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Eh oui, la guerre sévit, les colères grondent et les «raisins de la colère» murissent vitesse grand V, mais dans le monde émergent des libertés nouvelles et j’ai envie de vous dire que la beauté et la tendresse toujours peuvent nous bercer, avec la force et la joie, regardez cette vidéo et laissez-vous porter par la douceur d’un monde originel, le nôtre que nous prenons si peu le temps d’aimer…


 

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L'érotisme dans un journal sérieux ?

Certainement, car la sexualité fait autant tourner le monde que l'économie.

Nouvelles, grands classiques de la littérature, mais aussi reportages et web-expos, vous êtes sur le seuil de notre rubrique lubrique.

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Diabète Mag N°17

Le N°17, Vient de paraître
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Prévenir, Comprendre, et Mieux vivre avec le Diabète

 

Au sommaire vous trouverez :

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- Le Chrome limite de stockage des sucres

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- seul face à un infarctus

– comprendre l’anévrisme

- l’utilisation de la «metformine»

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Nutrition :

-       le foie, source de fer – tout sur la moutarde

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Un N° 17, Complet, pour une vie pleine de bonnes résolutions.

DIABETE MAGAZINE , chez votre marchand de journaux.

Inclus: Le Diabétique Gourmand, des recettes goûteuses et light.

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Trois jours sur le Mont Athos interdit aux femmes

le mont athosCélèbre dans le monde entier, le Mont Athos (2034 m) se cache à l’extrémité grecque d’une péninsule verdoyante, longue de 60 kilomètres sur10 de large, qui s’avance dans les mâchoires bleues de la mer Egée. Symbole du maintien et du rayonnement de la haute tradition contemplative de l’Eglise Orthodoxe depuis le Xe siècle, la « Sainte Montagne «  est l’un des lieux les mieux protégés et gardés du monde.

Au milieu d’une noria d’icônes et de saints, plus d’un millier de moines sont retranchés sur le Mont Athos et prient encore aujourd’hui dans une vingtaine de monastères suspendus entre ciel, terre et mer. « Galbe de sein aigu, sublime… », écrivait déjà Strabon devant ce mirage de pierre et de forêt dans un décor d’eau. Homère parle du Mont dans l’Iliade, Echyle dans Agamemnon. Athos, habité autrefois par les Pélasges, ne conserve guère de trace de son histoire ancienne et de sa période païenne. Les premiers vestiges de l’ère chrétienne ne remontent pas plus loin que le Xe siècle, mais il est dit dans les annales de la foi athonite que la Vierge a visité la Sainte Montagne.

Certains auteurs prétendent que la femme de l’empereur Justinien, Théodora, serait venue au Mont Athos chargée d’offrandes et de bijoux. Ne voyant personne à son arrivée – tous les moines s’étaient retirés derrière leurs murs – elle s’approcha du premier monastère, suivie de son escorte. Mais, lorsqu’elle tenta d’en franchir le seuil, une voix proféra des malédictions terribles. Tombée en pâmoison, ses écuyers durent la porter jusqu’au bateau. Pour purifier le monastère de cette profanation, l’entrée en fut blanchie et l’on y érigea une croix. Les moines assurent que, depuis ce jour-là, aucune femme n’a réussi à pénétrer dans ce lieu saint. Sauf, peut-être Maryse Choisy (1903-1979), une journaliste docteur en philosophie, travestie en jeune moine pour donner le change et braver l’interdit, qui a écrit un best seller en 1929 : « Un mois chez les hommes » (Editions de France), récit de son épopée dans le bastion de l’orthodoxie où elle a , écrit-elle, refusé les avances d’un moine du Mont Athos.

Jalousement interdite à toute présence féminine et même aux « eunuques et mâles sans barbe ou moustaches » par une chrysobulle datant de 1060 et nommée Bulle d’Or, cette république monastique de 120 km2 de luxuriance inouïe et unique au monde – qui, malgré ses richesses, ne paie pas d’impôt à l’image de l’église orthodoxe en Grèce - n’admet que dix pèlerins mâles par jour. Ils doivent tous être munis, comme nous, de l’incontournable diaminitikon, s’ils ne veulent pas dormir à la belle étoile et visiter les monastères. Pour ceux que ça intéresse, cette autorisation officielle est délivrée au compte-goutte par le ministère des Affaires Etrangères à Athènes ou par le bureau (N°218) des Affaires Politiques du ministère de la Grèce du Nord, à Thessalonique.

 

02lemontathos

 

Après avoir traversé Arena, réputée pour ses vins et Stagira, le village patrie d’Aristote, nous attendons sans impatience le jour J de notre aventure mystique et prenons nos habitudes à Ouranopolis, sorte de banlieue conviviale et laïque à quelques encablures d’Athos. Il nous faut tuer ici le temps, car notre précieux visa de quatre jours n’est valable qu’à partir du 25 mai… Enfin nous embarquons au jour dit vers 10 heures du matin, non sans avoir auparavant montré patte blanche au gendarme de service et représentant du gouvernement grec à l’entrée du caïque, vieux rafiot poussé par un moteur diesel à deux temps et qui a résisté à toutes les tempêtes du coin. Dépouillés de nos passeports et de nos visas, nous partons à l’assaut du « saint des saints, de l’Agion Oros où moines et ermites orthodoxes vivent hors du temps, des femmes et du monde. Quelques pèlerins grecs et deux orthodoxes français nous accompagnent dans notre périple et s’installent tant bien que mal sur le pont huileux du caïque. Deux jeunes moines - aux signes de virilité secondaires bien voyants - discutent de théologie et d’apocalypse. On les surnomme ici caloyers. Comme leurs frères d’Athos, ils portent la barbe fournie et les cheveux longs relevés en chignon sous la scouffia, bonnet noir cylindrique et sans bord.

 

Le jardin de la Vierge

Après environ une heure de navigation sur une mer d’huile et un soleil de plomb surgit Athos avec la masse sombre de ses forêts et les taches plus claires ici et là des monastères fortifiés de la côte ouest. Pierre lancée par le géant Athos et véritable défi aux ardeurs matérialistes et aux conformismes modernes. Nos regards profanes sont braqués sur cette presqu’île légendaire où la Vierge aurait, paraît-il, un tombeau secret. D’où son surnom de « Jardin de la Vierge ». Elle se rendait de Joppé à Chypre pour rejoindre Lazare. Des vents contraires poussèrent sa nef aux rivages d’Athos, à l’endroit où s’élevèrent plus tard les murs d’Iviron. A son arrivée, les idoles se prosternèrent, exhortant les Athonites à l’adoration. Ainsi, la Vierge bénit la montagne, et la montagne, dédiée à la Vierge, en fut convertie.

Rien ne peut nous distraire de cette hypnose mystique à la sauce méditerranéenne, pas même l’étonnant ballet improvisé d’un groupe de dauphins à une centaine de mètres de notre embarcation dont le moteur poussif commence déjà à s’essouffler. A sa décharge, le capitaine ne ménage guère son rafiot en multipliant les détours et les marches arrières entre les criques et les promontoires des ermitages pour déposer colis, courrier, vivre et gens ou/et parfois prendre quasiment au vol un squelette noir à barbe blanche. Gymnastique nautique quotidienne à la Sainte Montagne qui ne peut vivre en autarcie complète. Les vingt monastères vivent des produits de la terre et de la mer. Ils exploitent aussi, aidés par des laïcs, les immenses forêts du Mont et font de l’artisanat à base d’icônes criardes et de chapelets rudimentaires. Cependant, ils doivent faire venir de Grèce par caïques entières tous les produits animaliers (lait, beurre, fromage, etc.), ainsi que les céréales qu’ils ne doivent pas cultiver à la suite d’un édit datant du XVIe siècle.

 

Le monastère russe de Saint Pantéleimon qu’on appelle ici plus familièrement le Roussikon, apparaît soudain et frappe comme l’image désuète à jamais figée d’un monde archaïque hors de l’histoire. C’est la Sainte Russie brisée par la révolution de 1917 fomentée par les Soviets : on a vu grand, on vit maintenant petit au milieu des cyprès dressés vers le ciel, à l’ombre de coupoles vertes et ternies. Style baroque dans un roman inachevé digne de Tolstoï ou de Tchekov. Il se surplombe la mer toujours bleu azur, austère et massif mais fort différent des monastères fortins qui peuplent le Mont, ultimes et efficaces barrières pendant des siècles contre les pirates et les envahisseurs turcs. Seuls les murs nus subsistent, les moines retirés dans leurs cellules grises, ne sont guère visibles…

Enfin, nous accostons à Daphni : c’est la délivrance puis la ruée. Nous foulons Athos, république théocratique sous protectorat grec depuis 1913. On se croirait dans un « outre monde » digne du Moyen Age, pas à trois heures de Paris ou de Londres… Le petit port comprend cinq ou six masures, des cafés ombragés qui sentent l’anis à cause de l’ouzo bu à longueur de journée, le poste des carabiniers. Atmosphère bon enfant et paisible : les policiers grecs n’ont pas vu de pirates depuis 1712. Ils seraient sans doute les plus heureux des hommes s’ils pouvaient amener ici leurs femmes et leurs enfants et vivre comme leurs compatriotes d’Athènes ou de Salonique. Mais rien à faire car sévit toujours à Athos l’avaton, une chrysobulle de l’empereur Constantin Monomaque datant du XIe siècle. Sont interdits de séjour et déclarés indésirables ad vitam aeternam sur la Sainte Montagne « tout animal femelle, toute femme, tout eunuque et tout visage lisse ».

Nous prenons le car vétuste qui a remplacé aujourd’hui la traditionnelle mule et doit nous conduire à Karyès, la petite capitale d’Athos où siège le conseil de la Sainte Communauté composée de quatre dignitaires barbus : les gérontes. Représentants à eux seuls les monastères souverains d’Athos, chacun apporte sa part du sceau dont les quarts sont solennellement réunis pour sceller le laissez-passer qui recommande nos « érudites excellences » à l’hospitalité monastique. L’autobus démantibulé avale en virtuose les premiers lacets de la route cahotante d’un autre âge, construite en 1963 en l’honneur du roi Constantin de Grèce en visite à Athos. Ca grimpe dur entre ornières et nids de poule, mais rien ne semble effrayer le Fangio local qui flirte sans états d’âme, armé de son chapelet, avec le précipice et les arbres.

Arrêt à mi-pente. Des moines barbus montent et se tassent dans notre tacot bondé et surchauffé. J’en hérite d’un au faciès rude de paysans et au regard pétillant de malice qui vient s’asseoir à côté de moi. Il m’observe et m’examine avec curiosité. Un cahot nous rapproche et un dialogue hésitant s’engage dans un français rudimentaire mâtiné de quelques bribes de grec et de roumain. A grand renfort de gestes et de mimiques. D’où viens-tu ? Que fais-tu ? Quel âge as-tu ? Es tu marié ? As tu des enfants ? Tes parents sont-ils toujours en vie ? ». Après avoir satisfait succinctement sa curiosité qui démarre toujours sur ces questions en Grèce, j’apprends que notre bavard incorrigible est un ermite roumain qui vit depuis cinq ans dans une cabane près du monastère de Théotokou. Pas trop saint et acète, aimant le bon vin et la compagnie…

-  « Ah ! La France, comme j’aimerais pouvoir y aller. D’ailleurs, la Roumanie et votre pays sont comme ça ». Et il joint les deux mains. « Mais combien coûte un aller retour Thessalonique-Paris ? »

Surpris par la question, je bafouille, trace un chiffre sur la main calleuse de notre moine paysan. Avec un zéro de trop. Notre bougre de moine qui a plus d’un tour dans son sac rectifie sur le coup et semble connaître les tarifs par cœur. Je ne parierai pas qu’il restera éternellement sur le Mont Athos et ne serai guère surpris de la retrouver un jour sur la Butte Montmartre.

 

Le bastion de la croyance droite

Karyès, la capitale la plus étrange et minuscule au monde. C’est en fait une bourgade colonisée par les moines, avec ses maisons aux tuiles d’ocre, ses amandiers en fleur, ses ruelles éclairées de boutiques artisanales sans vendeuses ni femmes… Des popes y vendent un bric à brac pour célibataires à grand renfort icônes, chapelets de coquillages, crucifix, bénitiers, coquetiers souvenirs, onguents et potions pour faire pousser les cheveux, etc.

Il est interdit de fumer dans la rue principale conduisant au Protaton, le siège de la Sainte Communauté. L’unique gargote affiche complet avec son menu frugal : soupe de haricots, olives noires, pain et vin de pays. C’est vendredi, jour maigre. Un signe maléfique pour nos estomacs voraces et agités d’une frivolité païenne qui crient famine… Bref, notre séjour sur le Mont Athos commence par un jeûne forcé et nous ne savions pas encore qu’il se terminera par un festin profane improvisé… qui nous marquera à jamais.

Sur le trottoir, en guise de nourriture spirituelle, un jeune Français orthodoxe nous explique doctement qu’il existe en réalité deux grandes catégories de monastères sur la Sainte Montagne selon la bulle du patriarche Jérémias. A savoir : d’une part, les « cénobitiques », monastères les plus anciens et les plus sévères au nombre de onze, où tout est mis en commun au nom du don de partage envers la communauté. Les moines n’y possèdent rien en propre, pas même leurs vêtements. Ils mangent en commun dans le réfectoire, jeûnent trois fois par semaine et ne prennent jamais de viande.

D’autre part, à partir des années prospères du XVe siècle, les « diorrythmiques » au nombre aujourd’hui de neuf où chacun vit à son rythme, avec ses richesses en dehors des offices et des fêtes en commun. Le monastère n’est alors plus gouverné par un abbé ou higoumène, mais par un comité fréquemment renouvelé. Les moines vivent plus librement et conservent leurs biens personnels. Le choix et l’austérité est laissé à la liberté et à l’appréciation de chacun. On remarque, même sans être marxiste, des rapports de classe  dans ce mode de vie laxiste idiorrythmique : les moines pauvres et jeunes étant souvent au service des moines fortunés. Le monastère récupère leurs biens matériels seulement après leur mort.

Toutes cénobitiques à l’origine, les communautés monastiques ont bien souvent changé de mode de vie au cours des ans, selon leur penchant à la facilité ou à la pénitence. Mais en 1783, la discipline se relâchant, le patriarche Gabriel introduisit une nouvelle forme de gouvernement : la Surintendance, pour remplacer le Protos ou premier de la communauté. L’office du Protos précéda même la fondation de la Grande Lavra, dont le premier abbé, saint Anasthase, rédigea le statut ou typikon, qui servit de règle à tout le Mont Athos. C’est par la Surintendance lancée en cette fin de XVIIe siècle que furent, jusqu’au début du XXe siècle, dirigées les affaires du Mont Athos.

Tel qu’il est constitué aujourd’hui, le gouvernement de cette communauté  si ancienne est de date relativement récente.  Lorsqu’à la Conférence de Londres, en 1913, la Turquie abandonna le Mont Athos, on rédigea un protocole donnant à la Sainte Montagne son indépendance. En 1924, le traité de Lausanne fixa définitivement la constitution de l’Athos. L’article 13 du traité précise que la Grèce est dans l’obligation de reconnaître et de sauvegarder les droits civils et les libertés traditionnelles, selon les prévisions de l’article 62 du traité de Berlin. Ainsi, les moines, de quelque origine qu’ils soient, jouissent-ils de droits égaux. Clause importante : la Sainte Montagne comprend, en plus des dix-sept monastères grecs, un monastère serbe : Chilandari, un russe : Pantéleïmon, un bulgare : Zographou, et plusieurs skites étrangères, dont une roumaine sur la pointe de la presqu’île.

La nouvelle charte constitutionnelle fut rédigée à Karyès même en mai 1924, et soumise à la ratification du gouvernement grec qui l’approuvé en mai 1925, après sanction préalable du Patriarche œcuménique de Constantinople, pouvoir suprême reconnu par les Pères. La Grèce, devenue suzeraine de la presqu’île d’Athos se mit à organiser son administration. Elle y est représentée par un envoyé du ministère grec des Affaires étrangères et un chef de police qui est responsable du maintien de l’ordre civique. Selon la charte, la communauté des moines est gouvernée par un Synode et par la Surintendance ou Epistasie. Le Saint Synode comprend vingt représentants, un par monastère. Elus au moins de janvier, ils se réunissent trois fois par semaine. Les décisions sont prises en majorité ». L’envoyé du gouvernement grec, invité à se joindre à ces assemblées, n’a qu’un rôle consultatif. Enfin, la charte prévoit le maintien des statuts et des relations entre les monastères et les différentes communautés monastiques qui leur sont subordonnées.

 

Nos « sésame ouvre toi »  en poche contre monnaie sonnante et trébuchante, nous filons d’un bon pas vers le monastère de Stavronikita. Sur présentation du parchemin officiel, nous serons en principe nourris et logés pendant quatre jours aux frais de la communauté des moines. A condition toutefois d’arriver avant le coucher du soleil. Car tous les soirs, à l’approche du crépuscule, le moine concierge de chaque monastère frappe à grands coups sur le vantail de chêne, à l’aide d’une barre de fer… Afin d’avertir les pèlerins en goguette sur Athos que la porte du monastère va bientôt être fermée à double tour et qu’il serait bon de hâter le pas s’ils en veulent pas passer la nuit à la belle étoile. L’enjeu de cette fermeture systématique est de taille et n’a rien d’un caprice anodin : il s’agit de ne pas laisse rentrer les démons qui redoublent d’activité à la nuit tombée.

 

L’orthodoxie ou la mort !

Chemin faisant, nous rattrapons deux jeunes marcheurs, un Grec et un Français et nous cheminons un moment ensemble tout en devisant. L’étudiant grec, qui doit venir dans quelques mois à Paris, s’enquiert auprès de nous de points de chute possibles et des prix pratiqués dans la capitale. Son compagnon, professeur d’histoire byzantine nous avertit de nous méfier par cette chaleur des serpents, surtout des petits très venimeux et parfois mortels. Erudit, il nous relate volontiers quelques épisodes épiques qui font la légende et l’histoire du Mont Athos. Ainsi, au monastère de Pantokrator, à quelques kilomètres de là, des moines fanatiques durs et purs avaient planté, il y a quelques décennies, une banderole à l’entrée de leur monastère transformé en camp retranché « L’orthodoxie ou la mort ! ». A tel point que les gendarmes grecs avaient dû donner l’assaut et rétablir le calme…

Puis nos routes divergent : ils vont à Iviron, nous à Stavronokita. Une nappe d’argent descend du ciel bleu. Tout semble brûler et est limpidité solaire. Pourtant, nous avons déchiffré et lu un avis au conseil de la Sainte communauté promettant une forte récompense à qui rapporterait une peau de loup. Avec une telle chaleur, les loups doivent se terrer dans la forêt quasi impénétrable, près des neiges éternelles du sommet de l’Athos à plus de 2000 mètres de hauteur.

 

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Enfin on arrive à Stavronikita (littéralement « la Croix victorieuse »), monastère de la côte est qui surplombe la mer. C’est un véritable château fort construit pour décourager les Turces les plus cupides et les pirates les plus audacieux. Tout y est calme et propret. Nous traversons une succession de jardins verdoyants et d’allées rectilignes avant de franchir le porche. Un jeune moine chargé des relations publiques nous accueille tandis que d’un laïc nous sert loukoum et verre d’eau bien fraîche. Il est bien loin le temps béni du raki ou du vin pour étancher la soif du pèlerin étranger. Mais les monastères réputés pour leur bon vin existent toujours, les moines qui en boivent aussi, mais il faut arriver au bon moment, pas en pleine sieste.

Deux autres pèlerins grecs arrivent. Et l’on a droit à la visite du Katholikon, c’est-à-dire de l’église principale. On fait triste figure d’iconoclastes tandis que les deux Grecs n’en finissent pas de baiser avec ferveur les nombreuses icônes de saints. Espace sacré et fort chargé où se mêlent le rouge (sang du Christ), l’or et le bleu (couleur du ciel). La vie des saints y est codifiée et l’artiste n’est qu’un instrument terrestre de la foi vivante. Ici point d’esthétisme gratuit mais de l’histoire sainte illustrée qui rappelle aux fidèles la permanence et la force du credo. Et puis histoire de varier les plaisirs et de caler les estomacs en goguette, on nous fait passer au réfectoire où nous attend un repas maigre et frugal à base d’haricots, de salade, d’olive et de fromage de chèvre. Les langues se délient vite malgré l’absence regrettée de vin. Un des pèlerins grecs maîtrise parfaitement la langue de Molière car il est professeur de français et a séjourné en France. Il nous confie : « J’en suis à mon 9ème séjour en l’espace de 4 ans. En général, je viens en hiver pour échapper à la chaleur, aux touristes et aux serpents. C’est plus reposant pour méditer et faire le point. Je viens ici pour le cadre , l’atmosphère, car la règle de vie des moines… il faut en prendre et en laisser. »

Ne pouvant passer la nuit ici – le xenôn, l’aile réservée aux étrangers étant restreinte – nous quittons Stavronikita, forteresse austère avec sa vue imprenable sur la mer. Nous longeons le littoral par la plage et empruntons des sentiers de contrebandiers. Le vétuste et immense monastère ocre d’Iviron (« le monastère des Ibères ») apparaît au loin alors qu’il est 18h et qu’il nous faut arriver coûte que coûte avant le coucher du soleil. A l’image de ces visages parcheminés de vieillards sur lesquels se glisse, pendant le sommeil, le masque livide de la mort, Iviron, ocre et morne, a l’apparence d’une cité  défunte abandonnée à la mauvaise herbe aux forces hypothécaires de la nature.

Un peu d’histoire byzantine pour ne pas visiter idiot Athos et oublier un instant notre marche harassante sous la chape de plomb qui tombe du ciel en feu.

Quand ce beau peuple de Géorgiens, les Ivires, christianisés sous Constantin le Grand, devint sujet de l’Empire byzantin sous Basile II, l’impératrice Théophano, sa mère, fonda en 979 le monastère d’Iviron pour donner asile aux pèlerins d’Ibérie. C’est un moine guerrier de ce pays, Jean Tornikios, qui fournit les fonds nécessaires à sa construction, en puissant dans le riche butin de son expédition victorieuse contre les Perses rebelles.

Tornikios, son frère, et Osios Jean, furent les premiers moines d’Iviron qui devint bientôt un centre spirituel d’hellénisation. Les empereurs de Byzance et les rois d’Ibérie firent don de bourses aux escholiers du monastère afin d’encourage l’étude de la liturgie byzantine, de la langue et de la philosophie grecques. Les fresques de l’exonarthex du Katholikon représentant Solon, Platon, Aristote, Sophocle, témoignent de cette tendance helléniste . Mais la studieuse communauté devait subir toutes les épreuves de la violence ici bas : Iviron fut mis à sac deux fois par les pirates au XIIIe siècle. Plus tard, au milieu du XIVe siècle, les Grecs eux-Mêmes se retournèrent contre les disciples de l’hellénisme et les chassèrent. Enfin, en 1860, Iviron fut incendié et, quarante ans plus tard, secoué par un violent tremblement de terre. Les moines connurent souvent les affres de la pauvreté, et racontent encore comment ils durent mettre en gage un de lerus plus riches trésors : un évangile russe, relié en or massif et serti d’améthystes, don de Pierre le Grand, sur lequel on leur avança vingt-huit louis. Ils l’ont, depuis lors, racheté.

Leur madone Portaïtissa est l’icône la plus renommée et sa légende sans doute la plus belle de la Sainte Montagne. Jetée à la mer au Xe siècle par une vieille femme qui voulait la soustraire aux iconomaques de Constantinople, la madone vogua sur la mer, entourée de flammes. Le moine Gabriel, parti d’Iviron pour la sauver, reçut le pouvoir de marcher sur les flots. L’icône était si précieuse que les moines la gardaient sous clef, mais elle s’échappa trois fois, et, s’adressant au caloyer qui l’avait sauvée : « Je me suis pas venue pour être protégée, dit-elle, mais pour vous protéger. » On lui construisit alors une église et la porte derrière laquelle on l’avait enfermée est demeurée close jusqu’à ce jour. Blessée par un coup de poignard d’un pirate, elle se mit à saigner et l’infidèle fut converti. On montre encore la blessure et le sang sur le cou de la madone.

 

Une heure plus tard, vers 19h et tout en nage, nous montrons nos laissez-passer au moine concierge de service, puis inscrivons à la plume nos noms sur le registre des visiteurs étrangers après avoir dégusté le traditionnel loukoum et bu un verre d’eau fraîche. Le père hôtelier est un Chypriote serviable et jovial qui semble le jumeau de Socrate et le denier représentant vivant de l’héritage d’un hellénisme perdu. Tradition du désert oblige : on ferme le lourd portail bardé de fer, aux gonds énormes dans cette véritable ville fortifiée sur le rocher qui domine la nappe bleue de l’Egée et la houle argentée des oliviers. Un couloir où loge le gardien conduit à la grande cour quadrangulaire ou polygonale sur laquelle donnent les cellules à encorbellement. Leurs balcons, du côté mer, sont soutenus par des poutrelles chancelantes. Construit sur le plan de la croix grecque, le Katholikon s’élève au milieu de la cour. Il a un double narthex couvert de fresques hallucinantes, caractéristique de l’église athonite. Le campanile est tout proche, en face du réfectoire ou trapéza, et de la phiale qu’abrite un dais de marbre.

L’immense bibliothèque, située dans les enceintes du monastère fortifié, est aussi protégée qu’un coffre-fort de banque : elle renferme des trésors inestimables et des livres rares dont des écrits saints datant du Moyen Age. Cependant, plus de la moitié des moines d’Athos sont des paysans qui savent tout juste lire et écrire. Ce sont des « pauvres en esprit » se méfient des livres et du savoir pour privilégier le cœur et la prière. Et ils s’en vantent comme si la foi des croyants était réservée aux esprits simples et non encombrés par le savoir profane.

Le Katholikon, orienté vers l’est et qui occupe toujours le centre du monstère, s’anime car la plupart des liturgies se déroulent la nuit. Un rituel spirituel pour exorciser les démons qui hantent ici les esprits, sinon les murs. Ainsi se succèdent presque sans interruption l’hespérinon, les vêpres, l’apodignon (l’après dîner), le nyktérinos, le nocturne, le sans sommeil ou l’agrypnion. Monde d’encens, de reliques et de saints où les moines acètes en prière ressemblent à des icônes animées.

Soudain retentit dans le crépuscule grec un son de la simandre mat et étouffé. Cette poutre de bois qu’on frappe à coups répétés et toujours accélérés remplace la cloche dans les monastères et réveille les Pères pour la messe de nuit. C’est le signal de l’heure du repas plus que frugal : quelques pois chiches nagent dans un bouillon clair, des olives noires, du pain et de l’eau. Le moral n’est guère au beau fixe devant un tel menu. « Si vous pouviez voir vos têtes », nous charrie le professeur de littérature française. Des travailleurs laïcs nous entourent à table et renouvellent en silence leur force de travail.

Dans notre dortoir, nous inspectons murs et couvertures à la recherche de bestioles suspectes, car l’an passé, notre prof. de Français prolixe nous avoue avoir écrabouillé ici même une tarentule grosse comme le poing, ainsi qu’avoir estourbi à coups de pierre une vipère sur un chemin menant à un ermitage du sud. Il nous soutient sans rire que les moines ont une conception de l’hygiène bien particulière et ne changent la literie que tous les six mois Cela ne nous empêche pas de dormir du sommeil du juste. Mais nous constatons au petit matin que nous sommes mangés et démangés par les puces. « Epreuve du corps qui fortifie l’âme » à défaut de remplir nos estomacs vides.

Le ventre creux et les jambes lourdes mais l’esprit clair et le cœur vaillant, nous assistons à la fin de l’office nommé Orthos qui signifie aurore. Il est interdit de photographier à l’intérieur de l’église remplie des odeurs d’encens et d’huile des veilleuses qui brûlent en permanence devant l’iconostase qui cache en partie aux fidèles le sanctuaire rutilant. Autant que l’on puisse comprendre le sens de cette liturgie sur fond de coupole étoilé, tout semble tourner autour du Christ, de sa naissance à sa résurrection. Avec, en prime, un jeu d’ombre et de lumière accentué par les rayons du soleil qui balaient la nef jusqu’aux pupitres des chantres. Les mouvements fluides et la marche flottante des stoles noires qui déambulent en silence dans le décor, ou s’arrêtent pour prier et chanter, font penser à des marionnettes mues par des fils invisibles réunis dans la main de Dieu.

 

Dix heures sonnent et les portes du réfectoire s’ouvrent. L’higoumène, le supérieur d’Iviron dans la force de l’âge, trône au centre de la vaste table, entouré de ses adjoints. Au milieu prennent place les novices, et à la périphérie les moines des alentours ou d’autres monastères, les travailleurs laïcs, les visiteurs grecs et étrangers. Le père cuisinier debout au centre, veille et canalise la troupe d’affamés, moins et pèlerins réunis dans un même élan. Après une courte prière, on attaque avec appétit le repas tandis qu’un moine monte en chaire pour lire un passager de la vie d’un saint. Chacun plonge dans son assiette en silence et se concentre sur la nourriture, partant du principe qu’un estomac affamé n’a pas d’oreilles. Au menu religieux de fête : poisson bouilli, soupe de haricots (ayant la consistance du riz), fêta, pomme et ö divine surprise vin rouge (un verre chacun). L’eau et le pain sont disponibles à volonté.

A nos côtés, un grand escogriffe de moine tout en noir avale sans demander son reste et avec une grande application. Avec ses faux airs de loup mort de faim et sa dentition blanche digne d’une réclame pour dentifrice, il fait presque peur alors que nous sommes quasiment à jeun depuis plus de 24 heures. Notre « champion des mandibules » ne laisse pas sa part au chat et son assiette ne comporte aucune trace : ni miette ni épluchure…

Avant de quitter Iviron, la fraîcheur de ses murs de pierre et l’icône miraculeuse de la Panaghia Portaïtissa récupérée, dit la légende, par l’ange Gabriel dans la mer, nous photographions deux nobles vieillards qui nous le demandent avec instance. Poseurs et un brin narciissiques, ils nous griffonnent leurs adresses dans l’espoir de recevoir leurs portraits. Et nous quittons sans regret Iviron, sa crasse, ses bestioles, sa décontraction laxiste frisant le pire laissez aller. Entre légende, mythe et réalité. Car il est certain que, nous précise Randol Coate, pour mettre leur monastère en valeur aux yeux des pèlerins, ou pour encourager les bienfaiteurs et rivaliser entre eux, les moines des vingt monastères d’Athos ne sont pas gênés pour falsifier les manuscrits et même forger des archives plus ou moins fictives.

 

La longue marche vers Lavra

Les données de la randonnée de notre deuxième jour sur Athos sont les suivantes : 30° à l’ombre vers 11h et 25 à 30 km à parcourir sur les contreforts escarpés du Mont. Litanie des montées qui n’en finissent pas, des descentes casse-pattes où l’on risque au mieux une entorse ou une foulure, au pire une jambe cassée si on trébuche. Couplet des haltes fréquentes aux sources fraîches pour se reposer et remplir la gourde tout en étanchant sa soif. Personne à l’horizon, à part quelques bruits suspects dans les fougères. Un serpent vert s’enfuit à quelques mètres de nous. Il n’y a plus de pancarte pour indiquer le chemin, parfois même plus de chemin du court…

A l’exception d’un moine barbu écoutant des chants liturgiques enregistrés sur cassettes et un travailleur laïc qui nous a pris pour des touristes allemands, on ne rencontre pas âme qui vive. Des centaines de ruches et des milliers d’abeilles éclairent notre route en forme de garrigue. Soudain, trois mulets plaisantins nous barrent le sentier escarpé et nous forcent à un surplace de plusieurs minutes. Je voudrais être Icare ou à défaut un homme oiseau pour échapper au dédale inextricable du maquis et de la montagne. Mon souhait : retrouver la ligne droite d’Euclide au milieu de cette réserve naturelle d’hêtres, d’oliviers, de cyprès, d’eucalyptus, d’orangers, de jujubiers, etc.

On se dirige d’instinct, comme les chasseurs, en suivant les branches cassées, les herbes foulées, les crottes fraîches, les traces de pas encore visibles des deux pèlerins grecs qui nous ont ici précédés de quelques heures. Le Mont Athos est assez impressionnant vu de près, avec ses neiges éternelles, ses serpents et ses loups. Et puis on redescend vers la mer toujours bleue alors que l’air surchauffé semble danser et vibrer et qu’on entend le bruit d’un camion rempli de troncs d’arbres. Au loin, on aperçoit les îles de Thasos, Samothrace et Lemnos, sorte de paradis laïc insulaire qui ne laisse pas insensible certains popes nous a t-on raconté. On croit distinguer aussi sur notre gauche une cabane près d’une plage au sable blanc. Mirage ? Nous descendons vers le rivage pour savoir ce que l’on gagne à perdre ses illusions et ses hallucinations. Un ermite dans la force de l’âge nous y apprend que nous venons d’accomplir un beau détour car la Grande Lavra bâtie en 963 par Athanase l’Athonite et aux prises avec tant de vicissitudes au cours de l’histoire, est encore à plus de 8 km, dont les cinq premiers sont bien abrupts. Trois heures de marche sans musarder sur des sentiers brûlants, nous faire comprendre le vieil homme content de rencontrer deux reporter français en nous offrant un café turc qui tombe à pic pour vous réconforter. Car la fatigue commence à se faire sentir et nos jambes sont lourdes…

La montée du Mont nous achève : comme le malheureux Simpson sur le Ventoux du Tour de Tour des années 1960, nous titubons comme ivres lorsque la pente est trop raide et le soleil frappe dur. Arrêts obligatoires tous les trois cents mètres, à l’ombre si possible. Un bûcheron laïc au faciès buriné a pitié de nous et nous rend en stop sur la fin. Il nous hisse dans la benne de son camion, spécimen plutôt rare à Athos. Il faut s’accrocher comme des damnés pour ne pas être éjectés » à chaque cahot et à chaque rupture de pente, rentrer la tête dans les épaules pour ne pas être giflés et griffés par les branches de la forêt toute proche qui envahissent le chemin à peine défriché. D’autant plus qu’Olivier, notre photographe, s’est démis l’épaule à force de porter son lourd matériel sur les sentiers quasi vierges et vertigineux. Nous grimpons bercés par la radio grecque et sa musique entraînante vers le sommet à plus de deux mille mètres. Notre bon samaritain nous lâche à une demi heure de Lavra, car il continue plus haut son travail de sape, un mouchoir douteux visé sur le haut du crâne déplumé pour échapper à l’insolation qui nous guette tous malgré la forêt qui nous cerne entre montagne, ciel et mer.

Descente à fond de train car il faut arriver avant le coucher du soleil et les « démons ». Nous doublons quatre travailleurs laïcs qui nous lancent d’un air moqueur : « Petits Français, au galop ! ». Surtout garder notre élan, ne pas ralentir, encore moins deviser car nous pressentons que nous pourrions plus repartir…

Une tour massive veille sur le port miniature de Lavra, niché dans l’anse naturelle d’un rocher sur lesquels les caloyers sont assis en groupe comme un banc d’oursins. Au Mont Athos, le novice doit avoir au moins vingt ans et peut visiter les vingt monastères avant de faire son choix et de se fixer ici ou là. S’il désire mener une vie sévère aime la solitude et porter sa peine comme un cilice, il se fera ermite. S’il préfère au contraire l’ascétisme en communauté, cénobite. Pour une existence plus facile et laxiste, il choisira l’ordre idiorrythmique. Enfin, le point de vue nationalisme, si poussé en Grèce, intervient aussi, dit Randol Coate. Les moines de Caracalos, par exemple, viennent d’Epire. Les hommes de Lesbos et des îles préfèrent plutôt Castamonitos et Xénophon, tandis que ceux de la mer Ionienne iront à Coutloumoussi et à Saint-Paul. Les novices d’origine serbe et bulgare iront à Chilandari, les Russes à Pantéleïmon, les Bulgares macédoniens à Zographos.

Enfin, vers 19 heures, en même temps qu’un groupe de touristes grecs de Serres (banlieue de Salonique) effectuant le tour d’Athos en bateau, nous atteignons fourbus mais heureux notre Graal spirituel du jour : le monastère le plus ancien et le plus célèbre d’Athos. La Grande Lavra avec sa cour que cernent en désordre murs et bâtiment, offre des perspectives de rues semblables à celles d’un ville fortifiée du moyen âge oriental. Devant le réfectoire dont les fresques remarquables sont l’œuvre de Frangos Castellanos, deux cyprès millénaires et robustes prient debout pour expier nos péchés. On prétend qu’ils ont été plantés par saint Anathase lui-même, mais il y a tant de légendes et de rumeurs qui circulent librement sur Athos.

Ce qui est certain c’est avec les 80 moines qui vinrent s’y établir, la Grande Lavra inaugura dès la fin du Xe siècle le rite cénobite. Malgré ses débuts prospères, favorisés par les princes et les hospodars, elle connut bientôt les affres de la pauvreté la plus complète et, décimée, dut vendre une partie de son trésor. En effet, la Grande Lavra, au début du XVIIe siècle, fut réduite à six moines, elle en compte dix fois plus aujourd’hui, mais ses murs délabrés et son désordre de poutres et de pierre sont des indices de lassitude et de vieillesse.

Sa vraie richesse – qu’elle ne peut mettre en gage – est sa place dans l’histoire de l’architecture byzantine. Son réfectoire, en forme de croix, construit en 1512 par un archevêque de Serrès, et décoré par l’école crétoise de Théophanis (XVIe), est le plus beau de la Sainte Montagne. Mais ses fresques étonnantes, dans cette salle unique et incontournable, sont, malgré la fraîcheur de leur inspiration, patinées comme le reste par ce duvet d’ennui et de négligence qui caractérise les pièces abandonnées et un monde en voie de disparition.

Son Katholikon est le modèle même sur lequel sont construites les églises athonites, en forme de croix grecque. La nef ou naos est coupée d’absides latérales autour desquelles sont disposées les stalles des moines. Au centre, la coupole repose sur un tambour trapu : c’est le plus large de tout Athos. L’énorme lustre circulaire, ou corona, en cuivre travaillé, orné de l’aigle à deux têtes de l’église orthodoxe, est suspendu au tambour. Au fond du Katholikon, derrière l’écran de bois très ouvragé et chargé d’icônes, se trouve la trapéza ou table d’autel et, dans l’aghion Vima, la reliques des saints. Les fresques aussi sont ordonnées seront l’ordre de la liturgie : à l’entrée, les moines, puis les martyrs et les saints guerriers soutenant les arcs des coupoles. Les évangélistes sont blottis sous les pendentifs ; enfin, dominant le tout, dans la coupole, le Christ Pankrator. Sur les parois latérales, on voit défiler les épisodes de la vie du Christ et de la Vierge : Nativité, Présentation, Baptême, Crucifixion, Résurrection, Ascension… C’est le moine Théophanis, le peintre le plus important de l’école crétoise, qui a exécuté les fresques de Lavra en 1535. Elles n’ont ni la vigueur ni l’inspiration du XIVe siècle, mais reflètent la sensibilité stylisée qui est la poésie de cet art unique. L’église, terminée en 1004, marque la transition entre la basilique à coupole et le style en croix grecque.

 

Des reliques qui parlent… à la table des démons grecs

Après avoir admiré la chapelle de Saint Nicolas, nous visitons la bibliothèque de la Grande Lavra qui recèle des trésors bien gardés, des tableaux ornés d’or ciselé, des reliques, une quantité invraisemblable de pièces d’orfèvrerie byzantine et surtout des manuscrits uniques sans compter des icônes très élaborées du XVIIe siècle.

Incident à l’église : Olivier, notre jeune photographe installé au premier rang pour mieux témoigner à l’aide d’images prises sur le vif, refuse de baiser les reliques saintes comme le font volontiers les autres pèlerins. Images pieuses d’un monde mort qui vit au passé, annonce l’apocalypse prochaine, se nourrit de fétichisme et de superstition. Commentaire acerbe et peu charitable d’un pèlerin allemand témoin à charge et qui devrait se faire moine : « Vous êtes admis ici comme pèlerin, pas comme touriste profane ». Et les journalistes alors ! Je suis heureux d’être en retrait et d’éviter ainsi scandale et hypocrisie…

On apprend après coup à nos dépens que quand un moine meurt, on le vêt du grand habit après avoir lavé son corps avec une eau mêlée d’huile et de cendres. On dit en son honneur l’office des morts et on l’ensevelit tel quel, sans cercueil, le visage tourné vers l’Orient. Puis trois ans plus tard, on déterre le cadavre ou ce qu’il en reste, on recueille les ossements qu’on conserve dans un ossuaire. En général, sous l’influence du climat méditerranéen et du sel de la mer, les corps dessèchent vite sur le Mont Athos. Mais il arrive parfois, écrit l’écrivain Jacques Lacarrière, que la chair adhère encore au squelette, signe que le moine est en état de péché. Dans ce cas, on reprend ses restes, on les lave avec du vin et on les expose dans l’église pour une messe de rachat. Cette croyance est si ancrée dans les esprits que le degré de pureté ou d’avancement spirituel d’un moine est jugé post mortem, selon l’état du cadavre.

Et beaucoup de récits circulent à Athos sur tel moine qui menait une vie exemplaire mais dont le corps partiellement desséché révéla aux yeux de tous qu’il devait s’adonner à des vices cachés. Il restait secrètement attaché à la chair, c’est pourquoi sa chair restait attachée à ses os.

Dîner frugale et peu varié vers 21 heures. Au menu : soupe de haricots secs, vin blanc ayant un arrière goût de résine, froamge de chèvre importé, pain. Nos joyeux lurons grecs mangent du bout des lèvres et semblent se réserver pour une éventuelle 3e mi-temps fort hypothétique à nos yeux. Pour notre part, ce sont les fresques admirables qui me nourrissent l’esprit. J’ai le dos collé contre une vaste composition de Frangos Castellanos représentant l’entrée des saints au paradis. A gauche se dresse un arbre généalogique ne faisan texception d’aucun patriarche, sage ou prophète depuis Adam jusqu’au Christ, ce qui fait du beau monde qui s’y bouscule… Avec un paradoxe : les principaux philosophes de la Grèce antique y ont croit de cité mais cela n’empêche pas, en haut de la vaste fresque colorée la Vierge de chasser la déesse Athéna. Ce qui tendrait à accréditer la thèse que l’orthodoxie, cette « croyance droite » fait bon ménage avec Anaxagore, Platon, Socrate, Aristote et consorts et moins bon ménage avec la mythologie grecque à connotation païenne. Harmonie des contraires chère à Héraclite d’Ephèse : la lumière côtoie ici les ténèbres, la pais le combat (polémos). A propos, nous sommes éclairés pour la première fois depuis notre court séjour sur Athos par la lumière électrique d’un générateur. Exception qui confirme la règle monacale et commune aux autres monastères : la lampe à huile et les bougies.

En rentrant affamés au dortoir, nous reculons stupéfaits : un spectacle inédit à la mode grecque s’offre devant nos yeux incrédules. Nos « pèlerins de Serres » ou plutôt leurs notables ont improvisé un buffet convivial garni de victuailles et de crudités, le tout accompagné de quelques bouteilles sorties d’on ne sait où… Comme par miracle pour nous rendre le moral. Nous trinquons volontiers à leur santé en prenant le verre d’ouzo (apéritif grec qui ressemble à l’anisette) et participons sans état d’âme à la « table des démons ». Entre deux bouchées et rasades, on engage la conversation.

-         Dites donc, vous êtes particulièrement organisés et prévoyants pour de simples pèlerins ?

-         Oh, vous savez, répond le chef du groupe, un juif aux cheveux poivre sel, les moines sont bien braves mais si on suit leur régime, on risque de crever littéralement de faim… Alors, on a pris nos provisions et on mange en cachette, la nuit, pour ne pas leur faire de peine. On a aussi emporté nos bombes d’insecticides pour neutraliser la vermine qui loge dans la literie des dortoirs, car on nous avait prévenus… de ce qui nous attendait. »

 

Plaisir et attrait de l’interdit : nous dévorons sans vergogne tomates et concombres… sous l’œil désapprobateur et critique de quelques devôts de Serrès. Et nos lits douteux sont vite parfumés à l’insecticide. Mais que faire pour blanchir l’oreiller noir de crasse sinon s’en débarrasser discrètement… pour ne pas faire de mauvais rêves.

Une cacophonie de ronflements grecs tous azimuts nous maintient éveillés presque toute la nuit. Plutôt qu’aux esprits frappeurs, je commence à croire aux démons ronfleurs tandis que notre photographe se tord de douleurs sur sa couche. Il souffre de son épaule froissée ou démise par le port de ses vingt kilos de matériel pendant 30 km. Nuit blanche et agitée d’autant qu’Olivier a appris que certains moines étaient en proie aux affres de l’homosexualité. Autant se lever pour échapper aux grognements des dormeurs et s’aérer de ce monde d’hommes privés de femmes. Je m’habille et déambule dans Lavra assoupie où je constate de visu que nos saints hommes savent se tenir à table et « dé-jeûne » au vrai sens du mot. Festin de vin et de chair. Cinq moines qui ne font guère pitié boivent du vin et du raki tandis que le père hôtelier dodu découpe dans les cuisines une volaille cuite à point et dont le fumet ne nous laisse pas indifférent.

Certes, Lavra est un monastère idiorrythmique où chacun fait ce qui lui plaît en dehors des offices et vit à son propre rythme. Pourtant, en surprenant ces moines bâfreurs dignes d’une réclame de camembert, j’ai l’impression qu’ils ripaillent en communauté et communient dans l’ivresse. Tandis que leurs frères plus sobres prient en bas pour le salut de leurs âmes.

Réveil à 4 heures du matin pour assister, enfin les plus pieux d’entre nous, à l’office « aurore ». Nous préférons contempler pour notre part le superbe lever de soleil qui fait scintiller de mille feux le mica des toits de lauze minés de lichens.

 

Ultime croisière chez les derniers des ermites

Fourbus et amoindris par notre marche forcée de deux jours à travers le Mont, nous succombons à la tentation d’embarquer sur le caïque loué par nos amis de Serrès et baptisé Ierissos, amarré dans une petite crique à l’écart. Car le temps presse et les forces nous manquent pour visiter, à partir de Kérasia, le « Désert de pierres » des ermites accrochés au bord du vide, dans leurs grottes naturelles percées à même la falaise abrupte sur la mer. Entre ciel et eau.

On les ravitaillait jadis par des paniers accrochés à une poulie rudimentaire, on y accède maintenant par des chaînes et des échelles plantées à même le roc. Un pêcheur y dépose parfois en passant une modeste offrande de la mer. Ces acètes de la méditation se comptent aujourd’hui sur les doigts des deux mains. La crise des vocations n’épargne pas le Mont Athos. Pourtant la règle monastique est suffisamment souple ici pour permettre à un moine vivant en communauté de devenir à tout moment ermite, anachorète s’il le désire vraiment.

Ces derniers « athlètes de l’exil » sont des hommes de défi qui pratiquent la prière du cœur. Silence des pensées rythmé par le souffle, la respiration. Ils suivent et perpétuent la tradition de leur maître, Pierre l’Athonite qui vécut plus de 50 ans dans ces nids d’aigle, en apparence inaccessibles à tout bipède profane ou non, mais qu’on aperçoit bien du bateau dans la mer moutonneuse. Souvent, les crânes des anciens occupants sont alignés, en rang d’oignons comme pour une ultime parade, sur une petite étagère face à l’entrée de la grotte.

Emus et touchés par tant de misère et de beauté à la fois, nous sentons confusément que nous côtoyons là les derniers hommes des cavernes et que nous touchons au cœur mystique de la Sainte Montagne. On peut, bien sûr, être insensible et étranger à cette croyance droite visée au cœur de la falaise, mais nul ne peut rester totalement insensible au drame humain. Folie et déraison habitent et enchantent ces « derniers « fous de Dieu » en haillons bruns. Quelques uns de ces pauvres hères qui ressemblent à des chauve-souris suspendus à l’endroit dans un monde à l’envers deviennent parfois des bêtes pour avoir voulu faire l’ange et avoir mis leur âme en cage…

 

Un certain renouveau…

Nous continuons de longer la côte sud d’Athos où les calanques ont fait place aux plages. Nous délaissons le monastère de Dionysiou pour débarquer et nous attarder dans celui de Grégoriou. Citadelle imprenable perchée sur un éperon rocheux qui symbolise sans doute le mieux en ce début de XXIe siècle le renouveau de l’orthodoxie fière d’elle-même. Avec ses deux voisins bâtis sur le même modèle : Simon Petra et Dionysiou sur un échafaudage de passerelles soutenues par la foi.

Ce qui frappe d’abord dans ce monastère cénobitique est la jeunesse des moines qui y vivent, avec rigueur et sobriété, sur un même pied d’égalité et de solidarité. Ainsi, nous débarquons vers 10h30, au moment de la corvée des patates : tous les moines épluchent avec dextérité les pommes de terre en écoutant un récitant qui leur vante les mérites et les bienfaits de la Vierge. Un moine français de 27 ans nous aborde et confirme nos premières impressions :

« Cela fait quatre mois que je suis là. Je reste encore un mois avant de retourner à Paris où je partage mon temps entre l’urbanisme et l’orthodoxie. J’ai séjourné dans plusieurs monastères d’Athos avant d’atterrir à Grégoriou. C’est vraiment ce qui se fait de mieux à mon humble avis à l’heure actuelle sur la Sainte Montagne. La tradition y est respectée et aucune entorse à la règle n’est acceptée… Je suis devenu orthodoxe après avoir perdu ma foi catholique il y a près de dix ans. Je ne suis pas le seul Français. Vous trouverez deux novices à Simon Pétra et six moines à Xéropotamos. Au début, c’est difficile de se faire admettre, mais on y arrive progressivement avec de la patience, de la bonne volonté et en faisant l’effort de maîtriser le grec moderne.Aujourd’hui, je pense sincèrement que c’est la vraie église avec sa foi sûre d’elle-même. En tout cas, c’est celle qui me convient le mieux… »

Et il est vrai que ce monastère modèle, dur et pur, annonce peut-être un renouveau de l’Orthodoxie après une longue période de régression et d’immobilisme. En 1912, Athos comptait 7000 moines. Au moment de son apogée, au XVe siècle, 40 monastères abritaient 40 000 moines. Les révolutions communistes ont tari en partie le recrutement slave et roumain au XXe siècle, sans cependant atténuer la sourde rivalité entre moines grecs et popes russes.

On ne badine ici avec la discipline et la méditation. Le Supérieur de Grégoriou tance vertement nos gens de Serrès par trop envahissants et bruyants qui se font photographier par groupes dans la cour du monastère. Notre photographe Olivier est sorti manu militari par deux gorilles moines géants qui le soulèvent de terre pour mieux l’éjecter de l’église où il est interdit de photographier l’intérieur. Il nous rejoint bientôt mais sans ses appareils de « voyou voyeur » digne de la société du spectacle.

Deux augures éclairent notre fin de pèlerinage à Athos. A Daphni, pour notre retour à la vie, nous croisons un étudiant brésilien déconfit qui fuit la république monacale, jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Il a perdu trois kilos dans son aventure, déprime et ne peut vivre sans contempler des silhouettes féminines. En revanche, les dauphins sont toujours là à nous faire la fête comme lors de notre arrivée trois jours plus tôt, jaillissant hors de l’onde près de notre caïque. On a même l’impression troublante qu’ils se sont rapprochés comme nous de la communauté de la Sainte Montagne.

Quelques jours au pays des vieillards, des anges et des démons, ça marque un homme, car comment peut-on oublier cette Atlantide de la foi droite entre ciel, mer et terre qui vit sans femme et comme au Moyen-Age au milieu de trésors inestimables !

« Ti kaneis paidimou ? Comment vas tu, petit ? Bien, surtout depuis que j’ai entrevu le sein et senti le parfum d’une jeune femme sur le bateau de retour. Faste et misère, rutilance et délabrement sur fond d’homosexualité plus ou moins consciente ! Pour les moines et les ermites prêts à « mourir un peu » pour leur salut, Athos, bastion de l’orthodoxie, est non seulement le centre du monde, mais aussi le nouveau Mont Arrarat qui échappera lui seul à l’apocalypse promise qui hante toute la liturgie nocturne des lieux et le pas somnambule des moines le long des couloirs obscurs éclairés de désirs inavouables.

 

D.C

 

 

 

 

 

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