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Eh oui, la guerre sévit, les colères grondent et les «raisins de la colère» murissent vitesse grand V, mais dans le monde émergent des libertés nouvelles et j’ai envie de vous dire que la beauté et la tendresse toujours peuvent nous bercer, avec la force et la joie, regardez cette vidéo et laissez-vous porter par la douceur d’un monde originel, le nôtre que nous prenons si peu le temps d’aimer…


 

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L'érotisme dans un journal sérieux ?

Certainement, car la sexualité fait autant tourner le monde que l'économie.

Nouvelles, grands classiques de la littérature, mais aussi reportages et web-expos, vous êtes sur le seuil de notre rubrique lubrique.

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Tu me voulais tienne, je me suis voulue soumise

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Diabète Mag N°17

Le N°17, Vient de paraître
Chez votre Marchand de Journaux

Codif : L13013

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Prévenir, Comprendre, et Mieux vivre avec le Diabète

 

Au sommaire vous trouverez :

- Diabète : la fin d’un mythe

- Cholestérol - Diabète et les margarines

- Le Chrome limite de stockage des sucres

- Les complications du Diabète

- seul face à un infarctus

– comprendre l’anévrisme

- l’utilisation de la «metformine»

- Le matériel de sport au domicile

- Desserts allégés

- Gros dossier: Mincir de plaisir, des menus type.

- Quiches light – sauces allégées – saveurs de la mer 

- le lait végétal – les confipotes à faire

Nutrition :

-       le foie, source de fer – tout sur la moutarde

-       Fruits et légumes d’automne

-       Les vertus des baies de Goji

Un N° 17, Complet, pour une vie pleine de bonnes résolutions.

DIABETE MAGAZINE , chez votre marchand de journaux.

Inclus: Le Diabétique Gourmand, des recettes goûteuses et light.

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Conquête et civilisation

 

Gil JouanardConquérir (précédé de son corollaire, vaincre) et coloniser sont deux verbes a priori peu sympathiques, souvent associés et même, quoiqu’à tort, confondus. Or, il s’agit de phénomènes tout à fait distincts, qui ne vont pas nécessairement ensemble.

Lorsque, contre son gré, Robinson Crusoé, naufragé, colonise son île déserte, il ne la conquiert pas : il y trouve un refuge d’urgence, de survie, et l’exploite du mieux possible pour ce même motif, et sans s’y imposer à quiconque. Il en va de-même de ceux qu’on appellera plus tard les Aborigènes des îles océaniennes, sur lesquelles l’Homo Sapiens finit par mettre pied, du temps où on pouvait encore y accéder depuis le sud-est asiatique en recourant à l’usage de radeaux sommaires. Ces migrants issus de plusieurs générations d’anciens expatriés de la savane est-africaine, cousins germains de toutes les autres populations qui, au petit bonheur la chance, allèrent progressivement coloniser la quasi-totalité des terres habitables du globe terrestre, cherchèrent et trouvèrent donc un territoire vierge, où s’installer.

D’un autre côté, les Sumériens,  peuple éminemment  inventif et débrouillard, à qui nous devons les premières cités, les premiers édifices monumentaux, certaines techniques sophistiquées d’agriculture, notamment un sens absolument génial de l’irrigation de terres jusque là improductives, et enfin l’idée,  le principe et la technique préfiguratrice de l’écriture, passa son temps à vaincre et à conquérir les villes voisines et concurrentes, sans pour autant songer à les coloniser et à fonder un empire ou même un royaume. Chaque ville était un Etat ; et chacun des Etats avait pour rival et épisodique ennemi telle ou telle autre Ville-Etat située à peu de jours de marche de son lieu d’implantation, quelque part dans le delta que forment le Tigre et l’Euphrate peu avant de se jeter conjointement dans le golfe arabo-persique. On attaquait, assiégeait, conquérait (quand on y parvenait), pillait probablement, saccageait très certainement, tuait peut-être à bras raccourci, kidnappait, violait, emmenait en esclavage hommes vigoureux et femmes séduisantes. Mais on ne colonisait pas.

Les Assyriens, peuple amorite de langue et culture sémitique, issu d’un conglomérat de tribus nomades du désert syro-irakien et peut-être du nord de la Péninsule Arabique, semble avoir, le premier, eu l’idée de coloniser, mais aussi de constituer un Etat, qui devint vite un Empire. Ensuite, ce furent les Hittites, les Elamites, les Egyptiens, les Mèdes, les Perses. Ce fut à qui conquerrait, soumettrait et coloniserait ou (surtout les Perses) imposerait tribu (les Ottomans reprenant, quelques siècles plus tard, cette façon habile de tirer bénéfice de leurs victoires militaires en laissant aux autochtones le soin de se gouverner, moyennant rançon annuelle, ce qui était moins onéreux, moins risqué et…plus lucratif).

Les Grecs, comme les Phéniciens, adoptèrent des modes de colonisation plus feutrés, qui ne passaient pas par la guerre de conquête et se contentait d’implanter des « comptoirs » dont la population était très rapidement hellénisée, par le biais de la langue, de la culture et d’un art de vivre novateur, séduisant. Leur « empire » fut sans véritable métropole centralisatrice. Il n’en alla pas de même des Romains, qui reprirent, en plus vigoureux, plus drastique, mais aussi plus rationnel et mieux organisé, le rêve perso-médique ou médo-persique (pour adopter l’ordre chronologique). Ils cumulèrent même les deux façons de faire : la gestion déléguée contre versement de fortes taxes ; l’implantation de « colons » issus d’autres zones de l’Empire, Rome compris.

Les Arabes, grands amateurs de razzias, ainsi qu’étaient souvent les peuples nomades, justifièrent par une clause pseudo-spirituelle la main basse qu’ils firent sur de vastes territoires, pour la plupart laissés en jachère ou dans l’anarchie totale par les anciens empires décadents ou défunts. C’est au nom de la troisième version du Dieu Unique qu’ils bâtirent un empire à la fois (ou alternativement)  tolérant et impitoyable, raffiné et barbare.

Lorsque l’idée de coloniser vint enfin aux grands Etats européens, bien plus tard, la confusion des genres parvint à son comble : là aussi, on prétendit d’abord conquérir au nom de Dieu et du Roi son serviteur ; puis on inventa le prétexte de la civilisation, à laquelle il fallait de toute urgence « amener » les peuples ignares et inaptes qu’il s’agissait d’assujettir et le cas échéant de réduire en esclavage (ou pour le moins en un état de servitude presque aussi humiliant). Les grand pays d’alors y allèrent tous de leur empire morcelé. Pour les uns, spécialement les Ibériques, ces territoires conquis, après soumissions et éventuellement éradication partielle des populations autochtones, la colonisation au sens propre du terme y alla bon train. Pour les autres, tout particulièrement les Anglais et les Néerlandais, il s’agit d’imposer une loi, une administration, et de tirer parti des ressources sur le dos des « natifs », sans exagérément favoriser l’implantation définitive de sujets de Sa Majesté. Les Français adoptèrent une position intermédiaire : moins tueurs froids que ne l’avaient été les Espagnols ou que le seront les migrants Anglo-Saxons d’Amérique, ils implantèrent nombre de colons (phénomène qui culmina en Algérie). Ils pratiquèrent au demeurant une « colonisation » à plusieurs vitesses, avec le modèle antillais (élimination des reliquats de Caraïbos ; importation massive d’esclave noirs pour les remplacer ; création d’une caste de riches possédants européens devenus « créoles » dès la deuxième génération), le modèle indien (celui du comptoir inspiré de la manière gréco-phénicienne et carthaginoise), le modèle africain (administration solide, garnisons modestes mais suffisantes dans un contexte peu réactif, quelques grands possédants surexploitant les ressources naturelles), et enfin un modèle nord-africain à deux vitesses : celle du protectorat, souple et hypocrite ; celle de l’intégration au patrimoine « national », avec forte immigration de « petits », « moyens » et « grands » « blancs », flux nourri par l’apport d’exilés de l’Alsace et de la Lorraine prises par les Allemands, puis par celui de Languedociens chassés par le phylloxéra des vignobles ruinés de l’Aude et de l’Hérault ; ils seront, avec les innombrables Espagnols issus eux-mêmes de deux couches d’arrivage distinctes, les dindons de la farce lorsque l’évidence se fit enfin, et dramatiquement, de l’absurdité qu’il y avait à rêver d’une « Algérie française » !

En matière de guerre de conquête et de guerre de colonisation, aucune nation au monde n’a à donner de leçons à personne : les Aztèques ont éradiqué des populations, conquis leurs territoires, soumis les vaincus ; les populations caucasiennes brimées par les Russes avaient autrefois semé la terreur à travers l’Asie et l’Europe ; ainsi de suite... Les « Grandes civilisations » ont toutes pratiqué le saccage, le pillage, la main mise, l’assassinant massif. Les « rois nègres » ont vendu les sujets d’autres tribus, capturés à la faveur de razzias, aux Arabes, puis aux différents « négriers » européens. Les Arabo-Berbères ont été conquérants, colonisateurs et esclavagistes. Turcs, Européens, Américains, Russes n’ont pas fait mieux, chacun à sa façon, ou selon les circonstances.

Et chacun de s’envoyer à la figure ses griefs, au demeurant tous justifiés : les Musulmans ressortant le vieille Lune de la Croisade pour fustiger les Chrétiens (qui ne le sont de surcroit plus guère !), qui leur rétorquent en évoquant  l’Hégire, dont l’ampleur fut bien plus considérable et de surcroît antérieure de plus de deux siècles !  Les Antillais gardent légitimement rancune aux Européens ; mais osent-ils s’avouer que leurs ancêtres ont presque tous été vendus par des chefs de guerre africains ? Ignorent-ils, s’ils sont Musulmans militants, que les Arabes et les  Berbères furent les premiers étrangers à les réduire en esclavage et à les vendre sur les différents marchés de la Méditerranée du sud et de l’est, où ils vendaient d’ailleurs également les Européens et Européennes capturés  notamment par leurs terribles pirates, basés notamment à Alger  ? Les Turcs oublient-ils que leurs ancêtres ottomans remplirent leurs harems de belles Slaves et « Circassiennes » réduites en esclavage et constituèrent leurs troupes d’élite de solides gaillards des Balkans enlevés à leurs parents dans leur enfance et convertis de force ?

Inutile de s’envoyer par conséquent nos horreurs respectives à la figure. C’est l’humanité qui est en cause, dans son ensemble, sans que presque aucune culture ou civilisation, dès lors qu’elle a pris le dessus de manière momentanée, n’échappe à cette accusation d’ignominie. La question n’est assurément pas d’oublier, ni même de pardonner (et à qui, puisque la mort a, depuis longtemps, emporté les coupables dans le Purgatoire de la prescription éternelle ?). Mais plutôt de constater unanimement que la bassesse colle aux basques de cet animal anciennement charognard, devenu prédateur par raccroc, ou plutôt pas astuce et sens de l’efficacité. Et qu’il serait donc judicieux de tout faire pour tenter de l’éradiquer en soi-même, de la transformer en Sapiens-Sapiens-Sapiens enfin digne de ce qu’il avait laissé espérer en inventant l’art, voilà quelque quarante à trente mille ans).

Ensuite, que chacun se demande ce qu’il peut faire pour contribuer, à son niveau, à ce que tout cela n’ait plus lieu, que Hutus et Tutsi, Bosniaques et Serbes, Ivoiriens et Ivoiriens, Nigérians et Nigérians, et cent autres groupes ou sous-groupes cessent de s’entre-tuer, de se nier, de se rendre  indignes d’appartenir à l’espèce qui compta en son sein les peintres dessinateurs du Magdalénien, les inventeurs de l’écriture cunéiforme, le compositeur de La Jeune fille et la mort, le découvreur du vaccin antirabique. Ils ne sont ni les seuls ni les premiers à mériter notre colère et notre dégoût, notre indignation et notre mépris : à leurs côtés figurent quantité de personnages qui font la une des journaux et qui encombrent les colonnes de l’Histoire universelle, où on va parfois jusqu’à célébrer leur mémoire !

Gil Jouanard

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