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Le Monde | 26.09.2015 à 22h55
• Mis à jour le
27.09.2015 à 05h13
| Par Rémi Dupré
Selon les informations du Monde, Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football, et Michel Platini, patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA), font l’objet d’une enquête du comité d’éthique de la FIFA. Alors qu’elle interroge actuellement les deux dirigeants les plus influents du foot mondial, l’instance rendra une décision dans quelques jours : le Valaisan et l’ex-meneur de jeu des Bleus risquent tous les deux une suspension.Dans ce cas de figure, M. Blatter serait contraint de quitter le poste qu’il occupe depuis 1998 et qu’il a promis de laisser à son successeur élu, le 26 février 2016, lors du congrès électif extraordinaire de la FIFA. Michel Platini serait, lui, contraint de démissionner de ses fonctions à la tête de l’UEFA. Lui qui dirige la confédération européenne depuis 2007 et a été réélu pour un troisième mandat en mars ne pourrait par ailleurs pas briguer la présidence de l’organisation mondiale. Le dépôt des candidatures est prévu le 26 octobre. Samedi soir, Hassan Bility, candidat africain à la présidence de la FIFA, président de la Fédération du Liberia, a demandé la suspension immédiate de Blatter et de Platini, sans attendre les conclusions de l’enquête.Lire aussi : FIFA : l’enquête autour de Joseph Blatter fragilise Michel PlatiniLe comité d’éthique « n’a pas commenté »Contacté par Le Monde, le comité d’éthique de la FIFA « n’a pas souhaité commenter » cette information. Par le passé, Sepp Blatter a été plusieurs fois blanchi par l’instance, notamment en mai 2011, avant sa réélection pour un quatrième mandat. Cette enquête fait suite à l’ouverture par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC), le 24 septembre, d’une procédure pénale à l’encontre du patron de la FIFA pour « soupçon de gestion déloyale et – subsidiairement – abus de confiance. »Le MPC « soupçonne » d’abord le septuagénaire d’avoir signé, en septembre 2005, « un contrat défavorable à la FIFA » avec l’Union caribéenne de football (CFU), présidée alors par le Trinidadien Jack Warner. Ce dernier, ancien patron de la Confédération d’Amérique du Nord centrale et des Caraïbes (Concacaf), est au centre de la litanie d’affaires de corruption qui ébranlent la FIFA depuis l’arrestation, le 27 mai, à Zurich,de sept dirigeants de l’instance mondiale pour des faits présumés de corruption et de racket.Dévoilé le 12 septembre par la chaîne de télévision suisse alémanique SRF,ledit contrat octroyait les droits télévisés des Mondiaux 2010 et 2014 au CFU pour 600 000 dollars (536 000 euros). Il a été signé conjointement par M. Blatter et M. Warner, démissionnaire de son poste de vice-président de la FIFA en 2011. L’homme d’affaires australien Jaimie Fuller, fondateur en janvier du mouvement New FIFA Now, avait alors estimé que le montant de ces droits serait beaucoup trop bas, « environ 5 % de la valeur du marché ». Dans cette affaire, Warner aurait réalisé un profit estimé à 17 millions de dollars (15 millions d’euros) avant que la FIFA ne résilie le contrat en 2011, la CFU n’ayant pas rempli ses obligations.Lire aussi : A la FIFA, des élections dignes de « Game of Thrones »Un paiement « déloyal »Le MPC reproche également à M. Blatter « un paiement déloyal de 2 millions de francs suisses » (1,8 million d’euros) en faveur de M. Platini, « au préjudice de la FIFA, prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ». A l’époque, l’ex-numéro 10 des Bleus officiait comme « conseiller football » de M. Blatter avant de siéger, dès juin 2002, au comité exécutif de la FIFA et d’en devenir le vice-président.Selon le MPC, ce paiement a été effectué en février 2011. Soit un mois avant que M. Platini ne soit réélu pour un second mandat à la tête de l’UEFA, et quatre mois avant que son homologue de la FIFA ne soit reconduit pour la troisième fois à la tête de l’instance mondiale, avec le soutien discret de la Confédération européenne. En marge de la réunion du gouvernement de la Fédération internationale, Michel Platini et Sepp Blatter ont été entendus par le MPC, qui a rappelé le principe de la présomption d’innocence. Si le dirigeant helvète a été auditionné en qualité de « prévenu », le patron du foot européen avait le statut de« personne appelée à donner des renseignements ». Une perquisition a par ailleurs eu lieu dans le bureau du dirigeant de la FIFA et « des données ont été saisies ».« En ce qui concerne le paiement qui a été effectué en ma faveur, je désire clarifier que ce montant m’a été versé pour le travail que j’ai accompli de manière contractuelle pour la FIFA, s’est justifié l’ancien capitaine des Bleus. Je suis satisfait d’avoir pu éclaircir ce point envers les autorités. » Le patron de l’UEFA a notamment été défendu par le premier ministre Manuel Valls« Il a toutes les qualités pour diriger la FIFA, a assuré le locataire de Matignon vendredi soir sur RMC. Je ne peux pas faire plus de commentaires, sinon d’apporter mon soutien et mon amitié à Michel Platini. »Lire la suite