Il y a 50 ans, l’exode des Juifs d’Algérie
Colloque: il y a 50 ans, l’exode des Juifs d’Algérie
Les Juifs d’Algérie, du dhimmi au citoyen français, une histoire de ruptures.
« Une généalogie judéo franco maghrébine n’éclaire pas tout… Mais être franco-maghrébin, l’être comme moi ce n’est pas… un surcroît ou une richesse d’identités, d’attributs ou de noms. Cela trahirait plutôt, d’abord, un trouble de l’identité. » J. Derrida
Programme
13h30 : Ouverture
Par Franklin Rausky, maître de conférences à l’Université de Strasbourg
13h45 : Rappels historiques et sociologiques
Par Joëlle Allouche-Benayoun, psycho-sociologue, CNRS
(GSRL),Professeur à l’Institut Elie Wiesel(Paris)
14h15 : Table-ronde 1
Regards sur les Juifs d’Algérie pendant la période coloniale
• Les Juifs de Constantine au moment de la conquête
Par Philippe Danan, ingénieur, docteur en histoire
(auteur de « les Juifs d’Alger au moment de la conquête »)
• Rabbins de France, rabbins d’Algérie face à la « régénération » des Juifs d’Algérie
Par Valérie Assan, agrégée de lettres, docteur en histoire
• L’antijudaïsme des Européens en Algérie pendant la période
française : une question de longue durée (XIXème-XXème siècles)
Par Geneviève Dermenjian, docteur en histoire, HDR, université de
Provence
15h45 : Table ronde 2
Les Juifs d’Algérie et la période contemporaine • Juifs d’Algérie en France (entre deux guerres et seconde guerre mondiale)
Par Jean Laloum, chercheur CNRS (GSRL)
• L’Abrogation du décret Crémieux en 1940 et les avatars
de son rétablissement en 1943: tournant ou accident ?
Par Denis Charbit, Professeur, département de sciences politiques,
Université ouverte d’Israël, Raanana
• l’Aliya des Juifs d’Algérie en Israël
Par Eliezer ben Raphael, Professeur émérite, Université de Tel Aviv
17h15 : Pause
17h30 : Table ronde 3
la Mémoire des Juifs d’Algérie en Algérie (1)
• Le cimetière Saint-Eugène: un lieu de mémoire
Par Jean-Paul Durand, universitaire, administrateur du Cercle de
Généalogie Juive
• Se souvient-on des Juifs en Algérie?
Collectif d’universitaires algériens
18h30 : Table ronde 4
la Mémoire des Juifs d’Algérie en Algérie (2)
• Extraits du film: Algérie, les mots à ne pas dire
Suivi d’un débat avec le réalisateur : Jean-Pierre Lledo
19h30 : Conclusions
Par René-Samuel Sirat, Grand Rabbin, agrégé des Universités
Pendant toute la journée: stand avec vente des ouvrages sur les Juifs d’Algérie, + CD musique (Raymond, Lili Boniche, Blond Blond, etc…)
P.A.F. > 10 € (Entrée libre pour les étudiants inscrits à l’Institut Elie Wiesel en 2012-2013,
pour les chercheurs du GSRL et pour les doctorants et post-doctorants GSRL/EPHE, sur présentation de leur carte)
Responsable scientifique du colloque :
Joëlle Allouche-Benayoun, CGRL-CSRL
Juillet 1830 : premiers contacts près d’Alger de quelques Juifs avec l’armée française. Juillet 1962 : plus de 90 % des Français d’Algérie de confession juive quittent définitivement l’Algérie pour la France.
Entre ces deux dates, les Juifs d’Algérie ont progressivement refoulé leur identité berbéro-arabe, identité d’homme humilié et infériorisé, pour adopter l’identité française, symbole de celle d’homme libre et libéré qui coexistera avec leur identité religieuse, de plus en plus cantonnée à la sphère privée.
Aujourd’hui en France, la mémoire de ceux qui parlent fait revivre leurs identités plurielles : citoyens français, ils revendiquent leur judéité, inscrite dans la sphère séfarade, imprégnée de culture berbéro-arabe (qui leur fait aimer et perpétuer en France la cuisine, la musique, les danses de leur pays natal), et partagent avec les pieds noirs leurs émotions pour l’Algérie idéalisée du passé.
La transformation de plus en plus souhaitée et revendiquée des juifs indigènes en citoyens français sera l’aboutissement d’un processus qui débuta dès la conquête de 1830, et le résultat d’enjeux multiples : politiques, juridiques, idéologiques, de la part du colonisateur, mais aussi de la part des élites juives de France et d’Algérie.
La constitution et l’intériorisation forte de l’identité française chez les Juifs d’Algérie furent possibles grâce à deux Institutions qui donnèrent son assise à la République : l’Armée et l’Ecole. Mais ces institutions n’ont pleinement atteint leurs objectifs que parce qu’elles furent efficacement relayées par des rabbins, quelques uns d’exception parmi le rabbinat d’Algérie, pour la plupart des autres venus de France dès la première décennie de la conquête, par les consistoires mis en place dès 18471 et par le milieu familial.
Spectateurs pour la majorité d’entre eux de leur devenir, objets de multiples enquêtes de la part des gouvernements français, recensés, enregistrés obligatoirement à l’Etat civil 2, dotés de consistoires sur le modèle français, les Juifs d’Algérie, progressivement sécularisés par l’école française, où vont filles et garçons, et par l’armée, en contact avec la société française, vont rapidement être des acteurs conscients de leur propre acculturation.
1. Suite à l’ordonnance de novembre 1845
2 Essentiellement jusqu’en 1870, pour les naissances et les décès
Dimanche 18 novembre 2012 à A l’Institut Elie Wiesel
Etablissement d’Enseignement Supérieur Libre
119 rue La Fayette 75010 Paris -_
01.53.20.52.61 – This e-mail address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it
Inscription sur : http://www.weezevent.com/journee-les-juifs-dalgerie