Publié le 20.01.2013
AFP
La France va expulser plusieurs imams et prédicateurs étrangers, annonce Valls
Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé mardi l'expulsion "dans les prochains jours" de plusieurs prédicateurs et imams radicaux étrangers.
"Plusieurs prédicateurs radicaux étrangers vont être expulsés dans les prochains jours", a annoncé M. Valls lors d'une conférence internationale à Bruxelles sur la lutte contre les extrémismes violents.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la prévention du processus de radicalisation et de la lutte contre l'islamisme radical et le "jihadisme global", a-t-il dit.
M. Valls a insisté sur la nécessité d'éviter les amalgames.
"Je ne confonds pas cet islamisme radical avec l'islam de France mais il y a un environnement religieux, il y a des groupes qui se réclament du salafisme, qui sont dans un processus politique, qui visent tout simplement à s'accaparer à la fois le monde associatif, les processus scolaires, au fond à mettre la main sur les consciences d'un certain nombre de familles", a-t-il expliqué.
"Nous expulserons tous ces imams, tous ces prédicateurs étrangers qui s'en prennent à la femme, tiennent des propos contraires à nos valeurs, font référence à la nécessité de combattre la France", a-t-il averti.
"De ce point de vue là, il faut être extrêmement ferme et je le serai", a-t-il conclu.
Le ministère de l'Intérieur n'a pas souhaité en dire plus pour l'instant.
La procédure d'expulsion vise trois personnes, dont un imam de Seine-Saint-Denis notamment mis en cause pour des propos homophobes, a toutefois indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
"Ce n'est pas quelqu'un de dangereux, il n'a jamais pris de position sur les questions internationales comme la Palestine ou le Mali", a commenté le secrétaire général de l'Union des associations musulmans du 93, M'hammed Henniche.
"Cet imam est très charismatique et populaire auprès des jeunes", a-t-il ajouté, en manifestant sa "grande surprise".
Un arrêté d'expulsion peut être pris quand un étranger représente une menace grave pour l'ordre public. S'il y a urgence ou si l'étranger est protégé (ambassadeur...), l'arrêté émane de l'Intérieur, sinon il est signé par le préfet de son lieu de résidence.
L'étranger doit être informé par un "bulletin spécial", qui le convoque devant une commission d'expulsion. Celle-ci doit rendre un avis consultatif motivé. La personne peut alors être reconduite hors de France.
Depuis 2002, au moins 125 arrêtés d'expulsion ont été pris contre des islamistes radicaux, selon une source proche du dossier.
L'imam tunisien Mohamed Hammami, expulsé le 31 octobre, est le dernier en date. Imam de la Mosquée Omar dans le XIème arrondissement de Paris, il était accusé d'avoir appelé au "jihad violent", à la violence contre les femmes et à l'antisémitisme.
Dans ce dossier, Manuel Valls avait appliqué la décision d'expulsion prise par son prédécesseur Claude Guéant.
Début avril, ce dernier avait également ordonné l'expulsion de trois imams (malien, saoudien et turc) et de deux militants islamistes (algérien et tunisien), dans la foulée des tueries de Toulouse et Montauban et à 20 jours de la présidentielle.
Parmi eux, Ali Belhadad, Algérien de 44 ans, en France depuis 20 ans et en situation régulière, avait été présenté comme condamné pour son rôle dans les attentats de Marrakech en 1994. Ce qui s'était révélé faux.
Publié le 29.01.2013
Slate.fr
«18% des Bretons pour l'indépendance!»: le mensuel Bretons magazine retiré des kiosques
Le numéro de février 2013 du magazine Bretons a été retiré de la vente, notait samedi dernier le site 7Seizh. Le mensuel sera de retour en kiosque vendredi. Avec une une différente.
En effet, dans sa première version, Bretons Magazine titrait sur le résultat d'un sondage commandé par le mensuel à l'Ifop:
«18% des Bretons pour l'indépendance!»
L'édition modifiée annonce: «69% des Bretons ignorent leur histoire.»
Selon Didier Le Corre, rédacteur en chef du magazine, le rappel des exemplaires de février est dû à un problème technique. «Les premiers exemplaires sortis n’avaient pas de souci. Mais sur les suivants, certains cahiers étaient à l’envers. On a donc décidé de les réimprimer, affirme-t-il au Mensuel de Rennes. Le premier titre était trop restrictif. Il excluait des acheteurs potentiels. On a donc décidé de s’ouvrir un peu plus car nos ventes restent dépendantes de notre une.»
La CFDT a publié ce mardi après-midi un tract, repris par Le Mensuel de Rennes, qui dénonce «un acte de censure inadmissible de la part du patron d’un journal qui ne cesse de plaider pour la liberté d’informer». Elle accuse François-Régis Hutin, PDG du groupe Ouest-France, d'avoir personnellement demandé le retrait des ventes du magazine, en raison de ses opinions personnelles:
«On peut penser ce que l’on veut du sujet, le résultat d’un sondage, réalisé dans les règles de l’art, est une information. Et c’est à ce titre que la rédaction de Bretons a décidé d’en faire sa une, laissant à ses lecteurs le soin de se faire une opinion sur la question. En réalité, il se confirme que cette une, où figure le logo d’Ouest-France, en tant que distributeur, aurait fortement déplu à François Régis Hutin. Celui-ci aurait ordonné son retrait.»
Créé en 2005 par Didier Le Corre, Bretons Magazine est un magazine de société et de culture «qui fait du reuz», du bruit en breton. En avril 2008, le mensuel s'était fait connaître en publiant une interview de Jean-Marie Le Pen, lors président du Front national. Celui-ci y qualifiait les chambres à gaz utilisées lors de la Seconde Guerre mondiale de «détails» de l'Histoire.
Publié le 29.01.2013
20 minutes.fr
République dominicaine: Une Française condamnée à huit ans de prison pour trafic de drogue
JUSTICE - Liana Guillon avait été arrêtée avec 11kg de cocaïne dans sa valise...
Une mère de famille française, Liana Guillon, a été condamnée mardi à huit ans de prison pour trafic de drogue en République dominicaine après avoir été interpellée en avril 2012 avec 11 kilos de cocaïne dans son bagage à main dans un aéroport du nord-ouest du pays. «Etant donné la quantité de drogue, c'est une des peines les plus basses» possibles, a déclaré à l'AFP l'avocate de Liana Guillon, Me Maria Elena Gratereaux. Au cours de l'audience, l'accusation a réclamé la peine maximum (20 ans de réclusion), la défense plaidant le minimum (cinq ans). Liana Guillon avait été reconnue coupable de trafic de cocaïne en novembre 2012, mais sa peine n'avait alors pas été déterminée.
Liana Guillon, employée de la Sécurité sociale, avait été arrêtée avec son mari et leur bébé à l'aéroport de Puerto Plata, le 29 avril 2012, alors qu'ils s'apprêtaient à monter dans l'avion qui devait les ramener à Paris, après avoir passé leur lune de miel en République dominicaine. Dans leur bagage de cabine se trouvaient 11 kilos de cocaïne, selon les autorités dominicaines. Le couple, qui nie les faits, affirme avoir été «piégé» par des trafiquants. Le représentant du parquet a toutefois écarté l'hypothèse d'une substitution de contenu, affirmant que des images tournées par les caméras de surveillance de l'aéroport révèlent que Liana Guillon n'a, à aucun moment, perdu son bagage de vue.
Possibilité de purger la peine en France
A l'issue d'une audience préliminaire le 8 octobre, son mari, Christophe Guillon, avait été remis en liberté par le tribunal de Puerto Plata. Son épouse était toutefois restée incarcérée. «Lorsqu'elle a entendu le ministère public demander 20 ans, elle a été très affectée, mais ensuite, elle a vraiment soupiré de soulagement», a ajouté son avocate, qui a précisé qu'elle devait rencontrer sa cliente pour savoir si elle interjetait appel de la condamnation. L'accusation n'a pas non plus fait connaître sa décision à ce sujet.
Une fois la condamnation définitive, Liana Guillon devrait pouvoir bénéficier d'un accord de coopération judiciaire entre la France et la République dominicaine datant de 2009 lui permettant de purger sa peine dans son pays. Avant leur arrestation, le Français, ingénieur en informatique, et sa femme vivaient à Pontoise en région parisienne et élevaient les quatre enfants nés des unions précédentes de Liana.
Publié le 29.01.2013
20 minutes.fr
Famille expulsée du musée d’Orsay à cause de son odeur: «Je n'ai jamais connu une telle situation»
POLÉMIQUE - Le bénévole de l'association Agir tous pour la dignité (ATD), qui accompagnait cette famille défavorisée, dénonce l'attitude de la direction du célèbre musée parisien...
Il n’en revient toujours pas. Matthieu*, jeune bénévole de l’association ATD, accompagnait jeudi un couple en grande précarité et leur enfant pour une sortie culturelle avant de se faire expulser par des gardiens du musée.
Pouvez-vous nous raconter ce qu’il s’est passé jeudi dernier au musée d’Orsay?
En compagnie de cette famille et de leur enfant âgé d’une dizaine d’années, nous avons commencé notre journée par un repas au restaurant du musée à 13h30 où tout s’est bien passé. Nous nous sommes ensuite rendus dans les salles où sont exposées les statues ainsi que les peintures de Van Gogh. Et c’est à ce moment là, vers 16h30, qu’un gardien nous a demandé de partir car selon lui, les odeurs dégagées par la famille que j’accompagnais gênaient les autres visiteurs.
Comment avez-vous réagi?
J’ai refusé d’obéir car je trouvais cette demande incroyable, d’autant qu’il est inscrit dans la constitution et dans la déclaration des droits de l’homme qu’aucun règlement ne peut s’opposer à l’accès à la culture. Mais pour ne pas créer de problèmes, nous sommes quand même allés dans la section des arts nouveaux, où il y a beaucoup moins de monde. Cependant, quelques minutes plus tard, quatre gardiens, qui n’étaient pas en uniforme, sont venus pour nous escorter vers la sortie.
Quelle a été la réaction de la famille que vous accompagniez lorsque vous vous êtes retrouvés dehors?
Ils n’ont pas été étonnés car ils ont tellement l’habitude d’être rejetés, que ce soit d’un logement ou du système de santé, qu’ils ne réagissent même plus. Et, ça, finalement, c’est tout aussi choquant que la réaction des gardiens de musée.
Qu’attendez-vous aujourd’hui de la part de la direction du musée d’Orsay?
J’ai envoyé un mail samedi à la direction pour leur signaler ce qui s’était passé car je n’ai jamais connu une telle situation depuis que j’accompagne des familles précaires dans des musées. Ce que je demande aujourd’hui, c’est que les personnels qui travaillent dans les musées comme les gardiens soient formés pour accueillir ce type de public. Mais avant toute chose, j’attends toujours des excuses de la part de la direction du musée d’Orsay. Ce serait la moindre des choses.
Réaction
La direction du musée d’Orsay a regretté mardi cet incident. Elle a tenu à rappeler qu’elle s’investit depuis quatre ans dans le «développement des publics du champ social» et qu’elle travaille en liens étroits avec les associations. «Nous avons d'ailleurs mis en place des formations et des actions de sensibilisation auprès des agents pour l'accompagnement des quelque 140 groupes que nous accueillons tous les ans», affirme dans Le Figaro Angelina Infanti, en charge de l'accueil des publics peu habitués à fréquenter les institutions culturelles.