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Le Monde | 10.09.2015 à 06h41
• Mis à jour le
10.09.2015 à 08h25
| Par Philippe Bernard (Londres, correspondant)
Au soir de la cinglante défaite électorale des travaillistes, le 7 mai, leur chef Ed Miliband avait démissionné. Son successeur sera connu samedi 12 septembre, au terme d’une primaire ouverte dont la campagne a commencé dès la mi-juin. Si, comme les sondages l’indiquent, Jeremy Corbyn est élu à la tête du Labour, ce sera un coup de tonnerre non seulement dans le paysage politique britannique, mais pour la gauche européenne toute entière.Barbe blanche et allure d’instituteur à la retraite, le député d’Islington-nord (quartiers populaires du nord de Londres) élu sans discontinuité depuis 1983, représente l’aile gauche du parti et défend des positions comparables à celles de Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce. Il refuse radicalement la politique d’austérité drastique du gouvernement Cameron qui « fait payer les pauvres » alors que son parti ne réclame que des accommodements.Lire aussi : Jeremy Corbyn, l’homme qui bouscule le Labour sur sa gaucheContre la majorité du Labour, il défend la renationalisation des chemins de fer et l’augmentation de l’impôt sur les sociétés pour financer des dépenses sociales. Militant anti-guerre et partisan du désarmement nucléaire unilatéral, il est aux antipodes des orientations du pouvoir conservateur favorables à des frappes militaires en Syrie et au renouvellement de la force de dissuasion nucléaire. Critique à l’égard du libéralisme économique, il pourrait aussi raviver l’hostilité d’une partie de la gauche à l’Union européenne et compromettre le « oui » au maintien dans l’Union que souhaite M. Cameron.Végétarien, cycliste, hostile à l’importation de foie gras, propalestinien et tiers-mondiste, Jeremy Corbin se dit « socialiste », un mot qui fait voir rouge à bien des électeurs britanniques.Nouveau mode de scrutinTotal outsider voilà trois mois, le député inconnu, âgé de 66 ans, est présenté comme le grand favori. Il a su capter l’intérêt d’une frange de jeunes révoltés contre les inégalités croissantes et lassés par le discours sans relief des trois autres candidats, Andy Burnham, Yvette Cooper et Liz Kendall. Il a aussi profité d’un nouveau mode de scrutin qui permet aux simples sympathisants de voter moyennant le paiement de 3 livres (4,10 euros).Les ténors du Labour le considèrent comme inéligible au poste de premier ministre et craignent un divorce avec l’opinion et l’éclatement du parti s’il gagne la primaire. Les tories, eux, se frottent les mains. Mais les sondages annonçant le triomphe de M. Corbyn disent-ils vrai ? Les instituts qui le prédisent, avaient été incapables, en mai, de prévoir la large victoire de David Cameron.@canalbernard Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. Lire la suite