Nicolas Sarkozy et le seuil d’incompétence : mais depuis quand les enfants ont-ils le droit de jouer avec les allumettes?
Un seuil de compétence ou d’incompétence est le niveau au-dessus duquel un individu n’a plus les capacités pour comprendre parfaitement les situations. Et donc les gérer.
Et c’est le cas de Monsieur Sarkozy. Lors de sa dernière prestation télévisée, dans cette bataille de communication qu’il livrait pour reprendre une main perdue, il s’est enfoncé un peu plus dans la démonstration de son incompétence.
Il faut dire à sa décharge que ce n’est pas de sa faute. Vilain petit canard d’une famille de grands costauds, il avait des choses à prouver, et il les a prouvées. Il voulait l’argent, le pouvoir, la puissance. Ce que le monde produisait qu’il pouvait acquérir, il l’aurait. Et il démontrerait qu’il était « le plus grand ». Il l’a fait. Et nous l’avons plébiscité par défaut parce qu’en 2007 le plus grand parti d’opposition, le PS, n’a pas soutenu sa candidate, Ségolène Royal, face à lui.
La gauche de 2007 a une sacré responsabilité dans les problèmes actuels, à croire qu’elle l’a fait express pour mieux reprendre les rênes après un désastre prévisible. Mais je ne le crois pas. Il lui aurait fallu plus de perspicacité qu’elle n’en montre.
À gauche comme à droite, malgré les discours sur le « sauvetage impromptu d’une Europe en faillite », chaque groupe s’absout de n’avoir pas su imaginer « avant » une Europe sociale en même temps qu’une Europe économique. Ce qui aurait permis d’encadrer plus efficacement les difficultés d’aujourd’hui.
Le monde explose, les misères et les chaos s’amoncellent à l’horizon 2012, mais « nos politiques » presque tous « énarques ou polytechniciens, au lieu d’imaginer un nouveau modèle de société et d’économie, s’impliquent encore davantage dans celui existant d’un capitalisme pourtant dévoyé par des oligarchies politico/financières dont la crise de 2008 a montré les perversions, et dont la Grèce, mais bientôt d’autres pays d’Europe ne se relèveront pas.
La gauche propose des aménagements frileux, rien qui puisse redresser la barre du bateau.
Quant à N. Sarkozy, il persiste et signe plutôt trois fois qu’une, exalté à l’idée d’être le petit copain du plus fort (ainsi qu’il l’était de sa maîtresse d’école à la maternelle qui précise qu’il lui collait aux jupes au lieu d’aller jouer avec les autres).
N.Sarkozy a cédé devant l’Allemagne et dans l’élan se félicite de permettre à « la Chine des non-droits de l’homme » de s’implanter dans les finances Européennes.
Alors qu’il disait en novembre 2008 vouloir « moraliser » les finances et sanctionner les spéculateurs, il s’inscrit maintenant ouvertement (des arrangements sans doute envisagés lors de sa campagne de 2007, faut bien trouver l’argent d’une campagne quelque part) dans une frénésie capitaliste avec les Chinois, après avoir paradoxalement entraîné la chute de Kadhafi, qui à ses yeux bafouait les droits humains. Il y aurait-il donc des droits de l’homme à deux vitesses ?
Au lieu d’envisager de nouveaux concepts de société, .N.Sarkozy s’enfonce, loin, loin des valeurs de notre République qui prône l’égalité et la fraternité, et avoue que la Grèce, ainsi que d’autres pays, n’auraient jamais dû être dans l’Europe.
Et il bat sa coulpe, faux naïf d’une tragique et dérisoire commedia dell’arte, ignorant jusqu’au moindre sentiment de solidarité Européenne, oubliant que c’est justement cette absence d’Europe sociale qui a sapé la belle Europe, ce dont par ailleurs il endosse la responsabilité partielle dans un même flot de paroles contradictoires.
À l’abri de plus puissants que lui, N.Sarkozy croit sans doute narcissiquement qu’il y trouvera une image glorieuse, d’autres pouvoirs, beaucoup d’argent, et qu’il maîtrisera la situation et les hommes, alors que depuis le début de sa gouvernance il n’a su déclencher ni le respect ni la confiance des Français envers lui.
Alors je me pose une question de femme : Depuis quand les enfants ont- ils le droit de jouer avec les allumettes ?
À gauche comme à droite, ceux que l’on croyait « l’élite » ne voit rien venir. N’a rien vu venir, ni la crise économique de 2008, ni d’ailleurs aucun des précédents traumatismes qui ont ravagé l’Europe et parfois une grande partie de la planète, ne serait-ce qu’à compter du début de notre siècle. Mais ils ont presque tous directement ou indirectement été mêlés à des scandales de caisses noires et d’actions crapuleuses. A gauche ou à droite, les « politiques » affichent leurs limites humaines et intellectuelles.
Sans tomber dans une démagogie arbitraire qui voudrait des êtres purs aux sommets des états, je leur accorde sans complexe le droit de rouler pour eux, s’ils roulent aussi un peu pour les autres.
Mais, revenons à notre propos et à l’impossibilité de N.Sarkozy à comprendre et à appréhender les problèmes sociaux.
Il ne peut pas et ce n’est même pas de sa faute. Il est dépassé, anachronique. Le fruit d’une époque qui ne reviendra plus de la même façon.
Alors que la crise mondiale a été produite par un capitalisme débridé et qu’il lui faudrait, au moins, repenser sa communication, laisser un peu croire qu’il a compris ce qui se passe et qu’avec son gouvernement, il va être au rendez-vous de l’histoire et des Français, il se tient statufié dans les mots qui l’ont porté à la présidence et incapable d’en inventer d’autres. Incapable d’envisager un autre monde que celui qui l’a formaté. Persistant à laisser entrevoir un retour à la consommation d’hier.
Rigidifié sur ses acquis, il parle encore de travail récompensé, et montre à des millions de téléspectateurs des arrogances paternalistes qui ne sont pas sans rappeler celles de certains ex tribuns d’Europe de l’Est.
Ce qui ne présage rien de bon pour l’avenir des Français et des Européens.
Nous savons tous le chemin à parcourir pour seulement devenir l’ombre d’un genre humain pacifique et fraternel, nous savons tous qu’il y a en l’homme des zones archaïques qui pensent en terme de « tuer ou être tué » et nous savons tous combien ces parts obscures sont capables d’horreurs et d’indignités lorsqu’elles sont sollicitées et manipulées par des paroles travesties de morale.
Des valeurs fondamentales et fédératrices comme la justice, l’humanisme et les religions sont ainsi régulièrement détournées de leurs objectifs de paix par des pyromanes en puissance, qui trouvent dans des idéologies fanatiques, de quoi alimenter leurs pulsions de mort.
Et tandis que des hommes et des femmes brisent des dictatures en cherchant des alternatives à la violence du monde, ceux-là au contraire s’infiltrent dans les trouées, cherchent l’espace où implanter leurs haines, et avec l’alibi d’une vertu appropriée de plein droit, s’exercent à poser des bombes incendiaires, heureux de voir les brûlots prendre, et soufflant sur des braises jamais vraiment éteintes, jubilent et dansent devant les flammes de la discorde et les incendies allumés.
Un monde en flammes, qu’ils regarderont se consumer ainsi que Néron de la terrasse de son palais regarda brûler Rome et sa population, satisfait et convaincu dans la folie narcissique de sa toute puissance, de la générosité de son acte.
Pour conclure et sans tomber dans la peur d’un monde où le danger serait partout, j’avancerai que l’hydre à plusieurs visages et qu’il est toujours prêt, à l’affût, camouflé et sournois, à renaître de ses cendres
Et puis qu’aussi, vraiment, je confisquerai bien les allumettes.