Le dogme des 3%?
Le dogme des 3%?
La règle européenne selon laquelle le déficit budgétaire ne peut excéder 3% du produit intérieur brut (PIB) qui a été inventée en 1994 par la France, selon l’économiste Guy Abeille qui en a été l'initiateur a été inventée "sur un coin de table" et "sans aucune réflexion théorique", refait parler d'elle !
La FRANCE vient en effet d'annoncer qu'elle ne pourrait tenir sa promesse de ramener le déficit à ce seuil avant 2 014 !
Alors qu'elle avait programmé de le ramener à ce seuil fin 2013 , cette nouvelle n'a surpris personne, et un renoncement qui n'est pas le premier , loin de là !
En 19 ans , la FRANCE n'a été "dans les clous" que 7 ans !
C'est un paradoxe: la FRANCE qui est à l'initiative de cette règle , partie des "critères de convergence" ou dit "de Maastricht" , était destiné à imposer une forme de cohérence entre États membres de l'Union , a été la première à ne pas la respecter et à encourir des sanctions financières ,qu'elle a toujours évitées .
Depuis 1 994 , Paris n'a été "dans les clous" de Maastricht qu'à 2 reprises : de 1997 à 2 001 , puis de 2005 à 2007 , aucune sous l'ère de Sarkozy ?
De 1 994 à 1 997, de 2002 à 2005 ,et depuis 2007 , soit douze années sur dix-neuf,la FRANCE s'est donc affranchie de la fameuse règle . En promettant à chaque fois à ses partenaires européens que des circonstances exceptionnelles justifiaient ces écarts , et en assurant toujours qu'elle fera toujours l'impossible pour revenir le plus rapidement possible à la fameuse barre !
Mais ce dogme des 3% a plusieurs vérités :
-la première est que cette improvisation de dernière minute n'avait jamais été analysée en profondeur et que nul n'avait conscience des problèmes majeurs qu'elle pouvait susciter entre tous les partenaires européens et en particulier entre les Pays du Nord et les Pays du Sud ,et surtout les conséquences graves qu'elle pouvait avoir sur l'appréciation des marchés de refinancement : la crise grecque est venue nous le faire savoir très vite !
-la deuxième vérité est que la subite apparition de la crise Grecque ,après une crise financière où la Planète financière a frôlé la crise systémique , a révélé ,au grand jour , que l'Euro , monnaie qui s'était affirmée comme la deuxième monnaie mondiale ,après le dollar , avait une FAILLE MAJEURE , une dichotomie béante entre les économies des 17 Pays de l'Euro , et que la surveillance des autorités de Bruxelles envers plusieurs Pays, dont la France a un degré moindre, avait été laxiste , extrêmement laxiste, le plus grand laxisme a été pour la Grèce,alors que tous les responsables européens et donc tous les fonctionnaires de haut niveau de Bruxelles savaient pertinemment que la Grèce avait été admise dans l'Euro ,pour des raisons subjectives , alors qu'elle ne remplissait aucunement les critères suffisants pour être admise dans l'Euro,uniquement une décision éminemment politique sans fondement sérieux !
La troisième vérité ,celle d'aujourd'hui , chez nous , en FRANCE, F. Hollande après avoir crier haut et fort qu'il n’accepterait pas ,en l'état , le pacte budgétaire ,accepté par N. Sarkozy, qui inscrivait dans le pacte européen un calendrier de désendettement intenable pour la plupart des Pays , dont bien entendu la FRANCE !
Après avoir affirmer qu'il n'accepterait pas ce pacte budgétaire , lors de la première réunion des Chefs d’État et des Chefs de Gouvernement , à Bruxelles , après son élection , il s'est rendu en rase campagne à genoux devant Mme Merkel ,en sauvant la face pour l'opinion sur un soi-disant pacte de croissance qui n'a jamais exister dans les faits !
Lui et son Gouvernement ont persisté dans ce "bluff" et laisser à croire à l'opinion française qu'il mettait en place un budget pour 2 013 qui nous permettrait de revenir à cette barre de 3% de déficit budgétaire , alors qu'il savait très bien lui et son Gouvernement que les mesures annoncées ne permettaient nullement de parvenir à cet objectif ,seule une croissance très forte aurait pu nous en approcher,mais la croissance 2 012 va être nulle ,donc influencer en baisse les recettes fiscales , celle de 2 013 ne sera guère plus brillante ,on le constate dans quasiment tous les Pays , quant aux réductions des dépenses publiques ,des tas de pistes ont été évoquées ,mais aucune de sérieuse et concrète !
Avec l’inflation , pas grâce à la croissance, le PIB de la France a passé ,pour la première fois,la barre des 2 000 milliards d'Euros ,donc 3% de déficit toléré par cette règle, nous amènerait à un déficit théorique de 60 milliards d'Euros, hors nous sommes aux environs de 80 à 90 milliards a ce jour, il nous faudrait trouver dons 20 à 30 milliards d'Euros pour respecter les 3% ,dans la situation économique et financière du Pays c'est impossible ,et sans tenir compte d'une probable hausse du taux de refinancement par les marchés !
Jacques PETIT