L'agence Moody's confirme le triple A de l'Union européenne
L'agence américaine, qui évalue la solvabilité des émetteurs de dette, a d'abord confirmé le triple « Aaa » assigné à l'Union européenne, la note maximale qui permet en théorie d'emprunter à plus bas coût auprès des marchés. Elle a également relevé de « négative » à « stable » la perspective de l'UE, indiquant ainsi qu'elle n'envisageait plus d'abaisser la note de l'Union à moyen terme.
Les décisions de l'agence Moody's rendent compte de l'embellie économique de la zone euro, qui est sortie d'une longue récession à la mi-2013.
DES RISQUES QUI ONT « DIMINUÉ »
Si, curieusement, l'agence ne mentionne pas la Grèce, épicentre de la crise de la dette dans la zone euro, dans son communiqué, Moody's affirme que les risques pesant sur la zone euro ont « diminué », permettant de réduire la pression qui pesait sur la qualité des actifs financiers détenus dans la région et sur la solvabilité de l'ensemble de l'Union.
Epaulée par le Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne avait dû se porter au secours de plusieurs pays de la zone euro (Grèce, Irlande, Portugal, Chypre) en les renflouant à coups de milliards d'euros de prêts entre 2010 et 2011 pour leur éviter la faillite.
L'Irlande a été la première à s'affranchir de l'assistance financière internationale en décembre et doit bientôt être rejointe par le Portugal. Selon l'agence, les risques que ces deux pays ne parviennent pas à rembourser leurs prêts au fonds de secours de l'UE ont « diminué ».
DES PROBLÈMES « PERSISTANTS »
A l'appui de sa décision, Moody's invoque également « l'amélioration de la solvabilité » des principaux Etats-membres de l'Union européenne, qui avaient été mis à contribution par ces vastes plans de sauvetage. Ces dernières semaines, l'agence a ainsi relevé de « négative » à « stable » les perspectives de plusieurs pays européens jouissant encore du « triple Aaa », dont l'Allemagne et les Pays-Bas.
Moody's s'était également montrée plus optimiste pour certains pays frappés de plein fouet par la crise de la dette comme l'Italie et l'Espagne, qui a bénéficié d'un plan de recapitalisation bancaire.
L'agence, qui a également relevé vendredi la perspective de la Banque européenne d'investissement, pointe toutefois l'existence de problèmes « persistants » qui menacent les Vingt-Huit.
La note de l'UE serait ainsi « particulièrement sensible » aux changements qui pourraient affecter les quatre premiers contributeurs de l'Union européenne, dont la France. L'Hexagone bénéficie de la deuxième meilleure note possible (Aa1) mais sa perspective reste « négative ».