Terrorisme : l’ambiguïté française !
Par Louise Gaggini
Aujourd’hui l’heure est au deuil et à la compassion pour les victimes et l’innocence fracassée, les vies rompues.
Mais, demain viendront les questionnements. Les vrais.
Au-delà des mots politiques des uns et des autres balancés sur les ondes en fonction d’élections législatives ou présidentielles à venir, il faudra déterminer les responsabilités, les mettre en évidence et « punir les responsables » a annoncé Hollande, sur les lieux de l’attentat.
Ah oui ?
« Me faites pas rire, j’ai mal au ventre » aurait dit Zazie dans le métro.
Mais, absolument d’accord pour qu’enfin justice soit rendue aux morts pour rien, sacrifiés aux intérêts économiques et géo politiques de ces dernières années par des hommes politiques de droite comme de gauche, qui pas une seule fois n’ont tenu compte des ambiguïtés qu’il y avait à vouloir copiner avec le Qatar et l’Arabie Saoudite et le riche monde arabe, commanditaires de ce qui est devenu Daesh, prolongation naturelle d’Al Qaida, qui a massacré des citoyens français.
De simples personnes, des gens comme vous et moi, qui un vendredi 13, certains y verront la main de dieu ou la fourche du diable, sans conscience des menaces qu’ont fait peser sur leur vie ces gouvernants que certains d’entre eux ont porté à l’Elysée, sont morts, innocents sacrifiés au veau d’or et à l’appétit d’argent d’un monde politique français en déliquescence qui, dans le plus grand des paradoxes annonce vouloir éradiquer le terrorisme islamique, mais qui par ailleurs serre la main, mange et boit avec ceux qui le sponsorise ; qui a ouvert sans discernement ses frontières à une masse migratoire, en occultant qu’au milieu de vrais réfugiés, il y aurait par force, des fanatiques islamistes ; qui veut donner à voir un Islam des lumières, alors que cette religion est aujourd’hui sous emprise de fous sanguinaires ; qui pratique la désinformation pour faire croire que les musulmans de France sont d’abord des Français, alors qu’aucun d’eux, ils sont 1,6 milliard dans le monde, ne manifeste vraiment contre le terrorisme islamique, ce qui pourtant lèverait l’ensemble des doutes qui pèsent sur leur neutralité ; par peur des représailles sans doute, et dans une unité grégaire de religion et de culture, pour une revanche sur ces colonisateurs occidentaux qui les ont tant méprisés.
Les politiques ne peuvent pas dire : je ne savais pas !
Après avoir sanctionné et taxé d’islamophobes tous ceux qui sans haine, juste par bon sens, je pense à Finkielkraut, mais ils furent nombreux, constataient les dérives des jeunes français d’origine musulmane et chrétienne dans les banlieues ou ailleurs, se sont vus vilipendés et mis au ban de la société, par une gauche aveugle et répressive.
Les hommes du gouvernement actuel, mais ceux du précédent aussi, peuvent difficilement dire « je ne savais pas ! » alors que contre tout bon sens, ils ont volontairement laissé des imams fondamentalistes « éduquer » et intoxiquer des jeunes déjà en perdition, et qui depuis les attentats récents, disent « il faut fermer les mosquées et expulser les imans islamistes !»
Comme toujours à la bonne franquette : « responsables, mais pas coupables ! »
Les gouvernements de gauche comme de droite qui pour des raisons électoralistes et parfois par démagogie, ont voulu occulter les dangers potentiels liés à une partie de sa population, sont responsables des actes terroristes qui surviennent sur le territoire ; des morts du 13 novembre, ainsi que de ceux de janvier dernier. Pour ne citer que les derniers.
Plus que les bombardements en Syrie, c’est la désespérance et les frustrations, le manque d’horizon qui poussent certains jeunes français, musulmans ou chrétiens à croire qu’ils peuvent jouer un rôle sur l’échiquier du monde.
Ils ont l’exemple de certains révolutionnaires qui de la Russie à l’Allemagne, de l’Amérique du Sud à la Palestine, furent des poseurs de bombes et des assassins d’innocents, avant d’être consacrés Nobel de la paix et libérateurs des peuples !
Et puisque l’on parle de responsabilités
Tant que nos dirigeants, tout bord confondu, ne comprendront pas que les mots recouvrent des actions, que lorsque l’on parle de guerres, c’est bien de guerres qu’il s’agit, que les corruptions ne peuvent plus être à l’ordre du jour et qu’il est maintenant impératif d’oublier les dollars et les privilèges de salon pour une survie qui pourrait aussi être la leur : Hollande était au Stade de France, il a eu la chance d’être évacué rapidement, mais qui sait, demain pourrait être différent et la mort pourrait le surprendre comme elle a surpris ceux du Bataclan… tant donc que ces politiques ne réaliseront pas que l’heure n’est plus à l’argent roi et aux compromis avec les riches Emirats, mais à la défense totale dans une guerre dont ils prononcent enfin le nom, le terrorisme et la barbarie gagneront.
L’Amérique et la France avec leurs ingérences désastreuses en Irak et en Libye, sont bien à l’origine de la création de Daesh et de son expansion dans le Moyen-Orient, et c’est bien l’Occident qui a créé le monstre qui aujourd’hui nous terrorise, mais pourtant, Hollande parle d’une France inflexible envers le terrorisme, en continuant à vendre des armes de guerres aux uns et aux autres, quand il ne sable pas le champagne pour quelques rafales de plus avec des monarques musulmans et sous Charia, qui pratiquent à peu de chose près les méthodes de Daesh : lapidations, crucifixions, violences et tortures.
Daesh, l’hydre généré par les prédations Occidentales, laissé grossir depuis plusieurs années pour des raisons géo politiques et économiques, et plus prosaïquement par ces élections françaises prochaines qui actuellement encombrent les médias et qui, malgré l’indignité que cela implique, bénéficieront à ceux qui sauront le mieux utiliser la tragédie récente.
Nous payons aujourd’hui des décennies de colonisations où « le black beur bougnoul » ainsi qu’il fut appelé par un Occident impérialiste, fut méprisé, assassiné, violenté, ghettoïsé, et si je crois qu’actuellement nous n’avons pas d’autre choix que de nous défendre d’eux, avec une détermination sans faille, de droit ou pas, tant il paraît impossible de lutter contre la barbarie avec les outils de la démocratie, je n’oublie pas ce que nous leur avons pris : les ressources évidemment, mais la dignité surtout. Celle que tout être humain est en droit d’attendre d’un autre humain.
Si j’allais plus loin dans mon raisonnement, je pourrai presque dire, que peut être c’est dans l’ordre des évolutions que cette civilisation arabo musulmane propulsée par une religion mortifère, égale à celle de la chrétienté qui autrefois « évangélisa » des pays du bout du monde avec la torture, l’emprisonnement et le bûcher, détrône notre civilisation judéo chrétienne décadente, embrouillée entre son goût de l’or et du pouvoir, où les jeux du cirque prolifèrent avec tout ce qui vient distraire une société rigidifiée sur ses acquis et incapable de comprendre ce qui change autour d’elle ; que seuls les drames réveillent encore de son endormissement, démontrant étrangement que ses forces demeurent, présentes en elle et prêtes à ressurgir et à s’exprimer, si on le lui permet…
Paris vient de subir une agression terrible, et les Français qui depuis quelques années regardaient les centaines de milliers de chrétiens assassinés dans un Moyen Orient en flammes, sans cesser leurs parties de cartes ou de tennis, se sont réveillés avec la gueule de bois, la peur au ventre, comme si la même gastro leur ravageait l’estomac, les laissant hébétés, sidérés par la réalité du terrorisme qui vient de les frapper.
L’heure est au deuil et à la compassion pour les victimes et les vies rompues, mais demain viendront les questionnements. Et il faut l’espérer, la fin des paradoxes dans la politique française au Moyen Orient.
C.L