par le bureau du procureur et le MIT ont contribué à sa mort".
Suite à ce tragique décès, le MIT a d'ailleurs décidé de diligenter une enquête interne afin de déterminer quel a pu être le rôle de l'institution dans le suicide d'Aaron Swartz. Beaucoup reprochent en effet au MIT de ne pas avoir pris parti pour un jeune homme risquant, lors de son futur procès programmé au mois d'avril 2013, jusqu'à 35 années de prison et 1 million de dollars d'amende.
débarque sans raison. Sortir prendre l'air ou faire un câlin avec une personne aimée ne vous aide pas à aller mieux. Seulement plus en colère d'être incapable de ressentir le bonheur qui semble envahir tout le monde autour de vous. Tout semble coloré par la tristesse".
Malade ou pas, il est difficile de croire que que le rôle joué par la justice américaine n'est pas pour quelque chose dans ce drame et si la pression judiciaire a contribué à la disparition d'un tel génie à qui l'on doit tant, nul doute que des dizaines, centaines voire milliers de petits Aaron Swartz en découleront dans les prochaines années. Car la vie a beau être injuste et cruelle, l'histoire de ce jeune homme plein de talent fait maintenant le tour de la planète.
Publié le 23 .01. 2013
AFP
Israël: affaibli, Netanyahu forcé à des concessions pour former le gouvernement
Benjamin Netanyahu, affaibli au lendemain des législatives en Israël, est le mieux placé pour former le prochain gouvernement mais il devra vraisemblablement s'allier avec le nouveau parti modéré Yesh Atid, le vainqueur inattendu des élections, au prix de concessions.
Cette alliance pourrait forcer le Premier ministre sortant à mettre la pédale douce sur la colonisation et à se rapprocher des Etats-Unis et de Barack Obama, selon les commentateurs.
M. Netanayhu, qui a fait part de son intention de former le "gouvernement le plus large possible", a commencé dès mardi soir des consultations téléphoniques avec les chefs de file des principaux partis.
"Je voudrais que Netanyahu forme un gouvernement d'union nationale, un gouvernement élargi face à la question iranienne, au printemps arabe et à l'hiver islamiste", a plaidé le vice Premier ministre Silvan Shalom. "Nous mènerons des négociations avec tous les partis pour voir comment former un tel gouvernement le plus rapidement possible", a promis M. Shalom, un dirigeant modéré du Likoud, le parti historique de la droite dirigé par M. Netanyahu.
Selon les chiffres de la commission centrale électorale, qui portent sur 99,5% des résultats, la coalition de droite et des religieux est à égalité avec le bloc du centre et de gauche, en intégrant à ce dernier les partis arabes qui, en général, restent en dehors des coalitions gouvernementales. Chacun des deux blocs compte 60 élus.
La liste commune formée par le Likoud de "Bibi" Netanyahu et le parti Israël Beiteinou de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman essuie un cuisant revers avec 31 sièges seulement, contre 42 ensemble dans le Parlement sortant.
En revanche, Yaïr Lapid, ex-journaliste vedette de la TV, a créé la sensation en faisant de Yesh Atid, qu'il a lancé il y a un an à peine, le deuxième parti d'Israël avec 19 députés, devant le Parti travailliste de Shelly Yachimovich (15 sièges).
"Il n'y aura aucun gouvernement raisonnable --c'est-à-dire aucun gouvernement que Netanyahu pourra diriger sans devenir un paria international-- sans Lapid. Il est donc devenu le joueur le plus important dans le système politique", prédit l'analyste Yossi Verter dans le quotidien Haaretz.
Négociations avec les Palestiniens
Parmi les autres partis considérés comme des "alliés naturels" de M. Netanyahu, le Foyer juif, la formation nationaliste religieuse représentant les colons, a 11 élus, le partis ultra-orthodoxe sépharade Shass 11 et l'autre parti religieux ashkénaze Judaïsme unifié de la Torah 7.
Le nouveau mouvement centriste de l'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, HaTnouha, qui a fait campagne pour la relance du processus de paix avec les Palestiniens, n'obtient que 6 sièges, le Meretz (gauche) 6 et les partis arabes 12. Kadima, l'ex-premier parti à la Knesset, s'effondre comme prévu avec 2 élus.
Le succès spectaculaire de Yesh Atid ("Il y a un avenir") représente une victoire des classes moyennes intéressées d'abord par les questions sociales et sociétales. Au premier rang des préoccupations de ce parti qui a fait de la laïcité un de ses chevaux de bataille, figure l'égalité face au service militaire, dont sont dispensés les religieux ultra-orthodoxes.
Yaïr Lapid, 49 ans, nouveau venu en politique devenu faiseur de roi, a lui aussi souhaité un gouvernement "le plus large possible".
"Nous avons des lignes claires, surtout sur le service militaire. Nous exigerons du Premier ministre des actes, pas seulement des slogans", a cependant expliqué à la radio Meïr Cohen, numéro 4 sur la liste de Yesh Atid. "Nous ne siègerons pas dans un gouvernement qui ne négociera pas avec les Palestiniens", a souligné M. Cohen.
"L'isolement dans laquelle Netanyahu et Lieberman ont conduit Israël a inquiété les électeurs, qui veulent de bonnes relations avec les Etats-Unis, sous le président Barack Obama, au lieu de logements supplémentaires dans les colonies et des menaces de guerre contre l'Iran", estime l'éditorial du Haaretz.
Publié le 23.01.2013
Reuters
Double enquêtes sur la fuite de mercaptan à Rouen
Une double enquête, judiciaire et administrative, devra déterminer les causes des rejets de gaz nauséabond par l'usine Lubrizol de Rouen et s'il y a eu mise en danger de la population lors de l'accident industriel, lundi.
La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a réaffirmé que les émanations de mercaptan, qui ont fait l'objet d'une première neutralisation dans la nuit, étaient sans danger pour les riverains compte tenu de leurs faibles doses.
Mais "c'est une situation parfaitement anormale qui aurait pu être évitée", a-t-elle déclaré à la sortie du conseil des ministres.
"C'est ce que l'enquête va permettre d'établir, de savoir précisément qu'elle en est l'origine et est-ce qu'il y a eu une faute ou est-ce qu'il y a eu négligence", a-t-elle ajouté.
L'enquête judiciaire, qui a débuté dès mardi, a été confiée à la section des recherches de la gendarmerie de Rouen, assistée de l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP).
Il s'agit d'une enquête sur la mise en danger éventuelle de la population par l'entreprise", a expliqué le procureur adjoint Jean-Claude Belot au Monde, daté de jeudi.
Le nuage de gaz mercaptan, que le gouvernement affirme sans danger à faible dose, a été ressenti dans la nuit de lundi à mardi jusque dans la région parisienne et sur la côte sud de l'Angleterre.
Une première opération visant à stopper le dégagement de gaz a commencé vers 01h00 dans la nuit de mardi à mercredi et d'autres se poursuivront les jours prochains.
LA NEUTRALISATION "SE PASSE BIEN"
"La neutralisation se passe bien, il n'y a plus de mercaptan autour de l'usine", a déclaré dans la matinée le préfet de Seine-Maritime Pierre-Henry Maccioni.
Les concentrations relevées mercredi matin sont inférieures aux seuils de détection aux abords de l'usine, ce qui permet aux 260 salariés des cinq usines avoisinantes de reprendre le travail, a précisé le directeur de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, Patrick Berg.
Pour l'instant, deux tonnes de la solution délétère ont été traitées sur un total de 36 tonnes. Mais "il va y avoir une montée en charge", prévient le préfet, qui estime que "les opérations vont prendre plusieurs jours".
Jugeant que cette opération prendrait "un certain temps", la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a pour sa part jugé qu'il valait mieux "prendre ce temps que de prendre des risques".