Publié le 24.04.2013
Slate.fr
«Manif pour tous»:
le compte y est de moins en moins
Dimanche, l'écart entre les chiffres de la police et ceux des organisateurs était de 1 à 6. Un niveau inédit en France et qui traduit la tension qui règne autour du dossier du mariage pour tous.
Compter le nombre de participants d'une manifestation est un exercice périlleux. Traditionnellement, les chiffres fournis par les organisateurs et ceux annoncés par la police témoignent de larges disparités. Les récentes manifestations des opposants au projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, comme celle qui a eu lieu à Paris le dimanche 21 avril 2013, confirment ce constat.
Dans le cortège, le député UMP des Yvelines Henri Guaino a vivement réagi aux chiffres officiels faisant état de 45.000 manifestants, l'organisation de la Manif pour tous avançant, de son côté, le chiffre de 270.000 participants:
«J'accuse la préfecture de police de mentir. J'accuse le gouvernement de ridiculiser la police en donnant des chiffres pareils.»
Comptages indépendants
Qui croire? Les organisateurs –que l’on soupçonne parfois de gonfler les chiffres pour donner plus d’ampleur à la mobilisation– ou la police –qui pourrait, à l’inverse, revoir les chiffres à la baisse pour minorer le mouvement?
Certains médias s'essaient désormais à un comptage indépendant: c'était le cas de Mediapart en octobre 2010 pendant la réforme des retraites ou du Monde ce lundi, qui estime le nombre d'opposants au mariage pour tous à 100.000. Dans les deux cas, le chiffre médiatique est plus proche de celui des autorités que des organisateurs.
S'il est difficile d'évaluer avec précision le nombre de manifestants, un chiffre se révèle très éclairant: celui du ratio entre les chiffres revendiqués par les organisateurs et les chiffres officiels. Au cours des dix dernières années, le ratio moyen d’une manifestation en France s’établissait à 2,5, et oscillait selon les défilés entre 1,4 et 3,3.
A Paris, lors des derniers rassemblements contre le mariage homosexuel, ce chiffre a explosé. Les manifestations du 24 mars et du 21 avril 2013 ont respectivement atteint des ratios de 4,67 et de 6, alors que les deux premières manifestations, organisées avant le début de l'examen du texte à l'Assemblée, connaissaient des ratios «normaux» de 2,9 et 2,4.
Des ratios pires qu'en 1986 et 1994
Ces valeurs records dépassent même les ratios élevés des manifestions étudiantes contre le projet Devaquet de réforme universitaire en 1986 (200.000 selon la police, 1 million d'après les organisateurs) ou la proposition de réforme de la loi Falloux sur le financement de l'école privée en 1994 (260.000 selon la police, 1 million d'après les organisateurs).
Ratio police/organisateurs
Comment peut-on justifier de tels écarts? Lors des manifestations de 2010, nous avions tenté de trouver une explication à ce phénomène statistique. Le ratio police/syndicats est un révélateur du blocage entre le gouvernement et les organisateurs du rassemblement, et exprime l’intensité et le degré de désaccord.
On peut donc imaginer que, lorsque, les organisateurs et le gouvernement s’entendent sur les motivations de la mobilisation, la valeur du ratio est plutôt faible. C'était le cas lors des manifestations anti-Le Pen le 1er mai 2002, où le ratio était de 1,4 (900.000 selon la police, 1,3 million selon les organisateurs).
A l’inverse, le ratio peut atteindre des niveaux très supérieurs à la moyenne lorsque le contexte politique ou social se tend. Lors des quatre manifestations de 2010 contre la réforme des retraites, il avait ainsi eu tendance à augmenter. Un phénomène que l'on retrouve, accentué, avec les Manifs pour tous.
Publié le 24.04.2013
Slate.fr
Ils offrent des fusils d'assaut à leurs fans, Facebook ferme les pages
Le réseau social vient de bannir les pages de certains fabricant d'armes qui faisaient des loteries promotionnelles offrant des fusils et des munitions à leurs fans.
Vous ne rêvez pas: des fusils d’assaut, en particulier des AR-15, l’arme utilisée par Adam Lanza lors du massacre de Newtown, sont offerts comme articles promotionnels sur des douzaines de pages Facebook, comme le rapporte la start-up américaine Vocativ.
Les loteries promotionnelles d’armes d’assaut ont explosé depuis la fusillade du Connecticut, où 20 enfants ont été abattus. Vocativ explique:
«Dans ces concours, des fabricants d’armes offrent des fusils gratuits, des accessoires et des munitions aux individus qui “likent” ou partagent le contenu de certaines pages, utilisent une application, ou cliquent simplement sur le lien d’un site Internet.»
Capture d'écran de la page d'AR15News.com
AR15News.com, en particulier, a organisé un grand nombre de concours de la sorte. Son «cadeau» le plus récent était un AR 15 Adams Arms ainsi que des accessoires de la même marque.
Depuis que l’article de Vocativ a été publié, Facebook a fermé les pages d’au moins cinq groupes (dont celle d’AR15News), souligne The Daily Dot. Le réseau social le plus populaire du monde a, effectivement, affirmé que de telles publicités violent ses conditions d’utilisation, qui précisent: «Les publicités ne peuvent pas promouvoir la vente d’armes ou d’explosifs.»
«Facebook veut créer un environnement sûr pour toutes les personnes qui utilisent nos services», a ajouté la société dans un communiqué de presse envoyé à Vocativ.
La fermeture de ces pages va avoir de sérieuses conséquences financières pour les fabricants d’armes, dont les ventes dépendent de plus en plus des réseaux sociaux.
«On ne nous a même pas prévenus, notre page a juste... disparu», s’est plaint à une filiale locale d’ABC Erik Lowry, le directeur de Pittsburgh Tactical firearms dont la page fait partie de celles supprimées. Jusqu’ici, la compagnie faisait 40% de ses profits grâce à Facebook, puisque sa page était suivie par plus de 27.000 fans.
Reste que la dernière fois que les médias ont parlé d'Eric Lowry, celui-ci se vantait, sur les ondes de la station radio locale de Pittsburgh KDKA, d’avoir «vendu 95% de (son) stock» deux jours après la fusillade de Newtown. Il affirmait alors:
«Les citoyens devraient avoir le droit de s’armer contre un gouvernement tyrannique et ils devraient, dans cette idée, avoir le droit d’obtenir le même genre d’arme à feu que les militaires.»
Le Sénat américain lui a donné (partiellement) raison le 17 avril 2013 en rejetant une loi qui aurait rendu obligatoires les vérifications d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant l'achat d'armes dans des foires spécialisées et sur Internet.
Publié le 24.04 .2013
Le Monde.fr
La Syrie dénonce l'achat par
l'UE de pétrole aux rebelles
Dans des lettres adressées au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et au président du Conseil de sécurité de l'ONU, la Syrie dénonce la décision de l'UE d'autoriser les importations de pétrole des zones contrôlées par les rebelles. La Syrie déclare que nul 'ne peut prendre de décisions qui porteraient préjudice aux droits souverains des Etats sur leurs ressources naturelles au bénéfice de l'opposition qui représente des intérêts étrangers'. 'C'est une décision illégale et un acte d'agression', écrit le ministère des affaires étrangères syrien.
Selon Damas, l'UE a permis ces transactions 'avec la prétendue Coalition de l'opposition, qui ne représente personne en Syrie'. 'C'est une participation au vol des ressources appartenant au peuple de Syrie, représenté par le gouvernement légitime actuel', ajoute le texte.
Réunis à Luxembourg, les ministres européens des affaires étrangères ont partiellement levé lundi l'embargo pétrolier appliqué depuis septembre 2011 à l'encontre de la Syrie, dans une mesure de soutien aux adversaires du président Assad. L'UE va également lever les restrictions sur les ventes d'équipements pétroliers et sur les investissements dans ce secteur, à condition qu'ils ne bénéficient pas au régime.
Depuis le début de la révolte en mars 2011, la production pétrolière a été pratiquement divisée par trois, tombant à 130 000 barils par jour en mars, soit à peine plus de 0,1 % du total mondial, selon les dernières évaluations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Les Européens s'inquiètent toutefois de la réalité du contrôle des champs pétrolifères les plus importants. Ceux de Deir Ezzor et d'Hassaka seraient en majorité aux mains des insurgés, en particulier du Front Al-Nosra, affilié à Al-Qaida.
Le 24.04.2013
Ladepeche.fr
Obama blessé dans un attentat : la folle rumeur qui fait plonger Wall Street
« Deux explosions à la Maison Blanche, Obama blessé ». Ce tweet publié par l’agence de presse américaine AP ce mardi sur son compte officiel a entrainé un vent de panique dans les marchés boursiers. Il s’agissait en réalité d’un faux message après le piratage du compte de l’agence.
Re-tweetée des centaines de fois, l’information a semé le trouble dans les salles de marchés de Wall Street. En quelques minutes, l'indice Dow Jones a perdu 130 points avant de retrouver son niveau initial.
Des militants pro-Assad
AP s’est très vite fendue d’un communiqué dans lequel elle explique avoir été la cible d’une attaque informatique : « Le compte Twitter de @AP a été piraté. Le tweet sur un attentat à la Maison-Blanche est faux ». Le porte-parole de la Maison Blanche a pour sa part rassuré les Américains : « Le président (Obama) va bien. J'étais avec lui à l'instant », a affirmé Jay Carney.
Le piratage a été revendiqué par la Syrian Electronic Army ("Armée électronique syrienne", SEA) qui soutient le régime de Bachar el-Assad. Ces militants n’en sont pas à leur première attaque du genre : ils s’étaient déjà introduits dans les systèmes de la chaine de télévision américaine CBS, de Sky News Arabia et Al-Jazeera Mobile.