Procrastination : pourquoi sommes-nous toujours plus nombreux à tout remettre au lendemain ?
95% de la population mondiale serait atteinte de procrastination. Education, manque de confiance en soi, perfectionnisme... d'où vient cette tendance à tout remettre au lendemain ?
Repousser, remettre au lendemain : la procrastination est un phénomène de plus en plus connu, qui semble toucher une part grandissante de la population. Ce n'est pas qu'une impression, selon le spécialiste Piers Steel : "à l'époque d'Internet, des jeux vidéos et des réseaux sociaux, il est plus difficile que jamais de rester concentré à sa tâche et d'éviter les distractions", a-t-il expliqué à Inside Higher Ed.
Professeur à la Haskayne School of Business de l'Université de Calgary, Piers Steel a mené une large recherche a ce sujet et a abouti à une estimation inquiétante : 95% de la population mondiale serait victime de procrastination un jour ou l'autre. Et selon le professeur Joseph Ferrari de l'Université de DePaul à Chicago, 20% de la population mondiale est atteinte de procrastination chronique. D'après ce spécialiste, il ne s'agit pas d'un problème de gestion du temps : les personnes qui sont sujettes à ce phénomène savent parfaitement évaluer les délais. Simplement, elles choisissent de ne pas les respecter. Il s'agirait selon lui davantage d'un problème de self-contrôle et d'autorégulation. D'ailleurs, les procrastinateurs ont aussi tendance à boire davantage d'alcool que la moyenne, ce qui est un signe de manque d'autorégulation.
Dans Psychology Today, Ferrari explique également que la procrastination trouve sa source dans l'éducation. C'est un phénomène acquis et non inné, qui trouve souvent son origine dans une éducation autoritaire. Un père dur et enclin au contrôle provoquerait chez ses enfants une difficulté à se réguler, "à internaliser leurs propres intentions et donc à apprendre à agir sur elles". Par Atlantico.fr
Le nombre de chômeurs explose en juillet et frise les 3 millions
L'explosion en juillet du nombre de demandeurs d'emploi, hausse la plus élevée depuis trois ans, montre que la France "s'enfonce dans une crise durable", selon les experts, avec quasiment 3 millions de chômeurs sans aucune activité en métropole.
Avec 41.300 inscrits de plus en un mois à Pôle emploi dans la catégorie A (sans aucune activité), il s'agit d'une poussée inégalée depuis le printemps 2009 et du 15e mois de hausse depuis que le chômage a recommencé à augmenter, en mai 2011.
A ce rythme, la barre symbolique des 3 millions de demandeurs d'emploi en métropole, déjà dépassée si l'on intègre l'Outre-mer (3,232 millions), sera franchie le mois prochain. Il faut remonter à juin 1999 pour retrouver de tels niveaux.
Cette aggravation est "hélas sans surprise", a commenté le ministère du Travail, et "renforce la détermination du gouvernement à agir simultanément sur deux fronts": "à court terme" et "de manière plus structurelle par l'engagement de réformes négociées de relance de l'emploi".
Parmi les mesures "d'urgence", le ministère rappelle les 80.000 contrats aidés supplémentaires débloqués pour le second semestre et le projet de créer 150.000 emplois d'avenir pour les jeunes non qualifiés, qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres.
L'augmentation de juillet accuse "un rythme deux fois plus élevé que celui connu en moyenne depuis un an", souligne Hervé Boulhol, économiste à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle montre "que l'activité est au point mort depuis neuf mois", avec une économie qui "a détruit des emplois au 2e trimestre", et 11.700 postes perdus dans les secteurs marchands (Insee).
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en métropole atteignait fin juillet 2,987 millions de personnes (+1,4% en un mois), 4,453 millions en incluant ceux des catégories B et C exerçant une activité réduite (+58.300 en un mois, +1,3%).
1,7 million de chômeurs de longue durée
Sur un an, la hausse est de 8,5% pour la catégorie A. Les 22 régions sont touchées, spécialement la Bretagne (+12,2%).
Les entrées à Pôle emploi "augmentent de façon significative depuis deux mois", avec "une nouvelle accélération des fins de CDD", relève Philippe Waechter, économiste chez Natixis.
En même temps, le nombre de ceux qui sortent des listes après avoir repris un poste "baisse de 6%, à des niveaux pas vus depuis début 2009", ajoute Marion Cochard, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Une tendance "à mettre en lien avec le nombre d'offres collectées par Pôle emploi qui baisse de 7,8% en un mois", ajoute-t-elle. Elle montre "que la France s'enfonce dans une crise durable".
Quand la conjoncture se dégrade ainsi, "il faut utiliser les emplois aidés pour amortir le choc", estime Mme Cochard, "notamment pour les jeunes peu qualifiés et les chômeurs de très longue durée".
Ces catégories ont été particulièrement affectées en juillet. Les chômeurs de longue durée tout d'abord: 1,7 million d'inscrits (catégories A, B et C) depuis plus d'un an dont 468.500 depuis plus de trois ans (+1,9% en un mois, 22% en un an pour ceux-là).
Les moins de 25 ans paient un lourd tribu, avec 10.000 jeunes venus grossir les rangs de Pôle emploi toutes catégories confondues (+1,4% en un mois, +6,7% en un an).
Les seniors aussi. En hausse depuis février, leur nombre a augmenté de 1,8% en un mois (+15,3% en un an), soit 932.300 personnes.
Pour toutes les personnes éloignées de l'emploi, les contrats aidés "sont une réponse, directe, immédiate mais qui ne résout pas le problème à moyen terme", estime M. Boulhol, de l'OCDE.
L'Insee prévoit une poursuite de la dégradation avec un taux de chômage à 9,9% en métropole fin 2012 (10,3% Dom compris).
Par Sylvie HUSSON | AFP