Montebourg critique la « grande constance dans l'erreur » de Hollande
Deux semaines après sa démission, l'ancien ministre de l'économie et du redressement productif reproche au gouvernement sa « grande constance dans l'erreur », l'accusant d'avoir cédé à « l'ordolibéralisme allemand ».
Lire l'entretien (édition abonnés) : Arnaud Montebourg : « Les choix politiques ne sont pas figés »
HOLLANDE, COMME S'IL « ATTENDAIT GODOT »
Pour Arnaud Montebourg, l'orientation politique majeure suivie par François Hollande a consisté à mener en priorité une politique de rétablissement des comptes publics, et, selon lui :
« La question de la croissance a été envisagée comme une grâce qui devait tomber du ciel, que le président attendait comme on attend Godot. »
L'ancien ministre, critiqué par Thomas Piketty dans leur entretien commum pour ne pas s'être« préoccupé il y a deux ans » de l'austérité en Europe, développe les « raisons de [sa] rupture avec ce gouvernement ».
La politique de rétablissement des comptes publics menée par les gouvernements de François Hollande depuis 2012 a été « trop brutale », « trop rapide » et a conduit à dégrader la situation économique de la France, estime-t-il. Ajoutant qu'il s'est « battu pendant deux ans », il affirme aux Inrockuptibles que François Hollande a constamment balayé « d'un revers de main » tous ses arguments pour changer de politique.
Dénonçant un « plan d'austérité à la française », avec la loi de finances, l'ancien ministre de l'économie refuse néanmoins de se prononcer sur son successeur, Emmanuel Macron, plaidant pour lui laisser le temps d'« agir ».
Voir la vidéo : Arnaud Montebourg en 60 secondes