à lucie
Merci Lucie pour cet argumentaire serré. Commentaires :
Je ne dirai pas que "nous sommes devenus pacifistes" qui supposerait une volonté, ou du moins une claire conscience de nos choix ; je pense qu'il s'agit d'un abandon de volonté par négligence et laisser aller.... Trop de calories, au sens large bien sûr, brisent les volontés et les esprits. Ces mêmes calories, provoquent également la maladie d'Alzeihmer : la mémoire sur les effets des guerres s'estompe et nous n'en connaissons plus que les opérations "chirurgicales" d'ici et de là. Privées de sens, au mieux ou au pire, c'est selon, nous les percevons comme étant guidées par des intérêts privés. Ces calories qui contribuent à ramollir : "Ca se passe si loin de nous..."
Mais "devenus pacifistes" ou "ramollis", j'en conviens, ce n'est qu'une autre manière de dire les choses qui ne change pas grand chose sur le fond :les démocraties européennes se sont affaiblies, gauches comprises, mais pas seulement les gauches. .. donc pas de fixation là dessus. La volonté de combattre ne saurait signifier qu'un camp ou un autre n'est pas concerné par "l'instillation pacifiste". Il est de bonnes raisons de ne pas combattre car il y a de mauvais combats.
Ceci m'évoque le film de Spielberg qui comme toujours chez lui, me laisse un goût amer. Ce film, "Il faut sauver le soldat Ryan" laisse échapper une magnifique occasion d'affirmer qu'il existe des combats justes qui valent qu'on s'y engage. Il laisse penser au détour de quelques propos des protagonistes que la guerre en soi, ontologiquement comme on dit en langage savant, est absurde, privée de sens. Révoltant ! Cette guerre fut absurde, oui. Mais la réponse à l'agression elle était nécessaire et juste ! Peut être sont ce ces propos lénifiants assénés par bien pensance qui contribuent également à ce ramollissement que vous nommez pacifisme...
Seconde réflexion en lisant votre chronique. Il me laisse penser qu'il n'existe pas d'alternative à l'actuelle politique intérieure israëlienne. Une politique qui augurerait d'une autre approche extérieure.... C'est assez désespérant de penser qu'il n'y a qu'un objectif pour une nation et qu'il n'y a qu'une seule manière de l'atteindre en raison du monde extérieur menaçant... C'est très loin de la façon dont je me représente une démocratie, qu'elle soit d'ici ou là bas. Par analogie opportuniste, ça me fait penser à notre cher Président qui nous dit qu'on ne agir autrement que de la manière dont il mène le pays depuis cinq ans. C'est un vieux procédé que nous connaissons tous et que j'appelle depuis des lustres le "pôle répulsif constituant". Ou bouc émissarisation de l'extérieur (mais ça peut aussi être l'intérieur... ou les deux, on a connu ça...) : "On sait qu'il y a de des acteurs qui veulent notre perte, il n'est qu'un chemin pour s'en protéger. Suivez moi... tous les autres sont des ramollos ou des inconscients (ou des ennemis faux nez ? cinquième colonne ?)". Ceci a donné le Patriot act...
En fait, ce qu'on nous dit est, ici et là bas : "Nous ne pouvons rien changer au monde, alors à ce que je fais, il n'est pas d'autre voie".
Ici et là bas, il faut exiger que le politique nous propose d'autre option que celle de l'impasse, voire la catastrophe, simplement repoussée à plus tard... Fermement, lucidement mais sans aveuglement.
Ou alors, passons nous du politique !
J'y reviendrai...