Angela Merkel
Dernier rempart et salvatrice de l’Europe ?
Merkel : "La Shoah emplit les Allemands de honte"
Je m'incline devant les victimes", a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel au Parlement israélien, concluant une visite destinée à marquer le soutien de l'Allemagne à l'Etat d'Israël. (Récit : P. Paccard)
Après s’être engagée et investie, exposée sans parcimonie sur tous les secteurs dangereux de la planète, son discours devant le parlement israélien fut un challenge dangereux qu’elle emporta par sa sincérité, Angela Merkel porte aujourd’hui l’Europe à bout de bras. La France évidemment, qu’elle appelle au secours, avec l’énergie de ceux qui savent « voir » et qui désespèrent devant la cécité des autres.
Angela Merkel, femme politique d’envergure comparable dans sa puissance à Margaret Thatcher, Golda Meir et la toute nouvelle Marine Le Pen, résiste, j’ai envie de dire comme une femme, contre l’adversité et les forces politiques perverties, pour une vision sociale et humaniste du monde qu’elle porte en elle et qu’elle a décidé de transmettre. L’économie est le support nécessaire à sa vision, parce que lorsque les hommes ont faim, ils se battent, et elle Angela Merkel, issue d’un monde déchiré par le communisme et le nazisme, sait ce que sont la misère, l’exclusion, le totalitarisme, les idéologies extrêmes et ce qu’ils génèrent de violences et de souffrances, de détresses.
On peut être en accord avec ses idées ou pas, mais on ne peut lui dénier l’intelligence, le charisme, la volonté de bien faire, l’absence d’ego, l’envie d’un monde meilleur. Ce sont ces paramètres-là qui la révèlent, la porte et l’ont amenée à essayer de conclure des accords transatlantiques, à s’exprimer en Israël, devant le parlement, un discours bouleversant pour chaque citoyen du monde, jamais dit ou osé avant ; mais aussi à parler en Chine des droits de l’homme.
Demain elle livrera face à F.Hollande un combat décisif pour sauver l’Europe, seule contre les manquements d’un Hollande encore enfantinement désireux d’exister et de marquer l’histoire alors que la fonction d’Etat ne demande que de l’abnégation, de l’effacement de soi pour le bien de tous, ce que fait Angela Merkel depuis son entrée en politique.
A quelques heures de ce sommet Européen si décisif, un petit tour d’horizon du parcours de cette grande dame, s’impose.
BIOGRAPHIE :
Angela Dorothea Merkel est née le 17 juillet 1954 à Hambourg. Elle est physicienne de formation, 8e et actuelle chancelière de la République Fédérale d’Allemagne, et première femme à ce poste dans son pays.
Membre du CDU, elle est ministre fédéral des femmes et de la jeunesse du cabinet Kohl (1991-1994) puis ministre fédéral de l’environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire (1994-1998). Depuis 2000 elle est présidente de la CDU.
Après la victoire relative de la droite aux élections fédérales elle est élue au poste de chef du gouvernement le 22 novembre 2005 à la tête d'une grande coalition. À la suite des élections de 2009 elle est réélue et prend la tête d'une coalition CDU-FDP
Une de ses priorités lors de sa Présidence de l'Union européenne est d'intensifier les relations économiques transatlantiques.
Comme la plupart des élèves de la RDA, Angela Merkel a participé à la Jeunesse libre allemande. (Freie Deutsche Jugend). Malgré le dévouement dont elle fait preuve pour ce mouvement, elle fait sa confirmation, comme il est alors de tradition dans les familles protestantes pratiquantes d'Allemagne de l'Est.
Angela Merkel ne collabore au mouvement Demokratischer Aufbruch que fin décembre 1989, auparavant elle n'appartenait à aucun des mouvements d'opposition, même si en 1978, elle avait refusé une offre pour travailler au ministère de la Sécurité d'État. Dans son dossier de la Stasi, police politique de la RDA, sont mentionnées ses positions contre la RDA et le communisme et son appui au syndicat polonais Solidarnosc.
Après la dernière élection à la Chambre du peuple de la RDA, en 1990, Angela Merkel devien porte parole adjointe du dernier gouvernement de la RDA. En août, du fait de la fusion de DA avec la CDU elle devient membre de la formation chrétienne-démocrate de RDA. En décembre, elle est élue en mandat direct au Bundestag. Dans le cabinet Kohl IV, elle est nommée ministre des femmes et de la jeunesse. Elle est ensuite élue présidente de la CDU du Land de Mercklembourg-Poméranie occidentale de juin 1993 à mai 2000.
Le 17 novembre 1994 elle succède à Klaus Töpfer au ministère fédéral de l’environnement de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire. À la tête de ce ministère, elle fait arrêter temporairement le transport de la technologie Castor. Les demandes de démission provenant de l'opposition, en particulier des verts n'auront pas de conséquences sur sa position.
En novembre 1998, elle est proposée par le nouveau président fédéral de la CDUau poste de secrétaire générale du parti : elle y est élue peu après par un vote du parti et exercera cette fonction jusqu'en avril 2000.
Présidente du parti et opposition à Schröder[
Durant l'affaire du financement du parti dans laquelle Helmut Kohl est compromis, Angela Merkel se détourne de celui-ci. Elle exige du parti qu'il entame un nouveau départ sans Helmut Kohl. Le 8 novembre 2001, alors chef du parti, elle écarte toutefois la possibilité d'une plainte contre Helmut Kohl. Lors des cinq premières conférences régionales, Merkel bénéficie du large soutien de la base de la CDU. Le 10 avril 2000, elle est élue à la présidence de la CDU avec près de 96 % des voix.
Au congrès de Düsseldorf le 6 décembre 2004, elle est réélue avec le résultat le plus bas qui ait été obtenu dans un vote pour ce poste dans le parti : 88,4 %.
Son pouvoir est confirmé, Elle devient ainsi chef de l'opposition.
Au printemps 2003, Merkel s'oppose à la prise de position de son parti, sur la question de la troisième guerre du golfe. Elle a en effet déclaré qu'il était irresponsable d'exclure « la force militaire en tant que dernier moyen catégorique. Elle est et restera un dernier moyen dans tout conflit, donc dans celui-là aussi ».
Le 30 mai 2005, Merkel se déclare candidate à la chancellerie. L'union CDU/CSU qu'elle conduit réalise 35,2 %, devant le SPD à 34,2 %, loin derrière l'objectif de majorité absolue des sièges qu'elle s'était fixée. Avec 41,3 % des suffrages exprimés, Angela Merkel est élue dans la circonscription no 15.
Le 20 septembre, elle est réélue présidente du groupe par 98,6 % des voix (219 voix sur 222)..
Le 10 octobre 2005 après de longues et difficiles négociations, le SPD et la CDU/CSU concluent un accord par lequel Angela Merkel est Chancelier fédéral. Le 12 novembre, après cinq semaines de discussions, Merkel présente son gouvernement de coalition.
Le 22 novembre 2005 avec 397 voix sur 611 parlementaires (202 contre et 12 abstentions),
Angela Merkel est la première femme à être élue à ce poste. Elle a obtenu le plus grand nombre de voix au Bundestag de toutes les élections à la Chancellerie. La grande coalition actuelle atteint 73 % des sièges, soit 443.
À cinquante et un ans, Angela Merkel est la plus jeune personnalité politique de l'histoire de l'Allemagne à occuper ce poste.
Positions politiques[
Selon le programme politique proposé lors de l'élection de 2005, Angela Merkel souhaite intensifier le cours des réformes en particulier dans le domaine du marché du travail. Angela Merkel veut permettre l'embauche de travailleurs en dehors du cadre des conventions collectives.
Elle s'oppose à l’entrée de la Turquie dans l’union européenne préférant un partenariat privilégié.
Elle est en faveur d'une prolongation de la période précédant l'arrêt de la production d’énergie nucléaire, mais elle s'oppose toutefois à la relance des programmes nucléaires civils.
Avant même l'élection de 2005, Merkel a exprimé son intention de ne pas appliquer toutes les réformes fiscales radicales proposées par le professeur Paul Kirchhof. Cependant, elle propose une simplification du système fiscal, et une réduction des dépenses publiques. Par exemple, elle souhaite supprimer les réductions fiscales au travail de nuit et à la propriété privée. La CDU avait jusqu'à maintenant toujours refusé une telle mesure, quand la coalition rouge-verte était au pouvoir.
En octobre 2010, alors que le débat sur l’intégration des musulmans bat son plein elle déclare que « le modèle multiculturel allemand [Multikulti] a totalement échoué », reconnaissant toutefois l'importance de l’immigration pour l’économie allemande.
La France est la première destination à l'étranger qu'effectuera Angela Merkel en tant que chancelier. Elle s'y rend le
23 novembre 2005, le lendemain de son investiture officielle pour y rencontrer le Jacques Chirac. Dans son discours, Jacques Chirac insiste sur l'importance de l'axe franco-allemand. Angela Merkel tient à ce premier voyage, afin de montrer sa fidélité à la France, alors qu'elle songe à raffermir les liens de l'Allemagne avec l’Europe centrale et l’Europe de l’ouest.
En 2006, Angela Merkel est devenu le neuvième destinataire de la Vision pour l’Europe Award.
En avril 2007, elle signe en tant que présidente du Conseil de l’Union européenne l'accord visant à établir le Conseil économique transatlantique. Elle établit avec N. Sarkozy des liens franco-allemand destinés à soutenir l’Europe quels que soient les difficultés du monde.
Depuis, la Chancelière allemande, convaincue que l’Occident doit tenir bon face à l’Orient, mais aussi que l’économie doit être au service du peuple, se voit étrangement en contradiction avec le président Hollande qui à priori devrait se trouver sur les mêmes lignes de construction, mais qui pour des raisons de souveraineté et plus spécifiquement par ignorance politique et imagination personnelle, part pour ce sommet de la fin juin 2012, avec l’envie d’en découdre et d’imposer sa loi. Mais laquelle ? Là est la question et sans doute le problème.