La solution des éoliennes flottantes
Les industriels et les écologistes ne sont pas encore d'accord sur l'intérêt des éoliennes de nouvelle génération au regard du bilan carbone/matières premières qu'elles présentent par rapport à d'autres sources d'énergie renouvelables. Mais il est quasi certain cependant que de plus en plus de pays encourageront leur mise en place. Il est donc intéressant de rechercher les solutions les plus avantageuses compte tenu des critères généralement admis pour déterminer ce que l'on nomme le «mix» énergétique.
Pour les pays disposant d'accès à des mers suffisamment profondes, comme c'est le cas généralement en Europe, il apparaît que la solution des éoliennes flottantes amarrées à des bouées représente une option préférable à celle des éoliennes sur plateformes implantées dans des eaux littorales. Elles peuvent être situées relativement loin des côtes, dans des zones où les vents sont forts et réguliers, à l'écart des eaux très fréquentées. Elles peuvent par ailleurs être montées à terre avant d'être remorquées sur place. Le cas échéant, elles peuvent être déplacées ou ramenées à terre pour maintenance.
La plus accomplie de telles éoliennes-bouées semble être le modèle Hywind conçu par la firme norvégienne Statoil. Il s'agit d'un modèle encore susceptible de nombreuses améliorations, mais qui paraît d'ores et déjà très performant. La tour émergée est de 65m, le diamètre du rotor de 80m et le flotteur immergé de 100m. L'ensemble, même soumis à des vents forts n'oscille que de quelques degrés au sommet. Il est mouillé à 8 miles depuis fin 2009 au large de l'ile de Karmoy, à l'ouest de Stavanger. La puissance produite est de 50% de la puissance potentielle qui est de 2,3 megawatts. Son poids est de 200 t. Rappelons que l'EPR de Areva est prévue pour délivrer 1.600 megawats.
Statoil envisage après 2 années d'essais de proposer des turbines moitié moins lourdes, sensiblement moins coûteuses et développant 5 megawatts. Des fermes de 15 megawatts seraient rentables pour des pays tels que l'Espagne, le Portugal et le Japon. Pour la Grande Bretagne qui compte réaliser 25% de son mix énergétique avec l'éolien, le nombre de turbines à installer sera considérable. Tout ne pourra pas être confié à des éoliennes à terre ou sur des plates-formes continentales. La solution des bouées au large s'imposera.
Pour en savoir plus
http://www.goodideas.statoil.com