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La carte des futures « zones touristiques internationales » (ZTI), dans lesquelles les magasins pourront ouvrir tous les dimanches et également le soir jusqu’à minuit, se dessine. Une disposition prévue par la loi Macron, adoptée au début d’août. Le ministère de l’économie, qui avait donc la charge de définir ces zones, a transmis un projet de décret « pour avis aux élus locaux, aux syndicats et aux organisations professionnelles concernées à la veille du week-end du 15 août », rapporte Le Parisiendans son édition du 19 août.Si le ministère avait jusqu’ici évoqué la possibilité de créer quatre ZTI à Paris, le projet transmis aux différents acteurs en compte finalement douze, auxquelles il faudra ajouter les six grandes gares parisiennes. Bercy propose également la création de trois autres zones, à Cannes, à Nice et à Deauville.Actuellement, il existe sept zones à Paris, classées en « zone touristique municipale » et donc définies par la Mairie. « Essentiellement des rues, comme les Champs-Elysées, par exemple,rappelait Claude Boulle, président exécutif de l’Union du grand commerce de centre-ville (UCV), au Monde en juillet.« Nous voudrions passer d’une notion de “corridor touristique” à une notion de “zone”, comme à Londres ou à Barcelone, où l’on retrouve un territoire urbain complet, de manière à éviter les confettis dispersés. »Lire aussi : Loi Macron : les futures zones touristiques internationales attisent les convoitisesDans les nouvelles zones prévues par Bercy, on trouve d’abord les secteurs touristiques incontournables comme les Champs-Elysées, Montmartre, le boulevard Haussmann ou encore le quartier de Saint-Germain. Le choix de certaines zones pourrait trahir une conception très commerciale du tourisme de Bercy.Parmi les futures ZTI, on compte ainsi un nombre considérable de centres commerciaux — celui de Beaugrenelle, dans le 15e arrondissement ; la dalle des Olympiades, zone dans laquelle se trouve le centre Italie 2, dans le 13e ; ou encore les Halles, dans le 1er.Un non-sens pour le Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris (CLIC-P), qui rassemble la CGT, SUD, l’UNSA et la CFDT, qui considère que « le projet Macron a pour objectif la généralisation du travail du dimanche dans le commerce, le tourisme international ne constituant qu’un artifice de communication ». Ces projets vont « bien au-delà des périmètres de fortes fréquentations touristiques internationales qui ont servi de prétexte à l’élaboration de la loi »« Heureux hasard ou simple logique urbaine »,écrit Libération :« Les ZTI et gares sélectionnées englobent tous les magasins Fnac de Paris, grâce à un long passage avenue des Ternes, une traversée de la Seine jusque dans la cour Saint-Emilion ou un long détour vers le centre commercial Italie 2. »Le CLIC-P dénonce d’ailleurs un contournement d’un amendement proposé par le Sénat, et reprenant une demande d’Alexandre Bompard, PDG de la Fnac, qui réclamait une dérogation pour que les « commerces de détail de biens culturels » puissent ouvrir le dimanche.Bien que la mesure n’ait finalement pas été retenue lors du vote au Parlement, les magasins Fnac pourront bien rester ouverts le dimanche et le soir jusqu’à minuit, si la cartographie des nouvelles zones proposée par Bercy reste en l’état. Le CLIC-P voit dans cet élément la confirmation que ce texte de loi avait « pour objectif la généralisation du travail du dimanche dans le commerce, le tourisme international ne constituant qu’un artifice de communication. »Un argumentaire évidemment rejeté par le ministère de l’économie. « Il ne s’agit en aucun cas de la généralisation de l’ouverture des commerces le dimanche, puisque ces zones proposées correspondent seulement à 6 % de la surface de la capitale », a réagi le cabinet du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, dans une déclaration à l’AFP. Selon ce porte-parole, toutes les zones retenues correspondent à des zones de transport important, avec une forte présence hôtelière et des monuments qui contribuent à la fréquentation touristique de Paris.Lire la suite