Éditorial - 20 octobre 2011
Envie de...
Sans spectateur il n'y a plus ni théâtre ni spectacle, et notre Président pourra toujours demander à ses chiens de paille de lui trouver « du gros rouge qui tache » pour récupérer son électorat défaillant, ainsi qu'il le verbalisa au début de son mandat, genre identité nationale, couvre-feu pour les moins de 13 ans et même l'apparente gentille Rama Yade histoire de ménager des issues, enfin tous ces scuds envoyés pour faire peur et installer l'insécurité au cœur des Français, des procédés qui font et ont fait leurs preuves dans l'histoire des hommes, si nous décidons de l'ignorer et de ne plus rebondir dans les médias à chaque fois qu'il balance ses missiles, peut-être pourrons-nous désamorcer plus efficacement ses manipulations électorales et ses dérapages très contrôlés qui dans quelques jours vont nécessairement déboulés dans nos foyers, campagne présidentielle de 2012, oblige.
Il y a des moyens civiques qui permettent d'intervenir efficacement sur notre destinée politique, et il me semble qu'il est plus que temps que nous cessions, non pas d'agir, mais au contraire de les utiliser et les développer, pour transformer notre civilisation écartelée sur des extrêmes qui se ressemblent étrangement.
Qu’enfin nous nous mobilisions unis, comme ces mousquetaires dont nous pourrions prendre la devise « Tous pour un, un pour tous ! ».
Il y a tant de grands sujets et d'idées fraternelles à défendre, tant de sociétés à mettre en lumière, de belles actions et de belles personnes à soutenir, tant de choses à faire émerger pour que peut-être apparaisse un jour un monde plus juste...
Un petit exercice que le ciel bleu m'a facilité ce matin, et j’ai décidé de mettre mon week-end entre parenthèses. Juste moi et les petits bonheurs que je pourrais m'octroyer. Pas de volonté prédatrice, juste ce qu'il faut d'égoïsme sain pour se défatiguer d'une vie souvent exigeante et stressante. Et j'ai eu envie de vous suggérer d'en faire autant.
Il y a différentes façons de se faire du bien. On peut décider de ranger les dossiers au placard pour lire d'une traite « La densité expressive du mangeur de bananes » de Dimistresco ou confier les enfants à la famille, boire un vin pétillant, acheter une robe trop chère, dormir à Venise, s'éveiller contre celui qu'on désire.
On peut flâner sur les bords de la Garonne, à Bordeaux le quai des Chartrons a des odeurs d'épices et de cannelle, mais aussi s'évader en Toscane. On peut dire « j'aime, j'aime pas, je veux, je veux pas » comme « j'aime les mûres, les beaux sentiments, les bulles dans le champagne, Chopin, la pluie quand elle est chaude, la mer, l'odeur de la mer, les pélicans qui chassent, les enfants qui font des colères, l'orangeade qui pique la gorge, marcher dans les flaques d'eau et être douce entre ses mains », et dire aussi « j'aime pas la boue, l'odeur de l'éther, les stylos qui ne fonctionnent pas, les écoles avec des barreaux, les amours terroristes, les parfums capiteux, j'aime le lait et lui pas réveillé le matin...»
Toutes sortes de choses vraiment qu'on pourrait s'autoriser. Le problème est, le ferons-nous ? Ligotés par les conventions et l'éducation, on voudrait, mais on n'ose pas. Et si on nous prenait pour des monstres ? Comme dit une petite personne que je connais « ça confuse un max dans les salons ! » Et c'est vrai qu'il y a confusion entre l'avidité pathologique et un souci de soi, qui n'exclut pas le partage. La première est une difficulté, l'autre l'élan de vie ou surfe le plaisir. Le reste n'est qu'agitation. Alors, pendant ces deux petits jours que sont les fins de semaine, histoire de reprendre des forces, sans peur du regard des autres et avec bonheur, je vous suggère de regarder le ciel ce matin, bleu ou gris qu’importe, et de réapprendre à dire comme disent les enfants:
« j'ai envie de...»