La haine du blanc existe
La haine du blanc existe, je l’ai rencontrée !
Par Louise Gaggini
« Qui te permet de parler de gens "stupides et sans âme "? ta qualité de française, blanche et blonde peut-être ? »
Et voilà comment le racisme se révèle au grand jour, remonte en surface des vernis si lisses soient-ils. Il aurait pu dire n’importe quoi lié au sens des mots, il se revendique « intellectuel » mais ce qui lui est venu naturellement et instinctivement c’est l’insulte physique, celle qu’utilisent les vrais racistes, ce reproche incroyable de la différence physique qui dans l’Histoire a permis à des monstres d’assassiner des millions de gens, en mettre en esclavage des millions d’autres, seulement pour une différence de couleur de peau de culture ou de nationalité, qu’ils soient Juifs, Roms, gitans, homosexuels, noirs, bref différents.
Il aura fallu un petit échange contradictoire avec une femme qui insultait grossièrement une femme politique et à qui j’avais fini par écrire qu’elle n’avait pas d’âme, pour que ce français d’origine tunisienne se lâche lamentablement révélant sa haine profonde des françaises, blondes et blanches, surtout sa haine d’un monde qui ne lui a pas été donné par naissance, qu’il aime en surface et hait d’en être si différent, par le physique qu’il oppose, par la pensée qu’il nie, par la culture qu’il veut modifier à son image, par toutes ces différences que vous, moi et tant d’autres ressentons comme des forces et des beautés en plus, et que lui abhorre, rejette au point d’être de tous les combats qui tentent d’éradiquer, le bleu et le rose, le mot de mademoiselle, le masculin et le féminin, les races et les genres et enfin toutes les particularités d’une humanité unique et puissante de toutes ces diversités et différences qui agrandissent chaque individu, qui font partie de chaque individu si on considère les quelques milliers d’âmes dont nous descendons tous, qu’il faut apprendre à aimer en nous et dans l’autre, si nous voulons éradiquer le racisme.
Le problème avec les racistes, c’est qu’ils utilisent les guerres d’aujourd’hui et les nouveaux outils que proposent les sociétés, pour régler leurs frustrations, et à l’ère d’internet s’il est plus difficile pour les tyrans d’être aux sommets des nations, il est particulièrement facile pour des milliers de petits fascistes en tout genre de transmettre n’importe quelle idéologie guerrière ou mortifère, subversive, pervertie et seulement destinée à servir leurs intérêts personnels, à flatter ou réparer leur ego, leur mégalomanie ou leurs paranoïa, leur souffrance sans doute, sinon, comment en arriveraient-ils là ?
Nous savons tous le chemin à parcourir pour seulement devenir l’ombre d’un genre humain pacifique et fraternel, nous savons tous qu’il y a en l’homme des zones archaïques qui pensent en terme de « tuer ou être tué » et nous savons tous combien ces parts obscures sont capables d’horreurs et d’indignités lorsqu’elles sont sollicitées et manipulées par des paroles travesties de morale.
Des valeurs fondamentales et fédératrices comme la justice, l’humanisme et les religions sont ainsi régulièrement détournées de leurs objectifs de paix par des pyromanes en puissance, qui trouvent dans des idéologies fanatiques, de quoi alimenter leurs pulsions de mort.
Et tandis que des hommes et des femmes font tomber des dictatures en cherchant des alternatives à la violence du monde, les racistes au contraire s’infiltrent dans les trouées, cherchent l’espace où implanter leurs haines, et avec l’alibi d’une vertu appropriée de plein droit, s’exercent à poser des bombes incendiaires, heureux de voir les brûlots prendre, et soufflant sur des braises jamais vraiment éteintes, jubilent et dansent devant les flammes de la discorde et les incendies allumés.
Un monde en flammes, qu’ils regardent se consumer ainsi que Néron regarda brûler Rome et sa population, heureux et convaincu dans la folie narcissique de sa toute-puissance, de la générosité de son acte.
Pour conclure et sans tomber dans la peur d’un racisme qui serait partout, j’avancerai qu’il a plusieurs visages, qu’il est toujours prêt, à l’affût, camouflé et perfide, à frapper ; quelle que soit la couleur dont il camoufle sa haine, c’est toujours de rouge qu’elle macule les trottoirs …
Et puis qu’aussi, vraiment, je confisquerai bien les allumettes !