Pour Montebourg, le rapprochement SFR-Numericable n'est pas encore acquis
Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, estime que le rapprochement entre Numericable et SFR n'était pas encore acquis, malgré la décision de Vivendi de poursuivre des négociations exclusives avec Altice, maison mère du cablo-opérateur, pour la cession de sa filiale télécoms SFR.
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« Je crois que le débat continue », a déclaré M. Montebourg sur France 2, vendredi 14 mars.
« Je ne suis pas certain que les banques aient envie de s'exposer outre mesure.Il y a trois semaines de discussions. D'abord parce qu'il y a un certain nombre de recours qui vont s'exercer de la part du concurrent de SFR, certainement. Il y a des questions qui vont être posées aux autorités de la concurrence européenne et français. »
LE PATRON DE NUMERICABLE DOIT FAIRE PREUVE DE « PATRIOTISME FISCAL »
Vivendi a annoncé vendredi qu'il avait choisi d'entrer en « négociations exclusives » avec Altice pour une période de trois semaines en vue de la cession de sa filiale télécoms SFR, écartant l'offre concurrente de Bouygues. Le ministre, qui avait fait part de sa préférence pour un rapprochement entre SFR et Bouygues, a affirmé sur France 2 que la préoccupation du gouvernement dans cette affaire était l'emploi et l'investissement.
« Nous défendons l'emploi, l'emploi, l'emploi », a-t-il insisté. « Nous souhaitons qu'il n'y ait pas de casse sociale, nous souhaitons qu'il y ait des investissements. » Selon lui, le gouvernement a signifié ses trois exigences : « Pas d'emplois perdus, pas de plan de licenciements, pas de plan de départs volontaires, pas de plan social. Deuxièmement : la reprise des investissements de la fibre sur tout le territoire, par Numericable. »
Il a également estimé que le patron d'Altice, Patrick Drahi, devrait faire preuve de « patriotisme fiscal » : « Et, troisièmement, nous avons affaire à un dirigeant qui est un milliardaire, tant mieux pour lui, il a réussi, il est propriétaire du câble dans de nombreux pays européens, mais qui a une holding au Luxembourg, il est propriétaire de ses actions à Guernesey, la société est cotée à Amsterdam et il est résident suisse. Donc il va falloir qu'il fasse preuve de patriotisme fiscal et qu'il rapatrie un peu tout ça en France. »
Lire le portrait : Patrick Drahi, discret magnat du câble