Razzia sur le RER D... posons nous d'autres questions.
Attaque de diligence, Far West, guerre dans la ville...
Ce n'est pas le pitch du film «cowboys & aliens», c'est juste le dernier fait divers qui va une fois de plus remplir le web de commentaires racistes sur la «culture» des adolescents de Grigny; ceux là même qui viennent de se faire interpeller pour une agression dans le RER D.
Je ne les ai jamais rencontré ces ados, mais je sais qu'ils sont une bonne dizaine, âgés de 15 à 17 ans.
Je sais qu'ils sont déscolarisés, qu'il vivent dans un quartier où le taux de chômage explose; encore plus qu'ailleurs devrais-je préciser.
Je sais aussi que la fameuse «culture» qui ne manquera pas d'être pointé du doigt n'a strictement rien à voir avec la façon dont ces «petits cons» se comportent.
On pourrai débattre longtemps des causes et des solutions à ce problème récurent.
Se rappeler que les adolescents n'ont pas un cerveau fini...qu'ils sont physiquement plus à même de céder à leur pulsions.
On pourrai revenir sur le fait que la prison, quand ils y vont, ne fait que les rendre pire, et que s'ils y échappent ils intériorisent un sentiment d'impunité.
On peut se lamenter sur le fait que nous sommes de moins en moins capable d'élever nos enfants, et que nous sommes coincés dans un système qui soit leur trouve des excuses quelles que soient leurs actions, soit les traite comme des adultes.
Mais j'attends encore un débat sur ce que nous leur donnons comme exemple.
Voici ce que disent le Maire de la ville et le responsable du Centre de Vie Sociale à l'annonce des interpellations:
"S'il s'avère que ce sont des Grignois, honte à eux ! Ils desservent leurs frères, leurs copains à la recherche d'un stage ou d'un boulot", s'emporte Philippe Rio, maire PCF de la ville
"Ils se sont crus au Far West! Ce sont des gens d'ici, des pauvres qu'ils ont volés", s'indigne Amar Henni, responsable du centre de vie sociale.
Philippe Rio et Amar Henni n'ont pas l'air choqué par la violence ou le vol. Non ce qu'ils trouvent inadmissible c'est que l'on vole dans sa propre communauté, des pauvres qui plus est !
Le maire élu de cette ville et «l'éducateur en chef» sont apparemment dans une culture très spéciale qui n'a rien de républicaine. Et je vois mal comment ils pourraient conseiller des parents dépassés ou mettre en place des programmes appropriés pour ces jeunes.
Alors, en ces temps de disette budgétaire, avant de réclamer des sous pour la politique de l'enfance en danger, il faudrait peut-être commencer par se pencher sur les comportements et déclarations publiques de nos élus et fonctionnaires.
Lucie.