Le tango Argentin
Sensuel et magistral à la fois
«A tomber à la renverse !»
Le «tango» est une danse sociale et un genre musical rioplatense (c'est-à-dire du Rio de la Plata soit Bueno Aires et Rosario en Argentine et Montevideo en Urugay), né à la fin du xixe siècle.
Comme forme rythmique, il désigne le plus souvent une mesure à deux ou quatre temps plutôt marqués, mais avec un vaste éventail de tempos et de styles rythmiques très différents selon les époques et les orchestres.
Sensual tango - La Cumparsita
Le tango comme genre musical englobe quant à lui trois formes musicales rioplatense sur lesquelles se dansent traditionnellement les pas du tango : tangos, milongas et valses. Le bandonéon, intégré au sein des orchestres de tango, composés majoritairement d’instruments à cordes, est traditionnellement l'instrument phare du tango.
Le tango est une danse de bal qui se danse à deux. C'est une danse d'improvisation, au sens où les pas ne sont pas prévus à l'avance pour être répétés séquentiellement, mais où les deux partenaires marchent ensemble vers une direction impromptue à chaque instant. Un partenaire (traditionnellement l'homme) guide l'autre, qui suit en laissant aller naturellement son poids dans la marche, sans chercher à deviner les pas.
Gotan Project - Santa Maria
(Argentine Tango)
L’histoire d’une passion
Le terme tango, à l’étymologie incertaine, est originaire de la communauté noire d'Amérique latine issue de l’escavage, et a connu divers sens au sein de cette communauté au cours des siècles, dont l'un des tout premiers fut celui-ci : tango : « Endroit où le négrier parquait les esclaves avant l'embarquement.
Le Río de la Plata à la fin du xixe siècle : Un Grand Melting-Pot
Selon un amusant proverbe : « Les Mexicains descendent des Aztèques, Les Péruviens descendent des Incas, et les Argentins descendent… du bateau. »
Alors que pendant tout le XIX° siècle, le Rio de la Plata, ne connaît qu'un assez lent développement, celui-ci s'accélère à la fin du siècle, avec la mise en place du commerce agro-alimentaire transatlantique avec l’Europe : viande réfrigérée et congelée venant de l’élevage extensif, et aussi des céréales.
Le Río de la Plata va devenir alors le deuxième plus grand port d’immigration d'Amérique, après New York. Les nouveaux immigrants viennent de toute l'Europe : Italiens, (une relative majorité d'immigrants étaient Italiens), Espagnoles, Français, Allemands, Polonais, Russes, Ukrainiens, etc. Michel Plisson décrit une rue populaire de Buenos Aires au début du siècle :
Les origines noires du tango
La communauté noire issue de l’esclavage représente un poids important dans la société portègne du Rio de la Plata, tout au long du xixe siècle et jusqu'au début du xxe siècle. La fin du régime de Jean Manuel de Rosas en 1852, régime qui lui était favorable, marque le début du lent déclin de cette population noire dans le Rio de la Plata, jusqu'à sa quasi-disparition de l’Argentine dans le début du xxe siècle. (Cette disparition questionne les historiens : guerres dont les bataillons seront composés d'esclaves noirs et dont peu reviendront, épidémies, rejet croissant des noirs dans la société, métissage, etc.) Les musiques et les danses de cette communauté noire constitueront l'un des piliers fondamentaux de la genèse du tango.
Premièrement, le terme lui-même, tango, qui circule depuis longtemps dans toute l'Amérique atlantique, du Golf du Mexique au Rio de la Plata, est incontestablement d'origine noire. Le terme connaîtra différents sens, qui tous, sont marqués du sceau de l'esclavage, des Noirs et de l’Afrique.
Scène de candombe à Montevideo,
eau-forte des années 1870.
- En langue Kongo, il signifierait « lieu fermé », lieu dans lequel il faut être initié pour entrer et où se pratiquent des rituels et les tambours. Par antonomase, le terme aurait ensuite désigné les tambours eux-mêmes, puis la musique produite par ces tambours.
- Le négrier appelait tango l'endroit où il parquait les esclaves avant l'embarquement. Plus tard, en Amérique, on appela tango le lieu où on les vendait. Divers sens apparaissent ensuite, comme: le lieu clos où l'on entreposait les tambours, puis enfin: Bailes de tangos : les danses et les jeux de tambours des noirs.
- En 1788, une autorité de Buenos Aires considère scandaleux « que l'on ait permis depuis quelques années jusqu'à nos jours, à la multitude de Noirs libres et esclaves qui vivent dans cette ville, de se réunir pour faire leurs tambos et danses à l'extérieur de la ville, contrevenant aux lois divines et humaines » (Novati).
- À Montevideo en 1806, la municipalité s'énerve contre les "tambos bailes de Negros", "los Negros con el tango", et en 1816, à plusieurs reprises : « Se prohiban dentro de la ciudad los bayles conocidos por el nombre de tangos 2.
Mais, avant la fin du XIX° siècle, le tango ne renvoie pas encore à une forme musicale ou dansée définie, mais à des musiques et des danses très diverses, plus au moins ritualisées, pratiquées par les populations d'origine noire.
Au tournant du siècle, dans le Rio de la Plata, les danses de salon venues d’Europe, mazurkas, scottishs, valses… subissent l'influence des Noirs. Danses de Blancs, danses de Noirs, habaneras, s'influencent et s'imitent mutuellement.
Parmi elles, Il y a la milonga, qui appartient à cette catégorie de termes au contenu incertain (le terme est aussi d'origine africaine), et qui est aussi à l'origine du tango et dont l'origine se confond avec celui-ci. (Beaucoup d'œuvres intitulées milongas seront rebaptisées plus tard tangos) R. Lynch Ventura écrit à propos de la forme dansée : « Ce sont les compadritos de la ville qui la dansent; ils l'ont inventée pour se moquer des danses que pratiquent les Noirs dans leurs bals. Elle a la même mesure que le tambour du Candombe. » (mesure: double croche/ croche/ double croche/ croche/ croche/)
Le tempo et le rythmes des tangos joués (mais aussi des milongas et des valses) se ré-accélère un peu (globalement), et se diversifie considérablement. Parmi les chefs d'orchestres les plus populaires de l'âge d'or, Anibal Troilo et Osvaldo Pugliese sont unanimement appréciés par les danseurs.
- On recense à la fin des années 1940, près de 600 orchestres de tango tournant à plein régime à travers l'Argentine, avec une concentration d'activité sur le grand Buenos Aires (qui compte 5 millions d'habitants au milieu des années 1940).
- Gustavo Beytelmann, pianiste et compositeur, raconte que le village de son enfance, Venato Tuerto, comptait à l'époque une demi-douzaine d'orchestres tipica, pour moins de 7 000 habitants.
- Les clubs sportifs ouvrent leurs terrains, de football, de basket-ball, aux danseurs : Pujol décrit la piste couverte de Boca Juniors accueillant, en 1941, 15 000 couples.
Apprendre à danser le tango
http://www.youtube.com/watch?v=d7vPfNGmEUw
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Selon certains collectionneurs de tango, le nombre des enregistrements de Francisco Canaro en tant que chefs d'orchestre - entre les différents orchestres qu'il dirigeait simultanément (Tipica, Quinteto Pirincho) - dépasserait celui de Duke Ellington, ce qui ferait de lui l'artiste ayant enregistré le plus de disques au monde de tous les temps. (des milliers d'enregistrement réalisés des années 1910 aux années 1950)
Le tango se danse à tous les âges, et les maestros de tango se produisent la plupart du temps jusqu'à leur mort. On raconte même, qu'à Buenos Aires, un danseur très âgé s'économisait de marcher et restait en fauteuil roulant, ne se levant que sur la piste du bal pour danser.
Il n'existe pas de pas ou séquence conventionnelle qu'il faudrait reproduire, ou apprendre par cœur. Le « pas de base », dit « salida », est enseigné aux débutants car il a des vertus pédagogiques, mais il est rarement pratiqué en bal : un danseur qui guide sa partenaire n'a pas de raison d'effectuer cette séquence particulière, et il apprend à se déplacer sur la piste sans penser aux pas. Les pas ne forment pas des séquences. Chaque danseur danse selon son propre ressenti. Il n'y a pas, et il n'y a pas lieu d'avoir, d'« école » de tango proprement dite. Deux personnes ayant suivi les mêmes cours, pourront avoir des styles très différents.
Bien qu'il soit une danse d'improvisation, le tango et la milonga au fil de leur histoire sont devenus des danses très structurées. Il n'y a pas de figures mais plutôt des éléments techniques qui portent des noms, et une technique qu'il faut apprendre afin de pouvoir danser au gré de l'interpretation et de façon fluide par la suite, en compagnie du partenaire. Quelques mots suffisent à illustrer le propos: abanico, gancho, boleo, sentada, corridita, traspie, finta, aguja, lapiz, ochos, caminata, base cruzada, ocho cortado, punteo, barrida, bicicleta, enlazado, enrosque… sont autant d'éléments techniques qui peuvent être mélangées au gré de l'imagination des danseurs. C'est donc une technique très structurée, de même que les comportements en milonga, même si de nos jours cette structure souffre de nombreuses libertés. Ces éléments techniques peuvent être pratiqués différemment selon les styles, et c'est là une autre source de richesse du tango: Styles orillero, salon, fantasia, milonguero, canyengue… L'essentiel du tango dansé reste cependant dans l'abrazo, c'est-à-dire la façon de se tenir embrassés et d'évoluer à la fois en harmonie et avec énergie, personnalité et fantaisie. À travers l'abrazo qui transmet l'énergie d'un partenaire à l'autre, c'est l'homme qui propose au travers de marques définies « le terme exact est marcar » et sa partenaire dispose… le guidage est donc le travail de l'homme, même s'il est impossible de tout guider à proprement parler.
Elsa Loupiana
Hommes dansant le tango dans une rue de Buenos Aires, pour s'entraîner avant d'aller au bal.
recherche web, source Wiki – Google – Centre culturel Argentin.
Videos:
Antonio Banderas dancing tango in Take the Lead
Démonstration de tango argentin
Sexy Passionate Nuevo Tango Performance