Le social dévoyé? Avant l’heure des annonces …
Le social dévoyé?
Avant l’heure des annonces …
Par Yves Barou
Le social souvent oublié (voir chronique précédente) s’invite dans la campagne présidentielle en particulier du fait des entreprises en difficulté (la liste est malheureusement longue) et des plans de licenciements.
Le social souvent oublié (voir chronique précédente) s’invite dans la campagne présidentielle en particulier du fait des entreprises en difficulté (la liste est malheureusement longue) et des plans de licenciements.
Pour le sommet social du 18 janvier, le gouvernement annonce une surprise et parallèlement François Hollande consulte les partenaires sociaux. La Gauche comme la Droite se ré intéressent au social, et c’est bien !
Les sujets ne manquent pas : le plus important d’entre eux, bien évidemment, est celui de l’emploi, emploi des jeunes et emplois menacés.
Dans une période où l ‘exemple de l’Allemagne est régulièrement cité, il serait judicieux de s’inspirer de ce pays en matière d’emploi. L’emploi n’y est en effet pas considéré comme la première variable d’ajustement, mais plutôt comme l’objectif commun.
Nombre d’entreprises sont passées à travers de périodes de fortes baisses d’activité en préservant l’emploi en jouant sur la durée du travail, par le chômage partiel, ou la formation. Ce faisant elles ressortent à chaque fois plus fortes en ayant gardés toutes leurs compétences et en ayant consolidé la culture d’entreprise.
Mais, cela ne fonctionne que grâce au dialogue social basé sur la confiance qui demande du temps pour se construire…
Ce temps du dialogue n’est à vrai dire pas compatible avec celui des annonces tonitruantes et de la politique spectacle.
Ce dialogue est encore moins compatible avec les provocations et l’absence de propositions réelles de l’extrême droite dans ce domaine.
Il faut le dire clairement l’extrême droite est étrangère à l’histoire sociale française et européenne.
Les tentatives de création de « syndicats jaunes », de provocations ou d’infiltrations rappellent les heures les plus noires de l’histoire européenne.
C’est pourquoi aujourd’hui ce courant politique n’est pas le bienvenu dans les entreprises en difficulté.
En attisant le désespoir et la haine, il complique singulièrement la tâche de tous ceux qui, même s’ils ne sont pas d’accord sur les propositions, cherchent par le dialogue à trouver des solutions réalistes et responsables.
Mais, cela n’est pas étonnant puisque l’extrême droite se nourrit de la crise plutôt qu’elle ne cherche à en juguler les effets. Sa manière même de tenter de parler du social et de le dévoyer, prouve qu’elle n’a pas changé.
Mais, revenons à l’essentiel.
L’essentiel, c’est qu’après les présidentielles, le gouvernement devra ouvrir une grande négociation sur l’emploi avec l’ensemble des partenaires sociaux.
Et ce sera l’heure des choix collectifs. A suivre donc, très bientôt, à peine quelques jours, et nous saurons enfin comment procéder, négocier, mettre en place, avancer… voire résister…
Yves Barou
Fondateur et Président du Cercle des DRH Européens.
Depuis 2010, conseiller social : responsable du déploiement de la démarche ISR au sein du FSI tant pour intégrer cette dimension au moment de l’investissement que être catalyseur de démarche de progrès.
Ancien élève de l’école Polytechnique et Doctorat d’Etat et Sciences Economiques.
Professeur associé à HEC et auteur de plusieurs ouvrages d’économie
1998-2000 : Directeur adjoint du Ministre des Affaires sociales, Martine Aubry, en charge de l’emploi, de la formation sociale
1984-1998 : Cadre dirigeant à Rhône Poulenc (Directeur R&D, Directeur région Afrique, DRH de Rhône Poulenc Rorer - Aventis basé aux Etats-Unis
1981-1984 : Chargé de mission auprès du ministre des affaires Sociales, Pierre Bérégovoy
1970-1981 Economiste au Ministère des Finances